Sorcellerie - Tome 2 : Bloodbath

Chapitre 42 : Sang Pure

Les murs de pierres de la demeure familiale tremblaient sous les coups et les pas de la horde de servantes. Les cris de ses amis montaient jusqu'aux oreilles d'Alyce. La sorcière feuilletait aussi vite qu'elle le pouvait tout les livres de sorcellerie dont elle disposait tandis que Théodore gardait un œil sur le palier par le trou béant où se trouvait auparavant la porte.

— J'ai trouvé ! cria-t-elle enfin.
— Dépêche-toi elles arrivent ! lui répondit-il en se tenant prêt à bloquer le passage des vampires.

Alyce commença a récité la longue incantation qui libérerait les servantes de l'emprise d'Éléonore. Devant elle, Théodore tentait de retenir toutes les sbires de sa mère. Il n'hésitait pas à leurs donner de puissant coups de poings qui les projetaient contre le mur opposé, mais elles étaient coriaces et malgré leurs corps brisés, leurs articulations déboitées, elles revenaient sans cesse à la charge.

— Alyce, je ne pourrais pas les retenir plus longtemps, lança-t-il entre deux coups.
— J'ai presque fini...

Une première servantes parvint passer, suivit d'une deuxième et ce nombre augmentait encore de plus en plus rapidement. Alyce prononça enfin le dernier mot en langue ancienne de l'incantation, mais le poing de la servante était déjà parti vers elle et l'atteignit de plein fouet. La sorcière fut projeté contre la fenêtre de sa chambre. La vitre se brisa en d'innombrables debris de verre se déversant sur le parquet de bois. En tentant de se relever, Alyce posa sa main sur les débris de verre tranchants, s'ouvrant largement une grande partie de la paume.

Lorsqu'elle se releva, les vampires s'écroulèrent sur le sol, plaquant leurs mains sur leurs oreilles. Elles hurlaient de douleur, un filet de sang s'écoulant le long de leurs nuques. Après d'insupportables secondes, la souffrance des servantes s'atténua lentement avant de cesser, elles commencèrent à se redresser, perdues, désorientées. Elles ne savaient plus où elles étaient, tout ce qu'il c'était passé après leurs rencontre avec Éléonore dans le bus était flou, brouillé comme si elle ne l'avait pas vraiment vécu, comme si ce n'était qu'un mauvais rêve.

— Qu'est-ce qu'on peut faire pour elles ? Charles n'a pas complètement tord, on ne peut pas les laisser s'évanouir dans la nature. Elles ont besoins qu'on leurs explique ce qu'il leurs est arrivé et comment le gérer au mieux, fit Alyce à Théodore.
— Tu as raison !
— On pourrait les amener dans l'ancienne maison d'Élisabeth, personne ne les remarquera là-bas au moins le temps qu'on en ai fini avec Éléonore.

Alyce déposa un baiser sur les lèvres fraîches du vampire. Ils expliquèrent aux adolescentes pourquoi elles se sentaient si déboussolées et descendirent dans le salon. Sélina, Rachel et tout les autres se relevaient péniblement, épuisées les deux combats consécutifs qu'elles avaient dû mener.

— Alyce, tu vas bien ? s'inquièta la grande sœur en voyant la main ensanglantée de la sorcière.
— Oui, c'est juste une coupure, la rassura-t-elle. L'incantation à marché, elles ne sont plus sous le contrôle d'Éléonore.
— Qu'est-ce qu'on va faire d'elle maintenant ?
— On va les emmener jusqu'à la maison d'Élisabeth le temps qu'elles digèrent ce qui leurs est arrivé.
— Laisse-moi y aller je préfère que tu ne sortes pas de la maison. Mais avant on va soigner ta blessure.

Alyce refusa d'utiliser une potion de guérison pour si peu malgré la grande quantité de sang qu'elle perdait. Sélina enroula plutôt quelques compresses autour de la blessure de sa sœur après l'avoir désinfecté, puis accompagna les adolescentes fraîchement libérées de leurs servitudes.

Tout le monde était déjà endormi lorsqu'elle rentra quelques minutes plus tard à part sa petite sœur et le vampire qui discutait encore dans le salon. La jeune femme rejoignit rapidement Jonathan dans le lit qu'ils partageaient, éreintés par la journée et surtout par l'éprouvante soirée. Théodore et Alyce installés dans le canapé, se serraient l'un contre l'autre.