« ASSIEDS-toi ! »
qu'il m'a dit.si j'avais mal ?
normal...
si j'le voulais ?
si tu savais...
une main sur ma machoire pour me dire de baisser mon froc et j'me sentais déjà crade.
ça faisait quatre minutes qu'il patientait et j'avais les poils déjà hérissés par la peur.
la peur que j'ressentais était la dose de trop.
trop plein dans son caleçon.
j'avais peur de c'qu'il allait m'faire.
et j'avais honte.tu peux pas savoir comme j'avais honte.
j'sentais ses mains me toucher et j'pleurais à n'en plus pouvoir.
il me foutait deux-trois baffes quand j'lui cassais les couilles.
puis il s'est occupé des miennes et j'me débattais sans cesse.
peut-être qu'il allait pas réellement l'faire.
au fond, j'me mentais.
c'est toujours plus facile dans c'genre de situations.
surtout dans les films d'horreur, tu sais.il est devenu ils.
comme ces foutus vas-et-viens que seul lui appréciait réellement.
j'avais beau pleurer, ce connard s'en foutait bien.
c'était ça ou j'me faisais tuer.les rôles ne pouvaient pas s'inverser et j'le savais.
j'avais qu'à fermer ma gueule.
comme au lycée, comme à la maison, j'devrais fermer ma putain d'gueule.
j'devrais peut-être apprécier ?
au lieu d'ça, j'pleurais.
parce que tout c'qu'il me prenait était un truc précieux.
et puis merde, j'étais pas gay.j'me sentais sali comme ma mère.
comme ces filles, en fait.
balance ton putain d'porc.
et le fais pas quand y'a rien à balancer.
fais-toi confiance et dénonces...
j'avais jamais avoué parce que j'voulais changer avant d'me venger.
j'allais réussir à lui briser sa bouche.
avant ça, fallait qu'il la retire de ma queue.peut-être que j'suis faible.
j'aurais p'têtre dû me défendre.
mais bien sûr c'est plus facile à dire qu'à faire.
c'est quand t'es au cinéma qu'tu deviens spectateur.
et c'est quand tu passes dans la rue où j'me suis fait violer qu'tu deviens coupable.j'l'aimais bien quand il était marié.