Chap 18: Troublantes coïncidences

61 6 0
                                    


8 mai 2016

PDV Taehyung

"Vol 53639 à destination de Tokyo Nareta, départ imminent..."

J'étais assis dans l'avion qui allait décoller d'une minute à l'autre. Aujourd'hui, je n'étais pas allé chercher Jungkook à la sortie des cours, j'avais respecté son souhait de ne pas vouloir me voir partir. Je m'étais donc rendu seul à l'aéroport avec ma peine et mon sac sur le dos.

Il me manquait déjà...

Comme si mon cœur était un aimant, que celui de Jungkook aussi et que tout me ramenait à lui. Que mon corps ne voulait plus avancer au moment de monter dans l'avion parce que mon cœur s'accrochait au sien, à lui...
J'aurais aimé, comme dans les films à l'eau de rose, faire demi tour une fois arrivé à la zone d'embarquement et courir le retrouver mais je savais bien que ce genre de chose était impossible. Je n'avais pas envie d'y aller. Une sorte de peur s'était installée en moi. L'appréhension d'affronter mon père. Je ne manquais pas de courage et j'étais déterminé à lui dire que je ne voulais pas de ce destin tout tracé mais rien ne me garantissait qu'il donnerait de l'importance à mes mots et c'était ça qui me faisait peur.

Appuyé contre le hublot, je regardais le paysage d'en haut. Le soleil virait à des teintes orangées rendant le monde d'en bas flamboyant. Cela faisait une demi-heure que l'avion avait décollé et il ne me restait plus énormément de temps de trajet. J'étais censé arrivé à Tokyo avant dix-sept heures puis ensuite je devais prendre un train pour rejoindre l'entreprise où mon père m'attendrait sûrement de pieds ferme avec son air sévère collé au visage.

Je me demandais encore comment ma mère avait pu épouser un homme comme lui..?
J'étais persuadé que c'était les sentiments qu'elle éprouvait pour cet homme qu'était mon père qui l'avaient rendu malade...

Je fermai les yeux, l'avion m'emmenait loin de lui et si j'avais su, je ne serais jamais reparti...

19h56
Japon

Je marchais en direction de l'entreprise après un long trajet en train et quelques minutes de taxi. Ma montre affichait bientôt 20h00. J'étais en plein centre ville, dans le quartier des affaires. La foule grouillait, des gens sortaient des bureaux d'une marche rapide, d'autre avaient les leur téléphone coincé contre leur oreilles et leur épaule, leur mains étant prise par de multiples sacs. Moi au milieu de tout ça, je n'étais pas vraiment perdu mais plutôt blasé. Je me disais que ces gens pressés pour lesquels la montre était leur objet préféré finirait triste et regretterait sûrement d'être passé à côté de choses essentielles. Ce genre de personne, c'était tout à fait mon père d'ailleurs. Pour lui voir les aiguilles de l'horloge tournées, ce n'était pas voir la vie défilée, mais plutôt voir l'argent s'échappé. L'argent, l'argent, l'argent. Il n'y avait que ça pour lui. Le succès passait juste après, et puis la famille était sûrement la chose dont il ne s'était jamais préoccupé. Lui et moi, nous n'étions pas proche. Pas du tout d'ailleurs. Quand j'étais petit, je l'avais toujours vu parler à ma mère de manière exécrable.
Bien que c'était mon père, je ne l'avait jamais considéré comme tel et j'en étais tout bonnement incapable.
Mais on ne choisit pas ce genre de chose et c'était l'être froid qu'il avait toujours été qui m'avait forcé à ne plus le porter dans mon cœur...

Après quelques minutes a marcher sur un trottoir bondé de monde, j'arrivai au pied de l'entreprise. Un bâtiment gigantesque. J'entrai à contre sens de certaines personnes qui avaient terminés leur journée puis une fois dans le grand hall, je sortais mon badge pour le faire valider et accéder aux secrétaires. Je me dirigeais vers celle de mon père, une femme très gentille que je connaissais bien car elle m'avait beaucoup aidé lors des nombreuses fois où j'avais eu à venir ici. Elle se nommait Himuro et c'était d'ailleurs l'une des rares personnes que j'appréciais ici.
Quand elle me vit arriver, elle me sourit avant de se lever de son bureau et de s'incliner devant moi. Je fis de même avant de lui demander dans un japonais presque parfait, si je pouvais voir mon père. Elle acquiesça dans un sourire me disant qu'il m'attendait déjà dans son bureau. Je la remerciai avant de m'éclipser dans un des nombreux ascenseurs. Une fois arrivé à l'étage en question et dans ce couloir que j'avais arpenté plus d'une fois, je me dirigeai vers la porte de bois massif sur laquelle une plaque était incrusté:"Mr Kim".
Alors que j'allais frapper une voix me fit sursauter. Une voix qui semblait ne pas maîtriser le japonais car d'un ton peu sûr elle m'avait interpellé en coréen.

Le Portrait Parfait [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant