Chapitre 1

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                           Le cri d'un enfant. Le cri d'un enfant qui vient de

naître.  Ce bruit si innocent et déchirant d'un être qui n'a pas

demandé a venir au monde, qui n'a pas non plus choisit la

famille ni le lieu qui le verra grandir. Si cet enfant a de la

chance, il se verra grandir dans l'opulence ou dans d'autres

circonstances, il grandira dans une famille nécessiteuse , qui

ne pourra lui offrir tout le meilleur qu'un enfant puisse

mériter. Livrant inconsciemment et involontairement

l'enfant a de nombreux vices. C'était en quelque sorte mon cas a

moi Sera Meledje. Assise que ce grand lit épais a trois places, je

Me demandais bien ce que je faisais là. Ah oui , ma famille

n'avait pas assez d'argent pour le payer les cours a l'Université

dans laquelle l'État m'avait orienté ainsi que tout ce que cela

regorgeait. Je devais alors user de mes propres moyens pour

pour pouvoir m'assurer une scolarité paisible. Clairement, je suis

une belle jeune femme sans vouloir vous mentir. J'ai une peau

claire et belle sans tâche. De grands yeux marrons foncés et un

corps comme s'il avait été sculpter par le meilleur des sculpteurs

En revanche, je ne suis pas une personne élancée, je suis plutôt

moyenne.

                    Vraisemblablement , j'utilisais tous ces atouts dont la nature m'avait fait dont, pour subvenir a mes besoins,  a ceux de ma famille et m'offir une vie convenable. Comme vous pouvez l'imaginer , ce n'est pas vraiment facile de grandir dans une famille pauvre surtout quand celle-ci n'a plus son pilier. En effet , la mort de mon père a été un énorme choc pour moi mais également pour toute la famille. Géniteur de cinq et provenant tous de la même mère, avait laissé derrière lui  , des enfants emplis de peine , de désespoir, de rêves et d'ambitions volées.  Ainsi qu'une femme seule , rejetée par sa propre famille et celle de son mari. Il a laissé derrière lui des enfants qui avaient encore besoin de leur père, de sa tendresse, de sa chaleur et de sa rigueur. Moi j'adorais mon père. Étant la petite dernière, j'étais celle qui recevait le plus d'affection et d'attention. J'étais bien trop jeune lorsqu'il nous a quitté. J'aurais tellement aimé profiter de lui comme je le voulais. Son absence se fait ressentir chaque jour un peu plus fort. Et je me dis que s'il n'était pas parti aussitôt, je ne serai pas là, assise dans ce lit a attendre que cet homme beaucoup plus âgé que moi, se décide a me raccompagner en cité avant de le remettre mon argent pour la semaine. Oui , comme vous avez pu le constater, je suis une fille qui vend son corps, ses atouts phtisiques pour pouvoir subvenir a tous ses besoins sans oublier ceux de sa famille. Je n'utiliserai pas le mot prostituée pour me définir car trop fort a mon goût. Et contrairement aux prostituées, moi j'entretien  des relations dites amoureuses avec ces personnes que je fréquente. Mais je fais bien évidemment semblant de les aimer pour pouvoir obtenir d'eux ce que je souhaite. Même si au fond, j'éprouve un profond dégoût pour ces derniers. Ici en Afrique, on appel plutôt ça, "gérer bizzi" un terme assez drôle mais qui définit au mieux les filles dans ma situation.

DÉSABUSÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant