Chapitre VI

48 5 2
                                    

J'étais tellement bouche bée que je dus compter plusieurs fois dans ma tête pour m'assurer que je ne rêvais pas. Moi ? Spéciale ? Je comprenais vraiment rien. Déjà je meurs puis je viens dans le monde après la mort et un jour plus tard on me dit que je suis "spéciale" surnaturelle plutôt. Quand soudain une voix me fit revenir à la réalité, celle du directeur

- Je ne vais pas vous retenir plus longtemps je suppose que mademoiselle Anderson et vous avez beaucoup à vous dire.

J'étais toujours un peu sonnée si bien qu'il me fallut quelques secondes pour répondre.

- Euh... Oui... D'accord au revoir monsieur.

Je vis du coin de l'œil Iris redescendre sa manche mais elle garda la tête baissée. Nous sortîmes toutes deux de la salle silencieuses, Iris se décida à briser ce silence.

- C'est l'heure d'aller manger.

Alors je pris mon courage à deux mains et lui dit :

- Iris... Il faut qu'on parle...

- Euh...oui, oui d'accord.

- En quoi suis je spéciale ? Je n'ai rien de...comme toi, dis-je en regardant ma main toujours intacte.

- Eh bien... Nous ne savons pas encore ce que tu es.

- Et mr Brown a dit qu'il était désolé de m'avoir fait vivre une journée de cours normale ça veut dire quoi ?

- Il a un endroit secret dans le lycée ou il y a les cours pour les personnes comme nous, m'expliqua-t-elle.

- Personne ne se doute de rien ?! m'interrogeais-je.

- Non, ils nous voient jamais avec la foule d'élèves et de toutes façons ils ne peuvent pas aller dans le passage.

- Mais comment es-tu sûre que je suis surnaturelle ? la questionnais-je.

- C'est une intuition qui m'as poussée à aller au hall des arrivées ce jour là, la même intuition qui m'as dit d'aller te parler. Au début je n'étais vraiment pas sûre, habituellement l'œil dans ma paume s'allume et me guide puis je sais exactement ce qu'est la personne. Avec toi ça a été plus difficile à voir. L'œil ne s'est pas allumé et je ne savais pas ce que tu étais.

- Vraiment ?! Pourquoi je ne suis jamais comme tout le monde, me lamentais-je.

Du coin de l'œil j'aperçus Iris esquisser un sourire :

- Ça c'est à toi de me le dire.

Puis au tournant d'un des innombrables couloirs du "lycée" -que je qualifie plus de château- nous arrivâmes au réfectoire. Il était bondé d'élèves, ce qui créait un brouhaha constant et insoutenable. Je n'avais jamais vu -ou plutôt entendu- ça. Ça faisait comme un énorme bourdonnement dans ma tête si bien que je ne pus me retenir de plaquer mes deux mains contre mes oreilles. Je ne voyais plus rien... Sans m'en rentre compte mes genoux heurtèrent le sol. J'avais mal mais je n'y prêtais pas attention, je sentais juste ce bruit infâme dans ma tête. Puis tout s'arrêta, le vide complet... Je n'entendais plus, je ne voyais plus, mais je pensais. Était-il possible de mourir dans le royaume des morts ? Mille et une questions se bousculaient dans ma tête...
Puis soudain mes yeux s'ouvrirent et j'aperçus Iris qui me portait, non sans difficulté.  Lorsqu'elle vit que j'étais consciente, elle me reposa doucement à terre :

- Crystal ?! Ça va ? me demanda mon amie.

- Euh... Je... J'ai un peu la tête qui tourne... avouais-je.

- Je suis désolée vraiment désolée je sais pas ce qui m'est passé par la tête !

- Attends, désolée de quoi t'as rien fait c'est moi qui me suis évanouie...

- C'est par rapport aux personnes... spéciales.

- Sois encore plus vague, lançais-je sarcastique.

- Disons que tes sens sont multipliés apparemment c'est très fort chez toi c'est pour ça que ça t'as beaucoup affectée tout ce bruit...

- Mais... Et toi ?

- Moi c'est différent... Mais bon tu comprendra plus tard en cours.

- Euh... Ok si tu le dis.

Je me remis lentement debout, titubai, et m'apprêtai à retomber lorsqu'Iris me rattrapa au dernier moment. Le chemin jusqu'à... Jusqu'où d'ailleurs ? En fait par mécanisme j'ai suivi Iris, mais où va t'on ? 

- Euh... Iris dit moi on va où ?

- On va au... Attends ! me dit-elle soudainement en mettant un bras devant moi.

Discrètement, je passais ma tête à l'angle du mur auquel on venait de s'arrêter avec Iris. Et la je le reconnu immédiatement, une tignasse noire, assez grand. Même si je ne l'avais vu qu'une fois et de dos, je sus tout de suite que c'était le garçon qui avait tenté de forcer la porte de notre chambre...hier ? Nan, j'avais l'impression d'avoir passé plus d'une semaine ici.
Sans réfléchir, je courus vers le garçon, avant même que je commence à avancer, il se retourna et le temps d'un clin d'œil, il n'était plus là. Frustrée, je me retournais vers Iris qui de son côté était restée de marbre. Je fus soudain prise d'une colère noire, contre tout et n'importe quoi. Le couloir se fit glacial, ténébreux mais je m'en fichais, en fait l'atmosphère de ce couloir exprimait plutôt bien mes émotions du moment. Iris semblait toutefois souffrir de ce froid lugubre et brutal. Malgré ma haine, qui de toutes façons n'était pas dirigée contre elle, je la pris en pitié et m'assis à côté d'elle. Je ne sais comment mais cela me réconforta. Peu à peu le froid mordant se dissipait pour laisser place à la température ambiante. Mon amie se releva rapidement et continua sa route comme si rien ne s'était passé.

- Iris... Iris ! Attends !

- Quoi ?!

- Qu'est-ce que j'ai fait..., lui demandais-je.

- Je sais pas tu viens juste de faire descendre la température en dessous de zéro, me rétorqua Iris énervée.

- Je suis désolée...

- Je... Nan c'est bon c'est pas de ta faute, faut vraiment que t'apprennes à te contrôler.

Je hochais la tête tandis qu'Iris reprenait son chemin en accélérant. Au bout de quelques minutes de marche à travers les indénombrables étages de ce bâtiment, elle s'arrêta soudainement, si soudainement que je failli lui rentrer dedans. Je pivotais pour voir un quelconque portail surnaturel ou autre chose du genre.
Rien. Sauf le blason mais il était sur presque tous les murs du lycée.
A ce moment là, mon amie leva les bras et toucha la tête du lion et du dauphin ornant le blason. Tous deux se redressèrent à son contact et avancèrent leurs têtes jusqu'à ce qu'elles se touchent.
Soudain, une magnifique double porte apparut. L'ouverture de ces deux portes passait par le point de liaison des deux animaux, comme tous les autres traits et motifs décorant la porte.

- Vas-y, ouvre la, me dit Iris en s'écartant.

Alors, avec beaucoup de précautions, je saisis la poignée de la porte et l'ouvrit.
A cet instant je sus que j'allais commencer ma vie, ma vraie vie.

Désolée ça fait 6 mois que j'ai pas post ups je vais essayer d'être plus active

MorteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant