21. Absence pesante

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YON :

Je frissonne. J'ai froid. Je vais me blottir contre Jungkook pour me réchauffer. Je me tourne, la place est vide. Je tape le lit, il n'est plus là. J'ouvre la lumière de la lampe sur la table de chevet. Je suis revenue chez moi. Je suis nue sur mon lit. Je me lève pour passer un vêtement. Je suis presque mécontente d'être dans ma maison. Je regarde le lit. Nous étions tellement bien tous les deux. "Jungkook", je soupire.

Je vais me prépare à manger, j'ai faim. Je fais le tour des pièces. Et je m'attarde dans la chambre de ma mère. Je m'allonge sur son lit. On peut encore sentir son odeur, son parfum. Le matelas est affaissé à l'endroit où elle dormait souvent. Je caresse la couette, et je rentre dans le lit. J'ai l'impression qu'elle est avec moi, qu'elle m'entoure de ses bras rassurants. J'essuie une larme qui coule sur ma joue. Ma vie est chamboulée depuis une semaine, depuis mon voyage dans le futur.  je ferme les yeux. Je me souviens d'elle quand elle donnait des conseils. Et surtout quand elle fredonnait sur une chanson qu'elle aimait, la plupart du temps une chanson d'amour.

Mes yeux se figent sur l'armoire. Je me sens comme attirée. J'ouvre et je regarde à l'intérieur. Il y a encore tous les vêtements de ma mère. Je les caresse du bout des doigts. Je vais les garder, ils sont encore imprégnés de sa chaleur corporelle. Je trouve une grande enveloppe sur laquelle est écrit "album de famille". Je suis curieuse, je sors les photos à l'intérieur. Je découvre plusieurs générations de nos ancêtres, toutes des femmes. Je reconnais ma mère enfant, c'est vrai que je lui ressemble. Il y a également ma grand-mère et d'autres femmes que je n'ai jamais vues. Je vais les emmener pour les montrer à Mae Kai. 

Puisque je suis à mon époque, je vais en profiter pour l'interroger sur cette histoire de malédiction. J'avoue que je suis un peu déboussolée. J'ai rencontré mon père, c'est un homme du futur, il ne m'a jamais abandonnée, il ne connaissait pas mon existence. Et surtout, j'aime profondément un garçon, je me suis offerte à lui. Je ferme les yeux, je repense à ses baisers et ses caresses. Je repasse mes mains sur les endroits qu'il a touchés. Je suis en colère d'avoir été enlevée si rapidement de ses bras. Ce n'est pas moi qui ait demandé à partir. Je dormais. Que s'est-il donc passé ? 

Quand je vis ici, je suis seule, tandis que dans le futur, je suis avec mon petit ami et ses amis, et maintenant mon père. Si je pouvais choisir, je resterais avec eux. Mais, il y a ma grand-mère. Je ne peux pas l'abandonner. Je souffle. Il faut que j'aille lui rendre visite, je dois savoir de quoi mon père parlait. C'est peut-être ce qui m'a ramenée. La curiosité ! Je quitte la chambre de ma mère, je me prépare de quoi grignoter. Je m'assois à table, je fixe sa chaise vide. Mes yeux se remplissent de larmes. Je m'en veux quelque part. Elle s'est épuisée pour subvenir à mon existence. Ma pauvre petite maman, elle va tellement me manquer ! Et je prends réellement conscience à ce moment précis qu'elle ne reviendra jamais. Je m'effondre en larmes. Je pose ma tête sur mes bras. Je m'abaisse sur la table. Je ne peux pas calmer mon chagrin. Je pleure encore et encore. J'ai mal au coeur et ma gorge est nouée et très douloureuse. Je n'arrive presque plus à respirer. Je vais mourir de chagrin, là tout de suite. 

Je n'ai aucune notion de temps, je prends une douche. Je pose ma tête sur le carrelage. Aujourd'hui, je suis une femme. J'ai franchi un cap important dans ma féminité. J'ai un peu honte des conditions dans lesquelles tout est arrivé. Je l'ai laissé m'aimer. Il le désirait tant. Et j'ai voulu découvrir cette émotion dans ses bras. Pourquoi, je me sens si mal maintenant ? Et surtout qu'est-ce que j'aimerais le serrer contre moi ! Il me manque ! Son absence est quasi insupportable. 

Je m'habille, je dois quitter cette maison, elle est trop enclin à me rendre triste. Je décide de rendre visite  sans plus tarder à Mae Kai. Elle reste la seule à pouvoir m'aider à comprendre. Ah, oui, je fais un détour par la chambre de ma mère, je vais emmener les photos ! Elle devra tout me confier. Je pense que je prête à tout entendre, surtout après tous les événements de cette semaine, plus rien ne peut plus me surprendre.

Je sors de la maison, mes yeux tombent sur le jardin potager que ma mère chérissait tant. Les larmes reviennent chatouiller mes yeux. Je secoue la tête, je me trouve ridicule à vouloir cacher ma peine. Tout le monde comprendra que je suis malheureuse d'avoir perdu ma mère. Je ne dois pas me sentir gênée de cela. Je marche sous les premiers rayons du soleil. C'est comme s'ils m'entouraient pour me réconforter, comme si le soleil me serrer dans ses bras. Je ricane. N'importe quoi Yon ! 

Je frappe à la porte de la maison de ma grand-mère. Personne ne répond. Je clenche, la porte n'est pas fermée à clé, j'entre. Les pièces semblent désertent. J'avance lentement dans chaque pièce. J'ouvre la porte du garage. Je la découvre assise en tailleur devant une photo de ma mère et plusieurs bougies. Je contemple ce spectacle avant de l'interrompre. Elle parle une langue que je ne comprends pas. Je me gratte la gorge. Elle tourne la tête vers moi. Elle est surprise de me voir, mais me sourit. Elle me fait signe de m'avancer. Je l'aide à se relever. Elle me serre dans ses bras en s'inquiétant de ma santé. Je lui souris tristement, vu les circonstances, je ne peux pas aller bien. Elle serre ma main dans la sienne. C'est sa façon à elle de me réconforter. Elle m'entraîne ensuite dans la salle. Je m'assois à côté d'elle sur le canapé. Elle commence :

"- Tu étais dans le futur ?".

Je hoche la tête pour lui confirmer. Elle caresse ma joue avec sa main. Elle me sourit. Puis je me décide à évoquer avec elle ce que j'ai appris. Je l'informe :

"- J'ai rencontré mon père !" 

Elle me fixe étonnée. Elle marmonne une phrase presque inaudible " Ce n'est pas dans l'ordre logique des choses !". Pourquoi ? J'ai envie de lui demander. Mais, je veux lui poser des questions sur la malédiction.

"- Co..comm...comment cela est-il possible ?" Elle me questionne.

"- Il a acheté le loft où il a vécu une magnifique histoire d'amour avec ma mère. Il pensait qu'elle l'avait laissé et oublié toutes ces années ! J'ai rétabli la vérité, il avait le droit de savoir." Je me défends.

Ma grand-mère baisse la tête. Elle n'est pas satisfaite que j'ai rencontré par hasard mon père. Elle ajoute :

"- Je ne sais pas ce que cette rencontre va engendrer comme conséquences !" 

Peu importe, je veux savoir une chose précisément et je lui demande :

"- Tu es au courant d'une malédiction sur notre famille !"

Je la fixe. Elle pâlit. Puis elle ajoute :

"- Je vois que tu es déjà au courant de certains faits. Mais, laisse moi d'abord t'expliquer qui nous sommes ?" ..................................

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J'espère que vous avez eu une bonne lecture.

Intrusion du passé // BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant