Chapitre 8 : Origines pt. 1

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Lorsque Raven revint avec son couteau, Murphy avait déjà bien avancé. Elle examina minutieusement le mur, sous le regard hilare du jeune homme.

"Alors, inspecteur des travaux finis ? Verdict ?"

La jeune femme enfila une casquette imaginaire et se positionna de façon bourrue, imitant un personnage ventripotent, les mains sur les hanches, le dos voûté.

"C'est pas mal, mais peut mieux faire. Dix sur vingt pour l'effort."

L'autre allait protester mais elle le devança.

"C'est très bien, on ira plus vite ensemble. Pas besoin de casser l'intégralité le mur, tant que je peux accéder à la base de la porte et que nous pouvons passer ça fonctionne.

-Ok chef."

Elle secoua la tête en roulant des yeux, et se mit à son tour au travail.

Le temps passait, lentement. Murphy en avait déjà marre, mais ne se plaignait pas. Bon, parfois il soufflait. Mais il n'osait pas se plaindre, ayant insisté pour explorer l'endroit.

Raven de son côté, réfléchissait aux récents événements. Murphy et elle étaient devenus proches, au fil du temps. Depuis leur arrivée sur l'Anneau, en fait. La période qui précédait leur départ était un peu floue pour elle. Leur amitié avait réellement débuté une fois sur les restes de l'Arche, alors qu'il n'y avait pas encore grand chose à faire, si ce n'est parler . Et c'est ce qui leur avait cruellement manqué pendant tout ce temps passé sur Terre. Là-bas, personne n'avait réellement eu le temps d'apprendre à se connaître. On pouvait cerner les autres, imaginer leur passé, mais chacun avait enfoui ses plus belles qualités, pour ne laisser que l'instinct de survie, la colère, et la tristesse. Là où Raven avait rencontré un imbécile imbu de lui-même, elle avait découvert sur l'Arche un homme certes sarcastique et parfois peu aimable, mais surtout quelqu'un de cultivé et ouvert d'esprit. Ils avaient longuement discuté du passé, de l' "ancienne" Arche. Murphy venait d'un coin privilégié. Il n'avait donc manqué de rien, dans un premier temps. Mais comme il le lui avait confié également, il n'avait jamais été mis au pied du mur, du moins avant son arrestation. Il avait essayé de voler, il s'était fait prendre. Il n'était pas à l'aise en mécanique, il ne connaissait pas les caractéristiques des plantes. Il ne connaissait pas d'autres langues que l'anglais, bien qu'il eut appris à baragouiner quelques mots en Trigedasleng. Sous ses grands airs, Raven avait compris que Murphy n'avait en fait pas confiance en lui. Il ne se considérait pas comme un fardeau, mais il savait que son utilité était limitée. Emori lui avait appris à voler. Il était bon acteur. Si cela pouvait servir pour survivre dehors, cela ne suffisait pas.

"Ça va la vie est belle ?"

Raven sortit de ses pensées. Elle s'aperçut avec honte qu'elle avait complètement arrêté de travailler le mur et qu'elle scrutait celui qui habitait ses pensées. Lui arborait son légendaire sourire narquois, en haussant rapidement les sourcils.

"Euh, ouais, hum, désolée.

-Pas de problème, girl. Mon charme est indéniable." Il secoua la tête comme une diva et continua à creuser le mur.

Loin de l'entendre de cette oreille, Raven ramassa une nuée de poudre de plâtre et la lança à la figure de son partenaire qui se mit à tousser violemment.

"Arhhh, au meurtre ! Raven Reyes veut me tuer avec du plâââtre !"

Le jeune femme éclata de rire et saupoudra les cheveux de son ami avec ce qui lui restait de plâtre sur les mains.

"Ça t'apprendra à faire la belle.

-Mais j'y peux rien si tu me mates, Reyes.

-Prends pas la grosse tête, Jonathan. J'ai seulement posé les yeux sur toi.

-Si tu m'appelles encore une fois Jonathan je te fais bouffer ton plâtre.

-Essaie un peu pour voir.

-Me tente pas, sale mécano."

Mais ils n'en firent rien et se remirent au travail, le sourire aux lèvres. Raven appréciait leurs joutes verbales, même si elle ne l'aurait avoué pour rien au monde. Elle continua d'observer Murphy à la dérobée. Elle admit qu'il dégageait effectivement un certain charme. Surtout avec tout ce plâtre. Elle réprima son rire en une toux, s'attirant le regard de l'autre.

"Un problème ?

-Aucun.

-Pourquoi tu ris ?

-Je me disais que tu étais beau...

-La vérité éclate enfin.

-...Avec du plâtre.

-Va te faire voir, Reyes !"

**

Deux heures. C'est le temps qu'ils mirent à finir de creuser dans le mur.

"Voilà. Attends regarde, tu vas voir. Décale-toi."

Sous le regard intéressé de Murphy, Raven s'allongea et passa sa tête dans le pan de mur détruit. Elle commença à trafiquer il ne savait quoi, mais il l'entendit jurer.

"Ça va ?

-Tu peux me passer le couteau s'il te plaît ?

-Fais pas n'importe quoi."

Elle leva les yeux de son ouvrage pour lui lancer un regard désabusé. Il haussa les mains en signe de reddition.

"Ok, j'ai compris, je ne dis plus rien."

Sans répondre, elle se remit à la tâche. Quelques minutes lui suffirent pour vaincre la porte, qui s'ouvrit dans un craquement sonore. Elle se redressa avant de regarder triomphalement Murphy.

"C'est ouvert.

-J'avais cru comprendre.

-De rien, ingrat."

Sans crier gare, il s'avança derrière elle, et l'enlaça. La jeune femme ne put que se laisser envahir par les effluves de l'odeur de Murphy, un mélange de savon et de lessive qui lui étourdirent les sens. Le jeune homme se pencha vers son oreille.

"Merci, Raven." Murmura-t-il.

Il se recula aussi rapidement qu'il était venu et se tourna vers le mur qui arborait désormais un trou béant, suffisamment grand pour y laisser passer un humain accroupi. Il se tourna vers elle, attendant qu'elle donne les ordres.

"A toi l'honneur, John. Ouvre-nous le chemin vers ton lieu fantastique." Déclara-t-elle en le gratifiant d'un coup d'œil ironique. Il roula des yeux.

"Ok, j'y vais. Les femmes et les enfants d'abord." Il s'infiltra rapidement dans le petit passage avant qu'elle ne réplique. Elle attendit qu'il lui dise de venir, mais il n'en fit rien rien. Elle vit seulement la lumière automatique s'activer -difficilement, alors que son ami pénétrait dans la pièce. La jeune femme finit par s'impatienter.

"T'as trouvé quelque chose ?

-...

-Eh Murphy ! Tu réponds ? Il y a un fantôme ou quoi ?

-Quelque chose comme ça. Viens voir, tu comprendras."

Ne voulant pas jouer aux devinettes plus longtemps, elle obtempéra, et pénétra à son tour dans le petit accès creusé dans le mur. Lorsqu'elle eut passé la porte, elle se redressa aux côtés de son compagnon. Et elle comprit où il voulait en venir.

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Hihihi je suis sadique je sais que vous mourrez d'envie de savoir la suite !! Promis j'essaie de poster la suite vite !!

J'espère que vous avez aimé ce chapitre, vous pensez qu'il y a quoi derrière la porte ??

Ora'


F R A C T U R E  [Murven fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant