Pour L'amour du Souverain

chapitre 1

Assis derrière son bureau, Zoran attendait l'appel de son détective. Voilà déjà une semaine qu'il était revenu dans ce lieux où tout avait commencé. Et depuis, il avait demandé à ce qu'on retrouve cette femme qui l'avait rendu fou le temps d'une nuit et qui jusqu'à présent envahissait toutes ses pensées.

Il fallait qu'il sache qui elle était. Ne serait-ce seulement que pour voir son visage. Il était presque sûr de connaître chaque courbe de son corps sur le bout des doigts. En effet, il avait tellement rêvé de cette nuit qu'il avait encore l'impression de sentir la douceur de sa peau ou encore d'entendre ses doux gémissements dans le creux de son oreilles. Ce fut une douce mélodie et il désirait l'entendre encore et encore. Inlassablement.

Passant ses mains sur son visage, il secoua la tête pour tenter d'échapper aux souvenir qui n'avaient pour effet que d'exacerber son désir. Un désir impitoyable qui ceignait son ventre comme un étau.

La sonnerie de son téléphone retenti, l'arrachant de ses pensées. S'attendant à recevoir des nouvelles de son détectives, il décrocha précipitamment. Mais ce ne fut pas celui qu'il espérait au bout du fil.

__ Bonjour, mon chéri, entendit-il

__ Bonjour mère, répondit-il heureux de l'entendre tout de même, comment vas-tu ?

__ Aussi bien qu'une personne dans ma condition puisse se porter. Mais tu me manques déjà, mon fils. Quand penses-tu pouvoir être de retour ? Cela doit faire une semaine que tu es parti.

__ Je sais, mère, je sais. Ne t'inquiète pas, je serais bientôt avec toi , répondit-il

Salihya, la mère de Zoran était... mourante. Quelques mois plutôt, elle avait été diagnostiquée d'un cancer. Depuis, elle se battait contre la maladie. Les médecins avaient proposés qu'elle soit interné mais Salihya n'était pas du même avis. Elle savait que cette maladie l'emportera alors elle refusait de passer les quelques mois qu'ils lui restait enfermé entre quatre mur à mener une lutte pour une cause déjà perdue. Elle avait fait un malaise qui avait alarmé tout le pays c'est d'ailleurs la raison pour laquelle Zoran n'avait pas pu se lancer plus tôt dans la recherche de son inconnue masquée. Lorsqu'il s'était réveillé ce matin là, il avait espéré la voir endormi, blottie contre lui, le visage découvert, lui donnant ainsi le loisir de l'admirer selon son bon plaisir. Mais, hélas, elle n'était plus là, laissant derrière elle le souvenir d'une nuit ineffable comme seul témoin le masque qu'il tenait à cet instant même entre ses mains. Zoran secoua une fois de plus sa tête afin de se concentrer sur sa conversation téléphonique.

__ Est-ce que tu prends tes médicaments, ne pu-t-il s'empêcher de demander

__ Ne parlons pas de chose qui risquent de nous mettre en désaccord, tous les deux, aux risques de nous fâchés. Je t'ai appelé parce que je voulais t'entendre et prendre de tes nouvelles, lui dit-elle

Cela ne voulait dire qu'une seule chose : elle refusait toujours de prendre ses médicaments. Et il n'était pas d'accord. Ce qui avait engendré une dispute entre la mère et le fils. Ce n'était pas la première fois. Pourtant c'était tellement différent. Si différent que Zoran ne pu s'empêcher d'avoir une pensée ironique. Il ne s'était jamais vraiment entendue avec sa mère. Leur relation avait toujours été tendu. Cela avait certainement prit de l'ampleur lorsqu'il dû succéder son père, mort d'une crise cardiaque. À maintenant trente-quatre ans, le temps où il devait se tourner vers sa mère pour avoir son approbation quant aux décisions qu'il prenait en tant que roi, était bien loin maintenant. Salihya, quant à elle reconnaissait qu'elle avait fait des erreurs et elle refusait qu'à cause d'un orgueil démesuré, elle passe le peu de temps qu'il lui restait en froid avec le seul enfant qu'elle avait eu la grâce d'avoir. Elle aimait son fils malgré tout. Et elle s'attellerait à lui démontrer. C'était peut-être tard mais au moins ce n'était pas encore fini.

__ Je veux que tu te repose, ordonna-t-il. J'aurais bientôt fini ce pourquoi je suis venu et je serais de retour au palais.

__ Je ne fais que ça mon fils, me reposer, répondit-elle doucement

Son état de santé semblait désormais stable même si cela n'était qu'en apparence. Parce qu'elle savait qu'elle ne serait bientôt plus là qu'elle tenait à ce que ses rapports avec son fils ne se limite pas à la simple politesse qu'exige son rang.

__ En attendant prends soin de toi, mère, intima-t-il

__ Prend soin de toi aussi, mon fils, dit-elle avant de raccrocher

Zoran soupira, encore une fois.
Il ne le montrait peut-être pas mais il aimait sa mère. D'ailleurs comment cela aurait pu être autrement alors qu'elle était le seul parent vivant qu'il lui restait ?
On pouvait bien taxer la nature d'injuste. Or, tout ce que Dieu fait est bon, dont la nature. Alors si c'était cette mère que Dieu avait choisi pour lui c'était que c'est celle qu'il lui fallait n'est-ce pas ? C'était ainsi et rien ne pouvait être changé.

Une fois de plus, la sonnerie de son téléphone portable l'extirpa de ses pensées et cette fois-ci ce fut l'appel qu'il attendait.

__ J'ai trouvé les informations que vous m'avez demandé, déclara le détective

Zoran resta un moment silencieux, le temps d'assimiler la nouvelle. Le temps de réaliser qu'il était sur le point de découvrir l'identité de sa mystérieuse inconnue.

__ Vous recevrez un mail contenant tous les détails, ajouta-t-il. Son nom, son âge et même sa couleur préféré, il y a aussi des photos d'elle, renchérit-il

__ Son nom, interrompit Zoran pour le moment, je veux juste son nom, dit-il n'y tenant plus

__ Elle s'appelle Lili-rose, Lili-rose Sanchez, lui révéla le détective

Répétant ce nom en boucle dans sa tête, Zoran ne su même pas à quel moment il mit fin à l'appel.
C'est seulement lorsque ces mots franchirent la barrière de ses lèvres qu'il se rendit compte qu'il allait réellement la revoir.

__ Lili-rose, ma rose tu ne m'échapperas plus, déclara-t-il avec détermination