Chapitre cinq

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Drago déglutit très difficilement, et lança un regard anxieux à Granger. Cette dernière semblait à deux doigts d'exploser, et sa colère était d'ailleurs palpable. Tant et si bien que le Serpentard eut presque envie de prendre ses jambes à son cou pour rentrer au manoir à toute vitesse.

- Veuillez m'excuser un instant, s'excusa-t-elle d'une voix contenue.

Les personnes présentes hochèrent silencieusement la tête et se mirent à murmurer entre elles. Les yeux de Drago rencontrèrent un regard émeraude qu'il aurait reconnu entre tous. Un sentiment de haine remonta en lui, cependant insignifiant face à l'angoisse qui l'habitait et qui ne fit que s'accroître lorsqu'il entendit la chaise de Granger racler le sol avec fracas. Il déglutit une nouvelle fois. Merlin, dans quel pétrin s'était-il encore fourré ?

S'il avait écouté le petit bonhomme saoul du département de la justice plus sérieusement, il aurait su que la jeune femme était actuellement en réunion.

Hermione remercia brièvement l'assistance, se leva, empoigna littéralement Drago par le bras avant de le traîner dans le couloir, en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle.

Sans le lâcher, elle le tira jusque dans une autre pièce qu'elle verrouilla et insonorisa.

Une troisième fois encore, Drago déglutit bruyamment et pria silencieusement Merlin et tous les dieux qu'il connaissait d'être clément avec lui. Malheureusement, ils restèrent sourds à ses prières. Le Serpentard eut tout juste le temps de bondir afin d'éviter que la main de Granger ne lui arrive droit dans la figure dans une gifle magistrale.

La colère de la jeune femme s'envola dès l'instant où elle prit conscience de son geste et de l'effet qu'il avait produit sur le jeune homme. Ce dernier s'était réfugié dans un coin de la pièce et, tremblant de la tête aux pieds, il la regardait à présent avec des yeux paniqués et blessés.

Prise de remords, la Gryffondor se morigéna pour son manque de self-control. Trop énervée de le voir interrompre sa réunion, elle n'avait pas réfléchi et, trop impulsive, s'était laissée aller à un accès de violence démesuré. Evidemment, elle aurait du se douter que le moindre geste hostile envers lui effraierait le Serpentard, qui ne recevait plus que des coups depuis plus de sept ans. Mais même si Poudlard remontait à loin, les réflexes d'alors étaient revenus en même temps que le Serpentard.

- Malfoy... voulut-elle s'excuser en avançant d'un pas.

Mais le Serpentard, effrayé, se tassa contre le mur, frissonnant tout entier.

- Je suis désolée, murmura-t-elle, dépassée par les événements.

Il ne répondit pas, et c'est avec résignation qu'elle se retourna pour sortir son téléphone de sa poche et qu'elle composa le numéro du manoir.

- Allô ?...Blaise ? Oh Merlin merci !

Jamais la jeune femme n'avait été si soulagée en entendant la voix chaude et puissante du métis.

- Oui. Oui, il est là ! Est-ce que tu pourrais venir le chercher ? demanda-t-elle d'une voix presque suppliante. Je t'expliquerai plus tard, mais s'il te plait, dépêche-toi ! Il est dans mon bureau. Non tu n'auras pas de problèmes, l'étage est désert du fait de la réunion. Merci, tu es génial !

Elle referma le téléphone et leva les sorts posés sur la porte.

- Blaise va venir te chercher, dit-elle doucement au Serpentard, qui ne répondit pas. Je suis désolée, répéta-t-elle tristement avant de sortir.

Drago attendit que la porte soit fermée et que la rumeur des pas de la jeune femme se soit estompée pour se détendre quelque peu. Malgré tout chamboulé, il s'adossa contre le mur et ferma les yeux un instant, désillusionné. Il avait cru qu'une fois sorti d'Azkaban, les coups cesseraient de pleuvoir. Il s'était trompé, désespérément trompé. Même sorti de prison, on le frappait encore. Ou du moins on voulait, car s'il n'avait pas esquivé à tant, Granger lui aurait donné une gifle.

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