Chapitre 14

14.1K 1.1K 6
                                    

Le lendemain, Salihya fût enterré et la tristesse qui régnait au palais était telle que l'atmosphère semblait glacé.  Et une semaine plus tard rien n'avait changé. C'était sans aucun doute les émotions du cheikh qui rendait le palais si lugubre.
Pendant toute cette semaine le royaume entier avait voulu soutenir leur roi en venant au palais avec des prières et des mots de réconfort. Même les Rois des pays voisins avaient fait le déplacement non seulement pour rendre un dernier hommage à l'ancienne reine, qui avait impacté son temps, mais aussi pour présenter leurs condoléances au roi et surtout au fils avec qui ils s'étaient liés d'amitié bien que cela soit principalement sur le plan politique. Lili-rose essayait de soutenir son époux du mieux qu'elle pouvait mais dans cette atmosphère de deuil qui les entouraient, elle revivait sa propre expérience. Elle se revoyait encore le jour de l'enterrement, les larmes sur ses joues, la douleur qui compressait son cœur...

Non, se dit-elle en secouant la tête. Ce n'était pas le moment de plonger dans des pensées si tristes. Son époux avait besoin d'elle alors il fallait qu'elle se montre forte. Pour tous deux. Quittant la terrasse sur laquelle elle prenait une collation elle se dirigea dans le bureau de son mari. Il y était depuis très tôt le matin et elle n'avait même pas pu le voir en se réveillant. Le médecin lui avait conseillé de beaucoup se reposer et de bien se nourrir  alors le souverain veillait minutieusement à ce qu'elle respecte à la lettre les conseils de l'obstétricienne.  Pourtant, plus il prenait soin d'elle et plus elle avait l'impression qu'il s'éloignait en même temps. C'était paradoxal cependant c'était ce qu'elle ressentait. À un moment elle pensa qu'il s'était peut-être laissé d'elle et que seul ses enfants l'intéressait mais cette sombre pensé s'effaça lorsqu'elle se dit que son époux était simplement encore en deuil et que son pays avait besoin de lui plus que jamais. Il n'y avait aucune autre raison obscure s'efforça-t-elle à comprendre. Elle précipita le pas pour s'empêcher de retomber dans ses pensées et s'arrêta devant la porte du bureau à moitié ouvert. Zoran ne le fermait jamais vraiment, sauf quand il y était avec elle. Même quand il avait une réunion avec l'un de ses ministres, la porte demeurait entre-ouverte et elle appréciait cette attention parce que cela voulait dire que le souverain avait pour elle une place de choix dans sa vie et cela la fit sourire. Alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte, la voix de son époux résonna froidement, lui faisant perdre son sourire.

__ Il est vrai que si j'ai épousé ma femme c'est premièrement parceque elle est enceinte, mais cela ne regarde ni toi ni le reste du royaume. En quoi avez-vous besoin de connaître les détails de ma vie conjugale, répondit durement Zoran à son oncle

Celui-ci était arrivé, lui affirmant que des journalistes curieux de connaître l'histoire de lili-rose, qui avait dû se montrer au public face aux  funérailles de sa belle-mère, avait découvert que la reine était enceinte avant de se marier et certainement le cheikh l'avait épousé pour satisfaire sa mère la sachant  sur le point de décéder. Mais Zoran n'était pas dupe même si cette rumeur était fondée, son oncle n'était sûrement pas là dans le but de la faire taire. Bien au contraire il venait chercher un moyen quelconque de lui faire du mal. Aussi Zoran devait se montrer le plus détaché possible de ses sentiments pour sa tendre épouse il ne laisserai rien ni personne l'atteindre. Si son oncle cherchait à lui faire avouer les sentiments qu'il ressentait pour elle afin de s'en prendre à lili-rose, il retournerait chez lui bredouille.

__ Mon cher neveu...

__ Votre altesse, l'interrompit froidement le souverain

Rachid serra les dents avant d'esquisser un sourire hypocrite.

__ Votre altesse, je suppose que votre union avec la reine est dénué d'amour et même si

__ Bon nombre de mariage se sont fait par obligation dans ce palais et bien que les temps aient changés, cela continue de se produire dans le royaume alors ce que je ressens où non pour ma femme ne concerne que nous, répliqua le souverain en lui coupant la parole

__ Je comprends votre Altesse, mais j'ai pu voir la reine, de loin certes, mais elle m'a tout de même semblé être une personne très sensible et...

__ Ne vous fiez pas aux apparences mon cher oncle. Vous ne savez pas ce qui ce cache derrière cette beauté tendre et douce, moi seul le sait. Ma reine connait exactement les termes et les avantages de notre union, déclara-t-il sombrement

__ Et bien, si vous êtes si sûr de vous, je ferai en sorte que les rumeurs se taisent. Je ne veux que votre bonheur, menti Rachid effrontément

__ Ne joue pas à ça, avec moi Rachid. Je te connais très bien, si bien que je sais que tu n'es pas là pour m'avertir d'une quelconque rumeur ou pour m'aider. Tu n'es ici que pour me soutirer des informationss quant à ma relation avec ma femme afin de me faire du mal comme tu n'as pas pu le faire avec mon père. Alors je te conseille de repartir d'où tu viens et ce immédiatement. Si tu ne sais pas encore de quoi je suis capable je te promets que tu le découvrira d'une manière dont tu ne t'y attends pas, cracha Zoran d'une voix basse mais tellement glaciale que Rachid perdit son faux sourire ainsi que les couleurs sur son visage

__ Mais... mais qu'est-ce que vous dites, osa-t-il nier

__ Et si tu t'approches ne serait-ce qu'à un kilomètre de ma femme, je te détruirait aussi lentement et durement que possible. Suis-je clair ? Demanda-t-il menaçant en se penchant sur son bureau

__ Très clair, répondit honteusement Rachid

" Ma reine connait exactement les termes et les avantages de notre union "

Lili-rose ne pouvait en entendre davantage. Elle savait que Zoran ne l'aimait pas et que s'ils s'étaient mariés c'était pour le bien être de leurs enfants mais elle avait espérée qu'au fil du temps il l'aimerait ou au moins éprouverait des sentiments fort pour elle.

Or, ce n'était pas le cas.

L'entendre parler ainsi d'elle avec tant de froideur et d'indifférence l'avait anéanti. Ainsi, Zoran ne l'aimera jamais tous ses rêves et toutes ses espérances volèrent en éclats. Les sanglots l'étouffèrent alors qu'elle cherchait à s'éloigner le plus possible de lui. Ce n'était et ne serait jamais qu'un mariage de convenance pour lui alors qu'elle lui avait déjà donné son corps et son cœur tout entier. Elle lui avait donné tout d'elle et lui, il n'en voulait pas. Le coeur brisé elle se précipita dans leur chambre avec un seul désir : s'en aller le plus vite et le plus loin possible. Cette vie n'était pas pour elle. Dès le début elle avait su qu'elle ne s'en sortirait pas indemne, toutefois, elle s'était convaincue qu'elle ferait tous les sacrifices possible pour ses enfants. Mais ça, c'était avant qu'elle ne tombe plus amoureuse encore qu'elle ne l'était déjà, c'était avant qu'elle sache ce qu'était l'honneur d'être sa femme, de dormir chaque nuit à ses côtés, de se réveiller blotti contre lui, de partager ses joies et ses peines...
C'était avant qu'elle sache quel homme merveilleux il était et quel père fabuleux il fera. Oui c'était avant que son cœur et son esprit ne tombe irrémédiablement en accord.  

Précipitamment, elle fit sa valise en versant des larmes de désespoir.

__ Qu'est-ce qu'il se passe ici, tonna la voix du souverain.

Pour L'amour du SouverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant