Chapitre 2 : Les symptômes

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~ Premier Jet ~

Voilà, une semaine que nous avons renouvelé nos vœux. La réception a été incroyable et nous avons dansé presque toute la nuit. Un week-end magnifique. En revanche, la reprise de service, lundi matin, ne l'a pas été. La fatigue s'est fait sentir dès le réveil et pour couronner le tout, je me suis fait mal au dos en effectuant la toilette d'un patient, mais j'ai pris sur moi pour le reste de la journée. En rentrant à la maison, Henne a dû me faire un massage tant la douleur ne passait pas, et malgré ça et les médicaments, j'ai souffert toute la semaine.

Ce soir, un repas est organisé chez Lydia. Je suis frustrée de ne pas pouvoir profiter de mes repos pour me soulager de mes douleurs. La tentation de laisser Henne y aller seul est grande, mais quel genre de femme cela ferait de moi ? Je me prépare donc pour ce repas qui, je le sens, va être une torture.

Apprêtés, nous prenons la direction de la villa de cette peste de Lydia. Après un quart d'heure de route, nous arrivons. Toutes les lumières sont allumées, si bien que l'on se croirait en plein jour. Un voiturier ouvre la porte de mon mari, afin de pouvoir parquer le véhicule un peu plus loin. Pour ma part, je n'attends pas le portier et descends comme n'importe quelle autre personne du commun des mortels. Henne me rejoint et nous montons les quelques marches qui mènent à l'énorme porte de la villa. Une servante nous accueille et prend nos manteaux, puis elle nous conduit dans l'immense pièce à vivre où se trouvent déjà quelques convives. Je repère Julia et Paul du coin de l'œil, je tire Henne pour les rejoindre. Hélas, une voix criarde vient écorcher mes tympans.

— Henne, enfin te voilà ! s'exclame Lydia en venant se coller comme une sangsue à mon mari pour lui faire la bise.

— Tu exagères Ly, nous sommes à l'heure, badine-t-il.

Je soupire discrètement, la soirée va être longue. Alors qu'elle se détache de Henne, son attention hautaine se porte sur moi.

— Tu n'as déjà pas bonne mine en général, mais ce soir, tu bats des records. Tu pourrais au moins faire l'effort de camoufler tout ça, s'exprime-t-elle en me désignant de la main.

Henne passe son bras autour de mes épaules.

— Ma femme est parfaite, Lydia, répond-il alors qu'elle me lance un regard rempli de haine.

Cette femme n'attend qu'une chose : que mon mari la regarde. Mais ça n'arrivera pas et elle le sait. Alors elle m'attaque sur tous les fronts. Habituellement, je laisse couler, mais ce soir, mon irritation est à son comble.

— Pourquoi ferais-je cet effort ? Ce n'est pas comme si l'on s'appréciait ni comme si tu en valais la peine, rétorqué-je sur un ton peu aimable, en les abandonnant pour rejoindre mes amis.

En cours de route, j'attrape une coupe de champagne qui je l'espère, m'aidera à supporter tous ces gens.

— Bonsoir, vous, déclaré-je en souriant.

— Bonsoir, gente dame, répond Paul en s'inclinant. Tandis que Julia m'offre une révérence parfaite, en se moquant de toute cette mascarade.

Je n'ai pas le temps de rire avec eux, que Henne est à mes côtés, le visage fermé.

— Qu'est-ce qu'il t'a pris de dire ça ? aboie-t-il.

Je lui sers une moue et rétorque :

— Aurais-je froissé Sa Majesté ?

— Arrête ça, Sihane !

Je fronce instantanément les sourcils. Le ton froid qu'il adopte ne me plaît absolument pas.

Ton paradis sera mon enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant