Au bord de cet étang bordé de dents-de-lions acaules
M'observant de loin, cachée derrière le saule
C'est là que je te vis pour la première fois
À cette époque j'étais très jeune, tout comme toi
Pâle enfant aux yeux d'une beauté rare
Te souviens-tu ? Tant fasciné par ton regard
J'en étais presque tombé à l'eauÀ l'enterrement de ma mère
Tout était noir autour de moi
Pourquoi voyais-je sur tous ces visages un sentiment amer ?
Et pourquoi cette perte provoquait-elle sur le mien le même émoi ?
Mais tu étais là
Une nymphe angélique à la robe blanche
Au milieu des robes noires devant les quatre planches
Ta capuche te camouflait, mais tout de suite je t'avais reconnueDepuis tu m'as suivie
Nous étions le miroir l'un de l'autre, en vis-à-vis
Ainsi nous vieillissions ensemble
Lorsque j'allais mal, tu étais à mes côtés
Lorsque j'allais mieux, tu étais à mes côtésÀ la sortie de mon lieu de travail
Quand je me suis bagarré contre cette racaille
Tu étais là
Une femme à la peau flétrie
La robe par le temps noircie
Tu ne m'as rien dit, mais je savais que tu me réprimandais
J'en faisais trop pour mon âge, je n'étais plus ce cadet
Que tu avais rencontré, penché sur l'onde, ingénuSur mon lit d'hopital
Malade, je suis tombé tel un pétale
Fané...
Je sais déjà que je suis condamné
Mais...
Tu es là
Courbée sur moi
Et je ne vois que toi
Mais je n'arrive plus à discerner ton visage
Je me sens partir pour mon dernier voyage
Comme si des ailes me prenaient
M'emmenaient loin, m'élevaient
Ma vue se trouble dans un pâle hâloAu bout du tunnel
Entre la lumière et l'abysse
Tu es là
Au milieu de ce brouillard irrationnel
Mais tu n'es plus qu'un squelette nu de toute chair
Et du bateau qui relie les deux mondes, tu es la nochère
Devant moi, tu me regardes de tes orbites symétriques aux miennes
Je n'y vois qu'un néant infini, un vide cosmique, sans amour ni haine
Tu n'es que le reflet exact de tout ce que je fis, de tout ce que je dis, de tout ce que je vis
Mais...
Nous terminerons ensemble
Armée de ta faux, tu tranches, implacable
Inexorable
Inéluctable
Le fil de ma vie------------------------------
Ah, c'est l'un des premiers poèmes récents que j'ai écrits et dont je suis plutôt fier ! Pour celui-ci, j'ai vraiment essayé de soigner mes rimes, mes mots et mes rythmes. Malgré sa structure assez désordonnée, j'espère qu'il évoquera des émotions à ceux qui le liront.
Dans ce poème, j'ai voulu dépeindre les sentiments d'un petit garçon qui rencontre une jeune fille, dont il tombe amoureux. Au fil des vers, on suit le déroulement de la vie du garçon, qui grandit, puis vieillit avec cette femme, par le biais de l'enterrement de sa mère, de la bagarre au travail, de l'hôpital... Dans la dernière strophe, l'homme meurt et part pour l'autre monde. C'est là qu'il se rend compte que la femme était en réalité la Mort.
Ce poème est donc bien sûr symbolique. Je voulais montrer à travers cette sorte de petite histoire que la mort est toujours présente du début à la fin de notre vie, qu'elle existe toujours et qu'il n'y a aucun moyen de lui échapper. J'ai aussi voulu jouer sur le double sens de la femme : est-elle une vraie personne ou une simple allégorie ?
![](https://img.wattpad.com/cover/163228763-288-k316437.jpg)
VOUS LISEZ
Cabinet de curiosités
PoesíaBienvenue dans mon cabinet de curiosités ! Approchez, approchez : ne vous laissez pas impressionner par ce recueil de poèmes étranges et hétéroclites. Vous pourrez peut-être trouver votre bonheur, car chacune de ces bizarreries possède un style et u...