Chapitre 4 : Bain Nocturne

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La nuit s'était imposée dans le ciel du petit village de campagne depuis plus d'une heure, lorsque la voix d'Éléonore résonna dans le manoir. Mme Aragon s'élança la première dans les escaliers conduisant à l'étage, portant un grand verre de vin rouge sur un plateau en argent. Suivant quelque mètres derrière elle, Pauline conduisit le jeune homme ensorcelé dans la chambre de la vampire.

À l'ouverture de la porte sur la grande chambre éclairée de centaines de bougies disséminées partout, la sirène découvrit un énorme lit à baldaquin, sur lequel sa maîtresse était allongée. Les rideaux volaient dans la grande pièce au grès du vent, provenant des portes fenêtres ouvertes sur un petit balcon s'avançant dans la nuit. En tournant la tête de l'autre côté, l'ancienne serveuse fut surprise d'y trouver une grande baignoire remplit d'un liquide rouge et surplombé par un lustre ancien de fer forgé.

— Ce n'est que du sang de vache, je suis allée chasser, l'a rassura la vampire devant son air effrayé alors qu'elle se leva gracieusement de son lit seulement vêtu d'une robe de chambre blanche dont le tissu était si fin et léger qu'il en devenait transparent.

Fiona apporta le verre de vin à sa maîtresse qui en bue quelques gorgées avant de s'intéresser à son autre présent.
— Comment fais-tu pour qu'il soit aussi docile ? demanda la femme à la chevelure rougeoyante en s'approchant.
— Ma voix, elle peut contrôler les hommes, lui répondit Pauline.

Éléonore regarda son visage, il avait des cheveux noir tombant en bouclette légère sur sa nuque et un beau regard brun, elle était sous le charme. Elle laissa ses doigts glisser sur la peau brulante du visage de l'homme avant de les enfouir dans ses cheveux. De ses longs ongles pointus, elle déchira ses vêtements, découvrant un torse magnifiquement sculpté par l'effort et une peau brûlée par le soleil. Éléonore approcha ses lèvres du cou de sa proie, huma l'odeur de sa peau avant d'embrasser fougueusement ses lèvres charnues.

Pauline ne pouvait pas en supporter plus. Elle tourna les talons et quitter la pièce la tête basse, honteuse d'avoir sacrifié ce garçon qu'elle connaissait depuis longtemps. Elle descendit dans la cave, de tout le manoir le bassin était le seul endroit où elle ne se sentait pas en danger de mort immédiat.

Dans la chambre, la vampire chassa Fiona d'un geste de la main pour rester seule avec sa proie. Elle le déshabilla entièrement et l'attira dans le lit. Elle se délecta de la vigueur du jeune homme pour redécouvrir les plaisirs de la chair, oubliés après de nombreuses années enfermées dans le cercueil de pierre. Après seulement quelques minutes, elle goûta le sang de sa victime. La douleur provoquée par la morsure le libéra de l'emprise de Pauline, mais le mit sous celle d'Éléonore. Satisfaite, elle quitta le lit et guida son amant hors de la chambre, refermant, derrière elle, la porte de la pièce uniquement éclairé de bougie.

***

Les préparatifs du rituel se terminaient sous la lumière jaune du grand lustre trônant au plafond du salon de la demeure de Sélina.

— Tu es prête pour aller au lac ? demanda Rachel en entrant dans la pièce.
— J'aurais préféré ne pas avoir à m'y baigner, mais c'est essentiel au rituel.
— Tu as trouvé tout ce qu'il faut ? s'enquit-elle un sourire aux lèvres.
— Oui, même le manteau de fourrure, répondit la sorcière en renonçant à faire rentrer le vêtement dans le sac.
— Il est magnifique.
— Je suis d'accord, d'habitude je ne porte pas de fourrure, mais celle là est tellement ancienne qu'il y a prescription.

— Il est vraiment bien conservé, il date de la renaissance, c'est ça ? fit la jeune nymphe en passant ses doigts dans la douce fourrure immaculée.
— C'est ce qui était écrit sur le coffre. C'est sûrement parce que c'est un objet surnaturel, il aurait même appartenu à une princesse.
— Tu as de la chance de pouvoir le porter, lança Rachel envieuse.
— T'es folle, il y a peut-être des puces là dedans.

Sorcellerie - Tome 2 : BloodbathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant