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Yoongi compose.

Enfin, il essaye.

Assis devant son synthétiseur, des feuilles lignées et des partitions éparpillées autour de lui, il fait tourner son crayon entre deux doigts, ses pieds nus frôlant le sol recouvert de papiers froissés.

Il fixe les touches blanches de son si précieux instrument, attendant qu'une mélodie nouvelle apparaisse dans sa tête pour qu'il puisse la jouer, la modifier, l'améliorer et la parfaire.

Rien qu'une note, un départ,
Un tempo;

Mais rien.

Yoongi soupire, s'affaisse dans son fauteuil. Cela fait bien quatre heures qu'il est ici, et il n'a pas avancé d'un poil dans sa composition.
Son regard dévie du clavier et parcourt les objets qui se trouvent dans son champ de vision, comme si cette tasse de café vide ou ce pull taché d'encre allaient soudainement débloquer son inspiration.

Dehors, le soleil s'est couché depuis bien longtemps. Un coup d'œil sur l'horloge bleue accrochée au mur l'informe qu'il est deux heures passées du matin.

À nouveau, il travaille tard.

Enfin, il essaye.

Mais le rappeur sait ce qu'il lui arrive, ce soir. Oh oui, il en est parfaitement conscient.

Ses yeux se posent sur un cadre en bois posé juste à côté de son piano électrique, bien en évidence; et derrière la petite vitre toujours propre se trouve une photographie.
La préférée de Yoongi.

Deux garçons rient sincèrement, la tête renversée en arrière et la bouche grande ouverte; si bien que l'on pourrait presque entendre les éclats de rire qui s'en échappaient. Les yeux un peu clos, les cheveux ébouriffés, la peau brillante; c'était après un concert, dans les coulisses, lorsque l'adrénaline parcourt encore les veines et l'excitation fait battre notre cœur au rythme rapide des basses qui avaient résonné dans la salle quelques instants plus tôt.

Un a les cheveux noirs, c'est Yoongi.
Et devant lui, de magnifiques mèches grises encadrent un visage encore plus beau.

Celui de Jimin.

La photo est un peu floue; prise sur le feu de l'action, mais on y perçoit clairement le bonheur qu'ils ressentaient, la joie qui les habitait.

Et, s'il l'on regarde un peu mieux, d'un peu plus près, on peut également voir deux mains se rejoindre.

Doucement;
Mais sûrement.

Oaristys ʸᵒᵒⁿᵐᶦⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant