Le Portrait Parfait [En cours]

Chap 39: Apprehension

23 septembre 2016

PDV Taehyung

Le réveil n'avait pas encore sonné mais j'avais ouvert les yeux depuis un bon moment déjà, tiré de mes songes à cause d'un mélange d'excitation et d'appréhension. Le jour commençait à pointer son nez au travers des rideaux, mais je ne m'en préoccupai que très peu. Couché sur le dos, mes yeux rivés au plafond, je ne pensais à rien d'autre qu'au tournant que les choses allaient prendre aujourd'hui. Cette place de président de l'entreprise familiale que je m'apprêtais à refuser devant tout le monde était bien plus qu'une simple décision. C'était comme un détachement avec le passé. Une façon de couper les ponts avec mon père et l'emprise qu'il avait sur moi depuis bien trop longtemps déjà. C'était décidé, je me devais de m'imposer face à lui. De me défaire de tout ça. J'avais honte que Jungkook ait pu constater que j'étais si faible face à lui. Notre relation en avait souffert et je ne m'en rendais vraiment compte qu'aujourd'hui. Pour moi c'était normal de me plier aux envies de mon père et de faire de ma vie ce qu'il avait toujours voulu faire de la sienne. C'était normal jusqu'à ce que Jungkook refasse surface dans ma vie. Je pensais qu'il n'y a avait pas d'autre choix. Mais il m'avait fait ouvrir les yeux. Ses sentiments pour moi n'avait cessés de grandir et de me conforter dans l'idée de quitter cette vie pleine d'artifice pour construire quelque chose de nouveau. Jimin aussi avait été d'un grand soutient pour moi. Il avait supporté mes crises de nerfs, mes doutes, mes peines et il m'avait poussé à m'avouer la vérité sur un bon nombre de choses. À regarder les choses telles qu'elles étaient et a cesser de me voiler la face constamment. Il m'avait tout simplement fait réaliser que si je ne me bougeais pas pour prendre en main mon avenir, quelqu'un le ferait à ma place. Et pour tout cela, je lui en était infiniment reconnaissant.

Le réveil venait juste de sonner me tirant de ma rêverie. Jungkook semblait encore endormi, alors je me levai doucement pour tirer les rideaux et éteindre ce bip incessant. Il était encore tôt et je préférais qu'il se réveille de lui même plutôt que j'ai à le faire moi, au risque de le rendre ronchon pour le reste de la journée. Mais au moment où je m'apprêtai à quitter le lit, je devinai que quelqu'un n'était pas de cet avis car sa main s'était glissé dans la mienne. Je me retrouvai nez à nez avec Jungkook qui me regardait silencieusement, les traits de son visage à peine éclairé par la lumière extérieure que filtraient les rideaux.

-Tu es réveillé depuis longtemps ?

-Mmh...j'arrivais plus à dormir. Je suis un peu préoccupé par la journée qui nous attend.

Je soupirai un sourire crispé accroché aux lèvres, je revins me blottir contre lui en le prenant dans mes bras. Je me doutais bien qu'il devait lui aussi être préoccupé par les événements qui nous attendaient aujourd'hui. Moi même je voulais le rassurer mais je n'étais pas serein.

-Je comprends...tu sais, moi aussi je suis stressé mais tu n'as pas à t'inquiéter, ça va bien se passer. Je ne laisserais rien se mettre en travers de ce que j'ai à dire. C'est fini tout ça. Je veux te voir sourire maintenant, et je veux qu'on rentre ensemble à Séoul. Je sais ce que je veux Kook.

Il me regarda sans rien ajouter de plus. Ses yeux me témoignaient une confiance toute particulière et un espoir infini quant à ce nouveau départ que nous étions sur le point de prendre. La situation risquait d'être tumultueuse et il le savait aussi bien que moi, mais c'était décidé. Il était plus que temps. La vie m'avait apprit qu'il fallait passer par des moments difficiles pour connaître des jours heureux.
Cependant, percevoir cette lueur d'inquiétude dans son regard me forçai à le prendre dans mes bras. Il était hors de question qu'il soit incertain. Je voulais le voir rassuré et je ne voulais plus être la source de son inquiétude. Je voulais la dissiper à coup de gestes amoureux parce qu'à mes yeux, les actes parlaient parfois bien plus que les mots. C'est ainsi que nous étions resté au lit encore quelques minutes de plus, profitant simplement de la présence de l'autre. Je n'avais pu m'empêcher d'en vouloir à la deuxième sonnerie du réveil qui avait mit fin à ce moment.