XII

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Le bus roule, encore et toujours, mais je redoute le moment où il va ralentir et finir par s'arrêter. Je vais essayer de tenter le tout pour le tout avant de descendre pour sauver notre peau avec un peu de chances il n'y aura pas ces deux gardes du corps. Je regarde autour de moi, voir ce qui pourrait me servir d'arme et je vois que Goldenie à une ceinture à son jean, je lui prends de manière discrète le chauffeur ne doit se douter de rien. Elle me regarde, je lui dis simplement « ne t'inquiète pas, je vais nous sortir de là je te le promets mon ange. » elle acquiesce simplement d'un hochement de tête et d'un petit sourire inquiet. Elle veut me faire croire que tout va bien mais je sais qu'au fond d'elle c'est la panique, c'est normal je sais mais elle ne laisse rien paraître. Une simple larme coule le long de sa joue et elle seule me permet de savoir qu'elle a peur, mais je sais qu'elle me fait confiance. On pourrait presque croire à un Roméo et Juliette des temps modernes. Je vais essayer de l'étrangler en arrivant au niveau du prochain arrêt en espérant que le bus sorte de sa route. Je vais y aller coûte que coûte et ne pas lâcher parce que dans tous les cas je sais pertinemment qu'il finira par nous tuer. C'est difficile de savoir que vous allez mourir dans quelques minutes et que vous ne pouvez rien n'y faire. Je sais que c'est vraiment l'image dramatique de l'histoire et que je ne veux pas que ce soit ce qui paraît, je vais essayer de la sauver, de nous sauver. Je ne sais pas trop dans combien de temps le bus va s'arrêter, je cache la ceinture dans mon dos afin qu'il ne me voit pas arriver avec. Le bus ralentit petit à petit, j'aperçois au loin une toute petite lumière, ce qui m'indique l'arrêt, le dernier arrêt. J'attends que le bus en soit assez proche, je me lève délicatement et je m'avance vers lui comme si je voulais simplement lui parler. Il me fixe du regard, ne me lâche pas des yeux, j'avance en essayant de garder mon calme, le bus n'est plus qu'à quelques mètres de l'arrêt mais je ne vois aucun des deux grands mecs. Je décide donc de m'asseoir à côté de lui, attendre que le bus s'arrête et le tuer au moment où il se retournerait vers moi. Je sais que mon plan est un peu brouillon mais on tout le monde sait que les gestes les plus spontanées sont les plus sincères et souvent les plus efficace.

J'attends, les secondes me paraissent interminable et le stress me monte. Mes tempes frappent et mon cœur s'accélère, je n'ai pas le droit à l'erreur je le sais. Le bus s'arrête et juste avant que le chauffeur ouvre les portes je lui saute dessus de toutes mes forces de façon à le bloquer pour ne pas qu'il ouvre les portes du bus car les deux grands mecs essayent d'entrer pour me maîtriser. La ceinture passée autour de son cou, je serre, toujours plus fort en le regardant droit dans les yeux. Dans un dernier élan de force, il réussit à me projeter contre la vitre du bus et dans ma chute, mon bras effleure le bouton d'ouverture des ports. Je me retrouve donc en moins de deux secondes par terre à me faire rouer de coups. Ils m'attrapent, me ligote les mains et les pieds. Goldenie hurle, mais je n'arrive pas à la voir, mes yeux ne s'ouvrent plus ou alors je vois tout noir je ne sais pas tout est si embrouillé dans ma tête. Tout se passe très vite, ces cris s'intensifient mais reste toujours loin de moi donc je pense qu'elle est toujours au fond du bus, je lui cris de s'enfuir mais elle ne peut pas. Mes yeux sont comme fixés par la douleur ou je ne sais pas ils ont dû me frapper très fort dans les yeux sans que je ne m'en rende compte étant donné qu'ils m'ont frappé partout en même temps mais impossible de voir quoi que ce soit. Je me calme tant bien que mal pour essayer de savoir ce qu'il se passe autour de moi, le chauffeur s'approche de moi et me dis tout bas « maintenant prépare toi c'est la fin de l'histoire ». J'entends parfaitement sa phrase qui résonne comme une bombe en moi, malgré les cris de Goldenie je suis figé, comme incapable de bouger. Je me débats mais je ne peux rien faire et tout d'un coup j'ai l'impression que quelqu'un se rapproche de moi lentement, les cris de Gold sont désormais beaucoup plus proche elle doit être à côté de moi. « Gold s'il te plaît pars ! fuis je t'en prie ! ». Tout un coup, un silence de plomb vient rompre la panique et les cris, j'entends un gros bruit sourd, Goldenie s'est évanouie au sol. Je cris, je cris du plus fort que je peux pour qu'ils la laissent partir, je pleure, mes yeux me brûlent d'un feu aussi puissant que ma douleur. Une main approche de ma joue, je ne sais pas qui c'est qui viens à poser sa même main. Il me murmure « et si on se rassemblait dans la douleur physique et mentale Vélan ? » j'essaye tant bien que mal de me débattre de pousser sa main, mais je n'ai aucune maîtrise sur ce qu'il se passe et là. Une intense douleur m'envahit, une lame s'enlise dans ma joue, elle descend lentement vers le bas de mon visage, la douleur est telle que tout mon corps en vient à être froid d'un seul coup. Je sens d'un seul coup la douleur me faire mal jusqu'à mes nerfs qui circulent dans mon cerveau, plus la lame descend plus mon cœur devient froid et puis tout d'un coup, plus rien. Le néant, je ne ressens plus rien, les yeux fermés et l'esprit comme libérer de toute douleur, je la vois. Oui je suis littéralement en face d'elle, la femme que j'ai vu dans mes nombreux cauchemars, elle se tient debout en face de moi elle me regarde droit dans les yeux avec son visage brûlé. Elle ne bouge pas, je n'arrive pas à détourner le regard de son visage et de son corps entier qui semble brûlé entièrement. Je remarque aussi qu'elle a une blessure le long de sa joue, la même que le chauffeur, elle saigne mais son sang est noir. Elle ne bouge pas puis elle vient à gratter sa coupure, jusqu'à s'arracher la peau, elle cris d'une manière stridente à en faire mal à la tête, je luis cris d'arrêter. Mais elle continus comme prise par une douleur tel que le seul moyen de s'en sortir c'est de se faire encore plus mal. « Je t'en prie arrête », j'ai crié ces quelques mots aussi forts que je n'ai jamais crié, les larmes coulent sur mes joues et mon regarde rester figé sur cette femme, cette représentation même de la mort. Elle s'arrête et moi aussi, elle me fixe d'une manière terriblement dérangeante, elle s'avance lentement vers moi, je ne recule pas. Elle est en face de moi, une odeur de cramée s'empare de mes narines, je la regarde ma respiration se coupe dès lors que sa main calcinée vient toucher le bas de mon cœur. Mon corps se fige, tout mon esprit n'est plus que fixé sur ce qu'elle fait, mon regard hypnotisé par le corps de cette femme. Sa main monte vers mon visage, me caresse le front et me murmure « tu aurais pu être mon fils tu sais » dès lors qu'elle eut finis ces mots et elle se mit à me déchirer littéralement ma joue de la même manière qu'elle s'est fait mal. Je cris de douleur mais je n'arrive pas à bouger pour qu'elle arrête et d'un coup je me réveille, mes yeux ouverts je vois ce qu'il se passe devant moi. Goldenie, au sol ne bouge pas, elle semble comme endormie calmement. Mes yeux pleurent, mes yeux me brûlent et j'essaye de me calmer mais impossible de faire autrement que de simplement pleurer en la regardant étalée sur le sol sans que je ne puisse rien y faire. Lorsque je reprends clairement mes esprits je ne vois plus personne à part un garde qui est là pour nous surveiller. Ma joue, j'ai terriblement mal, elle saigne et j'ai l'impression que mon visage est complètement coupé en deux. La douleur est telle que je ne la ressens plus, elle me paraît lointaine à mon propre corps, comme si elle avait existé mais il y a des années. J'ai maintenant la même coupure que le chauffeur mais aussi que cette femme avait, pourquoi est-ce qu'il m'a fait ça et surtout pourquoi elle aussi l'avait, qui est-ce et je n'ai pas revus sa petite fille dans ma vision.

AmnésiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant