Chapitre sept

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On lui avait toujours dit que la mort était douce. Ce qui était dur, c'était de mourir. C'était un mensonge. Il s'en rendait compte aujourd'hui. Mourir était aussi douloureux que d'être mort.

Sa tête était sur le point d'exploser. Ses doigts n'étaient plus entiers. Ses côtes semblaient plantés dans sa chair. Sa lèvres inférieure avait doublé de volume. Son œil gauche lui donnait l'impression d'être un cognard tant il était enflé. Il comprenait à peu près l'expression qu'il trouvait autrefois ridicule puisqu'elle était moldue : « J'ai l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur », même s'il ignorait toujours ce qu'était un rouleau compresseur. Mais il était évident que ce n'était pas quelque chose d'agréable à vivre.

Drago ouvrit un œil. Le droit, l'autre refusait de s'ouvrir.

Il n'avait aucune idée de l'endroit où il était. Le plafond qui avait du être blanc en des temps immémoriaux ne lui rappelait rien de particulier, pas plus que les murs recouverts d'un papier peint bleu foncé lugubre.

- ...a voulu frapper Don ! lui parvint une voix tremblante.

- Ce Don sait très bien qu'il a le bras gauche en lambeaux et qu'il était donc tout à fait normal qu'il ait cherché à le faire lâcher prise ! S'il n'avait pas fait exprès de serrer sa plaie comme on sert un bout de bois dans un étau, il ne se serait certainement pas fait frapper ! vociféra une deuxième voix. Et puis sérieusement, vous croyez vraiment qu'il avait besoin de tabasser Malfoy afin d'éviter qu'il ne s'échappe ?

- Je suis vraiment désolé Miss, ça ne se reproduira...

- Je n'ai que faire de vos excuses ! Si vous voulez vous excuser auprès de quelqu'un, alors excusez-vous auprès de lui !

Une porte claqua et Drago tourna légèrement la tête pour voir qui arrivait. Un maléfice lui aurait fait le même effet.

Granger ! Il savait bien qu'il avait déjà entendu cette voix aux sonorités si douces dignes d'une hystérique quelque part. Quand elle défendait la cause de ses elfes et de sa SALE à Poudlard par exemple. Même si ça remontait à loin, il s'agissait de choses qui marquent l'esprit à jamais.

Avant qu'il n'en prenne réellement conscience, elle était à ses côtés _ étant donné qu'il était ligoté sur le lit, on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle était à son chevet. Elle tendit la main vers lui, et le Serpentard, craignant d'abord qu'elle ne le frappe, voulut se soustraire en détournant la tête. Il avait cependant tellement mal qu'il ne put bouger que d'un pauvre centimètre. Il se figea lorsque la main fraîche de la jeune femme se posa sur son front brûlant sans brusquerie alors que Uitiosus apparaissait dans son champs de vision.

- Il n'est pas si amoché que ça, comme vous pouvez le remarquer, intervint alors le directeur de la prison.

Si ses lèvres le lui avaient permis, Drago aurait esquissé un faible sourire sadique. Une étincelle venait de s'allumer dans les yeux de la Gryffondor, ce qui n'était pas forcément bon signe pour le petit homme. Le Serpentard était même près à parier qu'il allait passer un mauvais quart d'heure ! Lui-même avait déjà fait les frais de cette étincelle lors de sa troisième année à Poudlard, et ça n'avait pas été pour lui plaire !

- PAS SI AMOCHE QUE CA ! rugit alors Hermione en se retournant vivement, faisant sursauter l'homme qui donna l'impression de se ratatiner sur lui-même. Non mais vous l'avez regardé ! Il a deux doigts éclatés et au moins 3 côtes cassées ! Sans parler des multiples contusions qu'il a un peu partout sur le corps, de sa lèvre qui a doublé de volume, de la plaie qu'il a derrière la tête, et de son œil au beurre noir ! Il est tombé inconscient sous les coups que lui a porté votre cher Don, et vous osez me dire qu'il n'est « pas si amoché que ça » !

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