3° La mort, ou la cruauté typique du genre humain

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"Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre"

- Article 221-1 Code pénal.


Le monde cruel de l'héroïsme et de la justice. Les nouveaux héros faisaient régner l'ordre, la paix et la sécurité. Ils travaillaient tantôt ensemble, tantôt en solo, pour la plupart des héros en couples, ce qui avaient cette chance d'être un duo au civil comme au travail, faisait souvent équipe ensemble. Ainsi la population connaissait le duo Deku et Uravity, mais la plupart d'entre eux connaissaient aussi Shoto. Connu pour son calme et sa manière particulière de gérer les situations de stress et de crises.


Une semaine, une semaine de pure malchance, de pur enfer. Il avait réussit à enfouir, oublier tout ce qu'il pouvait et avait put ressentir envers Deku pendant des années. Shoto agissait toujours dans l'intérêt des civils, sans véritablement penser à ce qu'il pouvait ressentir sauf lorsqu'il était mit face à ses pensées, ses sentiments. Il était un refouloir à sentiments, capable d'encaisser des années durant. Cette semaine, était gravée à jamais dans sa mémoire, personne ne pourrait lui faire oublier cette semaine. Blessé, d'abord physiquement, les sauvetages enchaînés lui avaient laissé pour certain des marques indélébiles sur le corps, blessé ensuite mentalement, la férocité du monde, la cruauté du genre humain, la fatalité qu'un jour on meurt tous. Chacun à son rythme, les humains s'éteignent, certains avant d'autres, d'autres après certains.


Un soir, un soir de pleine lune. Shoto rentrait chez lui, comme à son habitude, se massant le bras ainsi que la nuque. La main posée sur la porte, il la trouva étrangement ouverte. Pourquoi devait-elle être ouverte alors que sa sœur avait pour habitude de la fermer. Il poussa la porte d'un simple geste de ses doigts avant de tomber, d'abord visuellement sur sa sœur avant de tomber physiquement au sol, les yeux écarquillés. Une véritable vision d'horreur pour le benjamin Todoroki, celle qui avait été la seule femme dans sa vie durant son enfance, celle qui lui avait apprit tellement de chose, allongée au sol. Il passa à quatre pattes rapidement, l'adrénaline occultant ses douleurs, pour aller vers le corps de sa grande sœur.


-Fuyumi !!! Réveille toi ! Fuyumi !!!


Il secoua un peu sa sœur, peut-être s'était-elle simplement endormie comme une idiote par terre, nombre de nuit que lui même avait passé au sol parce qu'il était frais. Il la passa sur le dos, elle était blanche, pâle, extrêmement pâle. Il passa sa main au dessus de ses lèvres. Aucun souffle. Il commença à pâlir à son tour. On ne pouvait pas lui avoir prit sa sœur. Il vérifia et effectivement, le malheureux venait de perdre un nouveau membre de sa famille. Sa mère alors qu'il avait cinq ans, il n'avait quasiment jamais eut de père à son sens, son grand frère était partit on ne sait où et maintenant sa grande sœur. Pour la première fois depuis des années il senti son cœur battre, son cœur se serrer, il le senti se broyer en lui. Le front posé sur le ventre inerte du corps sans vie de Fuyumi, ses yeux pleuraient, ses yeux laissaient couler des années de larmes, des années d'émotions refoulées, tout, absolument tout ressortait ce soir là.


Les larmes calmées, son cœur vide, totalement vide, il porta le corps de sa sœur sur la canapé du salon avant de l'allonger et de la recouvrir d'un linge blanc. Assit dos à elle, il se mit à réfléchir, à chaque mot, chaque phrase qu'elle lui avait dit durant sa vie. Il essuya sa joue encore humide de larmes avant de se lever et de jeter un dernier regard à sa défunte sœur. Elle avait été la femme de sa vie pendant des années, elle le sera encore durant des années à venir. Il quitta la maison en fermant la porte derrière lui. Décidant de ne pas remettre les pieds à la maison.


Errant dans les rues, il ne s'attendait pas à tomber sur une certaine personne. Des années qu'il ne lui avait pas véritablement parler en face, seul à seul. Elle le regarda, la belle Uravity le regarda avec son sourire radieux. Heureuse de retrouver Shoto elle arriva vers lui. Lui tendant la main pour la lui serrer, elle lui annonça une bien triste nouvelle, nouvelle qu'elle aurait mieux fait de garder pour elle.


-Shoto ! Comment tu vas après toutes ces années ?

-Hm. Bien.


Il ne lui retourna pas la question, ne voulant pas s'attarder sur des futilités qui lui serait inutiles à l'avenir, mais elle avait vraiment quelque chose d'important à lui dire et elle le lui fit remarquer, elle ne le laissa pas partir sans lui avoir annoncer de vive voix la grande nouvelle qu'elle et Izuku ne voulait pas lui envoyer par lettre. Durant le lycée ils avaient été, tous les trois, tout de même assez proche pour que le couple de jeunes fiancés estime qu'ils se devaient de lui annoncer en face.


-Quelque chose ne va pas ?

-Si je t'assure, passe une bonne soirée.

-Attend ! J'ai quelque chose à te demander !

-Hm ?

-Avec Izuku on va se marier et on aurait voulu que tu sois présent !


Pardon ? Elle devait plaisanter pensait-il. Elle ne pouvait pas être sérieuse. Il ne la regardait pas, il avait baissé la tête. Ochako en face de lui le regardait, un regard triste, il n'était pas heureux d'être invité au mariage de son meilleur ami ? Elle s'interrogeait sur l'état de son vis-à-vis. Il redressa la tête, il ne réfléchissait plus, n'agissait plus en son propre nom. Il fit craquer son poignet droit et en une fraction de seconde, la jeune femme se retrouva transpercée par de la glace blanche, immaculée qui se tâcha rapidement d'un rouge carmin, du sang de la victime du héros. Elle toussa, cracha du sang et redressa avec peine son visage.


-Pourquoi tu fais ça ... Shoto ... Qu'est-ce que je t'ai fais ..?


il ne lui répondit pas, une lueur flambante dans son regard, une soudaine envie, un soudain besoin de vengeance. Son regard n'était plus le sien, il brûlait d'une lueur nouvelle, une lueur éteinte. Il eut un mince sourire en coin, sa proie, immobilisée contre le mur par la glace, Shoto fit craquer son poignet gauche avant de lui envoyer une flamme directement au visage. Brûlée à vif, elle hurla de douleur. Les larmes coulaient sur ses joues, elle le suppliait, le suppliait encore et encore de l'épargner. Il refusa. La frustration de tant d'année prenait fin avec la fin de la vie de la jeune femme. Un coup, deux puis trois, il se défoulait sur elle, flammes, glace. Une flaque de sang se créait au sol, elle toussait, crachait et vomissait du sang, du sang mêlé à ses larmes de douleur et d'incompréhension. Il se stoppa en la voyant respirer ses dernières bouffées d'air.


-Une dernière volonté Uravity ?

-Tu es .. un monstre ..

-Parfait.


Il lu apporta le coup de grâce. Faisant d'abord fondre la glace, il la brûla vive, lui arrachant un dernier hurlement de douleur puis plus rien, un silence pesant retomba avec le corps au sol. Il tapa du pied sur le sol, emprisonnant le corps inerte de la jeune femme dans un cocon de glace. Il la laissa là, à la vue de tous, quelqu'un viendra forcément la chercher, un policier, un héros, peut-être même son cher et tendre Deku. Ce nom le révulsait, il ne voulait plus en entendre parler. Il jeta un dernier regard vers le corps. "Tu es un monstre", peut-être avait-elle raison, sûrement avait-elle raison, mais son coeur vide, sa tête vide, il ne pensait pas qu'il était effectivement devenu un monstre par cet acte. Il voyait seulement la satisfaction qu'il avait prit, le plaisir qu'il avait tiré de ses cris de détresse et de douleur. Il regarda ensuite sa main gauche, puis sa main droite. Après ce qu'il venait de faire, Deku ne voudrait sans doute plus jamais entendre parler de lui et il aurait parfaitement raison. Shoto sourit, largement, les sourcils froncés. Deku lui en voudrait mais il lui en voulait également. Laissant la le cocon de glace, il reparti en se faisant oublier.

Héros sans honneur [My hero academia]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant