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Si j'étais une jeune femme romantique se croyant dans un quelconque univers de fiction irréel qui jetait des idées tout autant fausse, je penserais qu'être dans un nouveau lycée me ferait rencontrer un garçon et que tous les deux, unis par les « puissants » liens de l'amour, combattrions les élèves arrogants et harcelant qui m'intimiderait sans une once de pitié...Néanmoins, j'étais moi, une jeune femme pessimiste ainsi que rationnelle, se trouvant dans le monde réel. Un monde fracturant les rêves et les bons sentiments qui l'accompagnaient. Premièrement, l'amour j'y croyais peu ou pas. Deuxièmement, en aucun cas une infime partie de ces nombreux élèves n'aideraient ne serais-ce qu'un autre qui se ferait battre comme la victime impuissante qu'il était. Ceci n'était que la dure et cruelle réalité,qui faisait souffrir les gens en tout temps,sans répit.

Perdue dans mes pensées regorgeant de joie, je n'avais pas vue que mes jambes étaient déjà arrivées au ras de ce portail m'annonçant que ma liberté des grandes vacances se faisait piétinée puis jeter aux oubliettes pour les prochains mois. Des amas d'élèves pars-ci et pars-là se trouvaient dans la cours ensoleillée du lycée. Je m'avançais d'un pas absent d'entrain sur ce sol asphalté tout en remarquant que ces lycéens étaient identiques aux autres de mon ancien établissement. De toute façon, qu'est-ce que je croyais? Que j'allais arriver et que des extraterrestre à la peau colorée allaient m'accueillir en m'invitant à les accompagner dans un voyage intergalactique? Bien sûr que ce n'était pas ceci qui allait se produire, car je m'aurais posée de sérieuses questions sur mon état mental. J'aimerais conserver ce qu'il me restait d'intact. Enfin, je doutais presque de l'état de mon esprit effrité.

Ayant reçue toutes les informations pour trouver mon casier, ma classe et d'autres choses plus palpitantes les unes que les autres, je mis mon sac à dos dans ce haut et grand rectangle gris, puis le referma d'un geste sec déjà exaspéré de baigner dans le monde scolaire. La cloche de l'agacement ne tarda pas à retentir et avec mon matériel dans les bras, je pris la direction de ce premier cours qui ne faisait que nourrir grassement mon envie de fuir loin dans les cieux.

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Un léger avantage des premières journée de cours, les professeurs parlaient sans pauses en déblatérant un flot de paroles desquelles je perdais le fil rapidement. Les sujets ne me passionnaient aucunement, tout le monde savaient les règles à respecter et comment se comporter...Quoique non, j'espérais que certains écoutaient attentivement.

Je déposa mon plateau sur une table encore vide et sortis mon téléphone, cette machine m'occupant la plupart du temps, lorsque l'ennuie s'annonçait particulièrement massacrante. Mon écran m'aidait à faire obstruction au groupe de garçons qui venait de prendre place à la table où je me trouvais Prenant le reste des sièges. Je pouvais extraire du bavardage animé qu'ils discutaient sans la moindre pause et riaient comme des baleines ou encore des singes. En relevant ma tête pendant un instant, je remarquai que trois d'entres eux se trouvaient dans ma classe.

Le premier, fin et grand aux lèvres pulpeuses avec des cheveux décolorés en blancs. Le deuxième, grand et surement lui aussi teindu, en noir cette fois-ci. Et le troisième, plus petit et ressemblant étrangement à une loutre.

Un des sept - nombreux étaient-ils - me fixait d'un air interrogateur, se questionnant sur la raison de mes prunelles statiques. Cela voulait dire que je les observais depuis un moment? Félicitations à ma propre personne lunatique. J'haussa un sourcil à son encontre et il m'imita, faisant changer d'expression sont visage stoïque quelques instants plus tôt pour faire remonter ses oreilles décollées. Même pas une minute ne s'était écoulée que les six autres paires de yeux me regardaient, interloqués.

-Quoi? Demandais-je d'un ton nonchalant.

-C'est plutôt à moi de te demander ça. Rétorqua le noiraud du même timbre de voix que le mien.

Pour simple réponse, je me levais sans prononcé une autre syllable et m'éloignais sans avoir avalée une seule bouchée de ma nourriture. De toute manière, le sentiment de faim laissait mon corps indifférent, je répugnais un simple grain de riz. Je sentais encore leurs prunelles confuses fixer mon dos, mais je ne m'en préoccupais pas et quitta la cafétéria après avoir jetée le contenu de mon plateau à la poubelle sous les yeux de braise de la dame de la cantine.

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𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞 | 𝐣𝐚𝐜𝐤𝐬𝐨𝐧 𝐰𝐚𝐧𝐠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant