C H A P I T R E II ( 2 / 2 )

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Bientôt, ils la mettraient dehors... une fois là bas, deux options s'ouvraient à elle, survivre ou rejoindre sa grand-mère. Les deux étaient bien plus alléchantes que la vie ici. Elle convenait certainement à un grand nombre d'habitants, mais pas à elle...

Pourquoi faisait elle ça ? Elle n'en savait rien, un instinct nouveau la guidait et elle voulait sortir de cette prison. Les dirigeants leur faisait croire à une incapacité de la vie sur Terre pour les forcer à s'entasser dans des habitations horribles, avec des conditions de vie bien au dessous des moyens de l'Atrium en vu du Centre judiciaire et Social. Jamais elle n'avait réussi à se faire à ce mode de vie; non, elle avait beau faire tout les efforts du monde elle n'était pas à sa place.

« C'était sûrement, pensait elle, à cause de ce que savait mamie... Elle a du m'élever en fonction de ça. Ça m'a certainement rendue bien différente de celle que j'aurais été avec des parents normaux, convaincus jusqu'aux tréfonds de leur âme que la Terre n'est plus prompte à nous accueillir. »

Le camion la balançait d'un côté à l'autre de la largeur, elle tentait d'amoindrir ces déplacements mais sans grand succès, c'était d'un inconfort ! Elle fut soulagée lorsque enfin, un garde vienne lui ouvrir et la saisisse par le bras. Il la tira dehors en lui soufflant un « viens » brutal et elle le suivi sans répondre, elle était prête à payer le prix de la liberté !

Elle se trouvait actuellement devant la porte vitrée du Centre. Le garde entra sans cesser de la tirer comme un enfant traînerait une locomotive à roulettes par un bout de ficelle. La dernière fois qu'elle était venue, ce matin même, elle était partie vers la gauche, en direction de la salle d'Audience; cette fois-ci, ils prirent la direction des bureaux du gouvernement. Sans doute le Gouverneur l'attendait déjà dans son bureau pour lui annoncer son bannissement définitif et sans appel de l'Atrium.

« Est-ce normal de ressentir de l'excitation à cette idée ? Songea-t-elle en suivant le garde à travers le long corridor. »

En concluant qu'elle devenait complètement folle, elle s'autorisa à laisser venir toutes les pensées les plus absurdes qui lui passaient par la tête. Idéalisant la vie dehors, s'imaginant retrouver ses parents et même sa grand-mère, qui n'avait en fait pas été incinérée ce matin !

Un sourire étirait ses lèvres rosées, elle avait hâte d'être condamnée ! Le garde ouvrait alors le bureau de notre cher Monsieur Fudcher, Gouverneur sataniste – selon Abby. Il jeta la jeune fille à l'intérieur comme un vulgaire objet cassé à la cave et repartait avec une expression faciale aussi neutre que lorsqu'il était arrivé. Abby regardait autour d'elle avec attention, une multitude d'objets lui étant inconnus trônaient sur des étagères en bois brut. Elle s'approcha d'un premier objet, un microscope comme l'indiquait une petite plaquette métallique. Il était très beau, sûrement ancien, en cuivre. La lampe était allumée, donnant un air vivant à l'objet de collection, Abby n'aurait su dire si c'était un oubli ou si c'était fait exprès...

Elle se déplaça sur la droite, arrivant à la hauteur d'une montre à gousset ouverte. Les engrenages étaient visibles, les teintes semblables à celles du microscope. L'aiguille indiquant les secondes trottaient à vive allure autour du cadrant, sans jamais prendre une minute de pause. Abby n'avait jamais rien vu d'aussi astucieux, c'était comme une horloge, mais en plus petit !

Le troisième objet était de loin le plus insolite, mais il ne lui était pas inconnu. Elle était allée à l'école de l'Atrium, et là bas, les professeurs avaient dans l'idée de leur faire entrer dans la tête le message suivant : Soyez reconnaissant de ce que l'Atrium a fait pour votre sécurité, soyez reconnaissants de tous ces gens qui ont donnés leurs vies pour sauver la vôtre, respectez leur sacrifice. Ils avaient pour habitude de montrer à leurs élèves une vidéo résumant en quelques minutes l'histoire de l'Atrium. Dans cette vidéos, les hommes se chargeant de faire passer dans l'Asile les « heureux élus », tenaient entre leurs mains le même objet que celui exposé sur l'étagère. C'était un pistolet, une arme lançant des petites cartouches tellement vite qu'elles transperçaient les corps de leurs victimes – de quoi faire régner le calme aux abords des camps de concentration.

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