Chapitre 4 - Découvertes

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Aussi plié qu'une équerre, s'essuyant vulgairement la bouche avec la manche de son sweet, Hector releva doucement ses yeux bruns vers le cadavre en putréfaction devant lui. Charles avait déposé une main amicale sur son épaule comprenant parfaitement son état de dégoût profond face à ce spectacle des plus dégoûtants. D'ailleurs, tout le monde avait compris la réaction de leur ami puisque certains avaient dû retenir de grands hauts de cœurs et Thibault avait même failli tourner de l'œil.

Les chaussures de chacun baignaient dans la mare de sang autour d'eux, c'était comme si elle les encerclait.
Aucune parole ne s'était faites entendre et les pupilles de chacun étaient encore toutes fixées sur le corps sans vie.

Malgré le fait que c'était une horreur, le traumatisme de ces images empêchait les adolescents de décrocher le regard du corps.

Victor fut le premier à réagir et lança un regard à Thibault avant de s'approcher de lui. Le jeune homme déposa délicatement sa main sur l'épaule de son ami qui ne réagit même pas encore sous le choc comme les autres.

— Il faut appeler la police maintenant, chuchota Victor d'un ton calme.

Thibault ne lui répondit pas.
Victor observa alors chacun de ses amis et il semblait le seul à pouvoir détacher son regard de la scène juste en face.

Victor décida d'élever la voix pour faire réagir ses amis.

— Oh ! Détacher votre regard de ce corps, reprenez vous, vomissez si besoin ou pleurez j'en sais rien mais faites quelque chose, dit alors le jeune homme d'une voix forte, il faut qu'on appelle la police maintenant.

Heureusement, la voix grave de Victor avait enfin fait réagir les adolescents et chacun avait vivement tourné la tête vers lui.
Chaque visage avait l'air plus inexpressif que l'autre et aucun son ne voulait sortir de leurs bouches.

Le visage d'Alice se mit à se crisper, ses yeux se remplirent de larmes et elle recula du corps réalisant enfin en face de quoi elle se trouvait.
Elle s'adossa contre un mur avant de glisser son dos contre celui-ci et ramener ses jambes à sa poitrine. La jeune fille fondit en larmes copiait par Olivia et Clara qui se rassemblèrent entre elle refusant de se trouver à moins de deux mètres du cadavre.

Les garçons se rassemblèrent eux aussi et même si l'envie ne manquait pas, aucune larme ne sortit de leurs yeux, tout comme Solène qui gardait la façade.

Charles vint s'accroupir près de son amie Alice et pose ses deux paumes de mains sur les genoux de celle-ci.
Elle releva doucement la tête, les yeux rouges et pleins de larmes.
Charles planta ses yeux sombres dans ceux d'Alice et en un regard il essaya de la rassurer au mieux ce qui sembla marcher puisque la demoiselle essuya rapidement ses larmes avec le bout de sa manche.

— C'est quoi ce bordel, baragouina Alice lorsqu'elle fut plus apte à parler.

Personne ne répondit.

Alice se releva aider par Charles qui lui tira les mains.

Ils se décidèrent enfin à composer le numéro de la police sur leur téléphone portable.
Solène avait donc son téléphone contre son oreille attendant patiemment une réponse qui n'arriva pas.
Elle fronça les sourcils et vérifia si elle avait bien composé le bon numéro.
Elle réessaya une deuxième fois.

Pendant ce temps, tous jetait de petits coups d'œil au corps inanimé et charcuté. C'était comme s'ils vérifiaient tous qu'il n'avait pas bougé entre temps.

— Ça ne répond pas, c'est pas normal, râla Solène en remettant correctement ses lunettes sur son nez.

— La police se doit de répondre à chaque appel, c'est vraiment pas normal, ajouta Hector encore tout blanc.

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