« ADIEU »
qu'j'ai écrit après tous ces mots.j'ai accompli tellement d'choses en une journée, tu devrais être fier au lieu d'enquêter sur moi.
et puis à quoi bon ?
j'suis mort maintenant.
j'crois qu'maman voulait pas d'un fils meurtrier.
j'veux pas la faire pleurer alors vaut mieux qu'j'me tue.
en tout cas, t'es l'un des seuls flics qu'j'ai apprécié.
l'horloge de l'église sonne et je referme le bloc-note que le prisonnier m'avait donné.
aucun doute, il s'était donné la mort au même moment que j'avais fini de lire ces écrits.
cet homme était fou.
fou de rage, simplement.
simplement, je n'arrivais pas à le haïr.
mes collegues me disaient fou et ne se gênaient pas pour se foutre de lui.
ils lui donnaient un diagnostic tous les jours.
psychopathe d'après eux.
mais il n'a eu que des malheurs, comment faire autrement...évidemment, rien n'excuse ses actes.
mais rien n'excuse les leurs.
tous coupables.
il aurait pu les dénoncer et ne rien faire d'autre.
mais la haine est tellement présente en lui qu'il se devait de l'évacuer.
pauvre homme...il puis ils.
comme les personnes présentes à son enterrement.
bien sûr, j'étais là.
d'une part pour sa mère et de l'autre pour moi.
même mon patron ne voulait pas venir.
c'était rien qu'un salop.peut-être que j'avais tort de lui laisser une chance.
je ne devais pas être aussi gentil, ce n'était pas bien ce qu'il avait fait.
seulement, je l'admirais contre mon gré.
il était fort et j'en avais envie moi aussi.
je voulais me contenir.
seulement, cela faisait bien trop longtemps que j'attendais.
désormais, je veux me venger.mon patron n'était qu'un égoïste.
j'attendais toujours après lui.
et c'est fini
lui aussi, j'avais envie de le foutre au sol.
le piétiner et le faire crever.
l'empêcher de respirer.
j'ai moi aussi beaucoup de haine, luji.
je les hais aussi, luji.voilà pourquoi j'ai convaincu mon patron de venir ici.
après, il n'y sera plus.
mes collegues, ce sera demain.
et ma femme...
le fusil dans mon jardin fera l'affaire.
ensuite, je mourrais moi aussi.
alors mon ami,
adieu bientôt.je les aimais bien lorsqu'ils étaient loins dans le ciel.