TU ES TOUT POUR MOI

Chapitre 14

Je  me réveille au aurore, comme à mon habitude, m'habille de mon jean's et mon éternel sweet noir, car les matinées restent fraîches malgré l'été qui approche et ne veux pas tomber malade.
Ne pas donner à l'ours avec qui je partage le même toit, une excuse supplémentaire de se plaindre auprès de Laurent. De toute manière quoiqu'il m'arrive je ne lui laisserais pas l'occasion de se lamenter.
Parer de mes baskets j'ouvre la porte et découvre le bouquet accompagné d'une lettre. Je m'en saisis, ainsi que ma valise, descend les escaliers le plus silencieusement possible, survole la lettre. L'écriture est soignée autant que possible pour un homme aussi rustre que Mike.

Jeanne,

Je sais que je me suis comporté comme le dernier des hommes,  je sais que je t'ai blessé, je m'en excuse, encore diras tu. Cela ne changera probablement rien, je le sais et pourtant j'espère que tu nous donneras une nouvelle chance, de mieux nous connaître et peut-être devenir ami.

Mille pardons, MIKE

Un modeste bouquet en signe de paix.

Je lis et relis encore la lettre, en apprend chaque mots, chaque mensonges et la jette à la poubelle avec le bouquet, je ne crois plus en ces vaines paroles trop souvent dites, je retire mon alliance et la laisse en évidence sur le comptoir. Des larmes, encore, me cache la vue, mais en n'empêche pas d'atteindre la porte et partir. J'ai fini de croire aux belles paroles de Mike. Les hommes tous menteurs et manipulateur. Coûte que coûte je dois préserver mon amour propre, ma dignité, seuls biens qui me reste et que je possède.

Je ne sais pas encore ou je vais me réfugier ces prochains jours, peut être la vieille maison abandonnée celle qui servait au garde forestier. Oh bien sur le confort n'est pas, mais tout plutôt que de subir les colères et saute d'humeur de cet homme. J'aurai aimer être celle qui cicatrise son coeur, l'aider à surmonter sa peine mais il a tout fait pour m'éloigner de lui, creusant chaque jours un peu plus le fossé. Je ne suis pas Don Quichotte qui se bat contre des moulins à vent, je suis  Jeanne tout simplement. Puisque tel est sont désir, d'être seul avec sa peine, alors je vais réaliser son souhait et mettre de la distance entre nous. D'abord faire les meubles de la fille d'Eugène et quand cela sera fait, partir loin de ce village, loin de lui à tout jamais, disparaitre. Voilà ce que je vais faire, reprendre contact avec Maître Botéliau qui me trouvera une autre planque, une autre identité. Je me laisse le temps des rénovations pour prendre une décision.

Deux semaines se sont écoulées maintenant, je restaure les meubles, arrive le jour et part avec la nuit tombé, travaille même le dimanche pour oublier. Eugène lui fait à manger le midi et le soir, j'avoue qu'il va me manquer lorsque je vais partir, c'est le seul que je regretterais.

- Jeanne ton travail est bientôt terminé, qu'est ce que tu vas faire après?

- Oh vous savez, mon atelier est plein de meubles, ce n'est pas le travail qui manque.

Eugène pose une main caleuse sur la mienne, les yeux emprunt d'une grande tristesse me dit.

- Je sais que tu loges dans la maison du garde forestier depuis deux semaines. Ton mari écume la région, il prétend chercher des meubles à retaper, mais je sais qu'il te cherche. Je lui ai dis que tu avais fini chez ma fille et que je ne t'ai pas vu depuis. Dis moi ma belle est ce qu'il te bas?

- Non Eugène, non!... Il n'a jamais levé la main sur moi. Il faut que je parte, la nuit va tomber.

Je me lève, regarde le vieil homme une dernière fois et l'enlace avant de lui  dire adieux.

- Merci pour tout Eugène, merci pour le mensonge.. Le temps se fixe, derniers regards, dernier soupir. Adieux Eugène.

Le trajet me permet de mettre au point mon départ, le doute m'assaille, si  Eugène sait pour la maison, d'autres aussi et aurons moins de scrupules, l'auront dis à Mike. C'est sur la pointe des pieds que j'arrive dans le logis, je dois partir et dès ce soir.