Le paysage défile, mon reflet dans la vitre du bus me dégoûte. Je ne sais plus quoi penser, dire, faire, je ne contrôle rien. Quand d'un coup je vois au loin une petite lumière qui devient de plus en plus grande au fur et à mesure que l'on avançait vers elle.
" Arrêt, le manque", la voix a retenti dans le bus tel une guillotine qui nous à tranchés le souffle. Le bus ralentit. Je ne regarde personne, surtout pas Greg. J'ai pris un rôle qui ne m'était pas attribué, ce n'est pas à moi de dire qui doit vivre ou mourir, un être humain n'est pas en mesure de juger de la mort d'un être qui lui est égal. Mais je n'ai pas eu le choix, j'aurais pu me choisir moi, mais je n'ai pas pu prononcer mon prénom. C'est égoïste, je le sais parfaitement mais c'est dans les vices de l'humain d'être égoïste car malgré tout ce que l'on peut dire, on ne donnerait pas notre vie pour quelqu'un d'autre que nos enfants.
Sous mes yeux, je vois Greg se lever. Me regarder. Acquière. C'est comme si à travers son regard il me disait que ce n'était pas ma faute. Je me lève d'un coup et lui cris " non ! Attend." Je me précipite vers lui et comme pris d'une tristesse immense, je lui fis un câlin. Non pas pour réclamer son pardon mais simplement pour me rassurer, ou lui enfin, je ne sais pas. Je sens ses mains s'agripper dans mon dos, il relève la tête et me regarde " Tu n'as pas choisi ce qu'il t'arrive, ni nous d'ailleurs. C'est comme ça on ne peut rien y changer." Ces paroles résonnaient comme des bombes en moi en détruisant tout sur leur passage.
Il marche, reste digne, le regarde dans les yeux avant de lui dire, avec un tel affront que je suis resté bouche bée, " Merci pour le voyage, c'était un plaisir". Dès lors, qu'il eut descendus les 3 marches qui le menait à la mort, deux grands mecs on surgis du devant du bus. Ils lui ont pris violemment la tête, et l'un des deux sortit un grand sac plastique de son dos avant d'asphyxier Greg. Cette image est atroce mais mon regard ne se détache pas de lui. Je le regarde, il ne se débat pas, comme si toute cette histoire n'était qu'une fatalité pour lui, que c'était son histoire et qu'il savait que j'allais la raconter. Pour lui, pour nous, pour moi.
Les filles sanglotent, mais Lomi lui reste de marbre. Il à la même attitude que moi, comme si il savait que de toute façons nos vies étaient brisés à jamais. Son corps finis par lâcher, il tombe à terre et le moteur du bus redémarre faisant trembler tous nos membres.
Il me regarde, sourit mais je ne réponds pas, mon regard reste vide mais apparemment ça ne lui plaît pas. Puisqu'il arrête le bus de manière brutale quelques mètres après. Me regarde et me dit " ça ne te fais rien ? " "je ne sais pas, est ce que ça devrait me faire quelque chose ? je ne sais pas quelles réactions tu attends de moi mais je ne compte pas m'écrouler en pleure devant toi." Il me répond alors " ah bon ? Tu crois savoir ce que je recherche ? Je cherche simplement à te faire du mal, faire en sorte que tu perdes tous tes repères, que tu te retrouves seul et que tu restes des nuits et des nuits debout à regarder le sol en te disant, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça."
Je ne répondis pas, mais ces mots m'ont paru vrai. Dans le sens, où c'est ce qu'il cherche vraiment. Mais pourquoi moi ? En quoi suis-je responsable de son mal-être ? Toutes ces questions se bousculent dans ma tête.
Je la regarde, elle est si belle. Je cherche son regard, elle me tend la main, mais je la refuse et préféré la prendre dans mes bras avec la sensation que plus jamais je ne trouverais quelqu'un comme elle. En soit, chaque personne est unique, personne ne peut remplacer quelqu'un que l'on a aimé plus que tout au monde parce que chaque chose nous paraît moins belle, intéressante et passionnante que ce qui nous a tenu la vie pendant plusieurs mois ou années.
Alors certes, on arrive à reconstruire sa vie. Mais le souvenir reste, nous hante et nous blesse chaque jour. Car le souvenir est la seule chose que notre esprit ne contrôle pas, il nous est impossible de décider du jour au lendemain d'oublier. Alors on remplace, on passe à autre chose, mais rien ne change réellement, le manque nous ronge et nous détruit. Je ne veux pas subir ça, j'estime qu'avec Goldenie, j'ai tout vécu ou du moins elle m'a apporté ce que j'attendais de la vie, je ne peux pas vivre sans elle car je suis réellement tombé amoureux de cette fille. Une complicité mais surtout mon alter-ego, elle me comprend, prédit mes gestes, mes paroles. C'est tout simplement la seule avec qui j'avais envie de vivre ma vie. Si jamais la sienne s'arrête, la mienne aussi.
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Amnésia
HorrorLa soirée ne devait pas se passer comme ça. Vraiment j'avais pas prévus ça. C'est pas de ma faute croyez moi, je voulais juste m'amuser.