Prologue

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Elle attendait tous les jours à la même heure. Elle s'asseyait au bord des rails et regardait les trains partir au loin. Elle caressait les chiens des voyageurs et donnait à manger aux pigeons assez stupides pour rentrer sur le quai. Elle était seule. Tout le temps seule. Jamais un ami, jamais un parent. Les habitués la connaissaient bien maintenant. Pourtant, aucun n'aurait pu dire son prénom, ni même décrire le son de sa voix. Elle était là et ça leur allait très bien. Des fois, elle semblait prête à entrer dans un train. Elle avait même sa petite valise ! Et pourtant elle restait là, sur son banc, seule. Des passants avaient voulu l'interroger une fois. Ils lui avaient demandé son nom et si elle avait des parents. Elle était restée muette et lentement s'était levée pour s'éloigner, tel un mirage. C'est ça. On aurait dit un mirage. Une aberration de nos yeux fatigués par le passage incessant des wagons sur les chemins de fer.

Through the glassOù les histoires vivent. Découvrez maintenant