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Chapitre 4 : Découverte
Le désir peut surgir n'importe quand et n'importe quel moment, à nous de savoir le refouler car il est la main du Diable.
Partie Mati
Dans le taxi qui nous ramène chez Coumbis, personne ne parle. Wawe c'est fou comme la vie d'une personne peut se bouleverser le temps d'une journée. J'ai vraiment eu mon lot d'émotion pour tout le reste de l'année. D'abord le scandale de ma tante, mon atterrissage forcé chez Coumbis, la première fois que je vais dans un restaurant, ma rencontre avec l'homme de mes rêves et ce dernier qui m'amène dans un auberge pour profiter de moi Je me tourne vers ma copine qui depuis tout à l'heure me lance des œillades. Il a suffi que nos regards se rencontrent pour qu'un fou rire se déclenche.
Moi : Non le gars est effronté dé. Je suis choquée de choquée.
Coumbis : Il a l'habitude que les filles se jettent sur lui. Mais de là à nous amener dans cet auberge pourrit c'est trop. Nous éclatons encore de rire.
Moi : Je sens que je ne vais pas dormir cette nuit. Malgré le fait qu'il s'est comporté comme un goujat, c'est Ibou. Mon Dieu, à regarder de près, il est plus beau et cette voix, ses lèvres... C'était partie. Nous avons parlé de lui jusqu'à minuit passé. Même si cela a duré qu'une heure j'ai réalisé mon premier rêve qui était d'avoir le privilège de le côtoyer. Je m'en contenterais car on voit nettement que nous ne sommes pas du même monde mais je ne peux m'empêcher d'aimer si fortement cet homme.
Ce soir-là, je me suis couchée en pensant à cette citation d'Adolphe Ricard qui dit que « L'amour est un délire qui donne la force, le courage, le génie et la vertu à l'être faible, timide, stupide et vicieux, si celle qui le fait naître l'exige ».
Je me suis réveillée vers 10 h aujourd'hui. C'est la première fois que je fais la grâce matinée. Ho que j'ai bien dormi waye dit- je en m'étirant paresseusement. Je me tourne vers le côté mais ne vois pas Coumbis. Surement qu'elle a dû se lever. J'entre rapidement dans la douche et prend un bain éclair comme j'ai l'habitude de le faire. Quand j'en sors, je regarde de gauche à droite histoire de retrouver la robe que je portais la veille. Je ne suis vraiment pas à l'aise avec cette petite serviette de 10 centimètre ish. C'est à ce moment que la porte s'ouvre sur Coumbis me faisant sursauter comme une folle.
Elle : Hello go, bien réveillé ?
Moi : Sors d'ici que je m'habille d'abord. Vraiment ta serviette est trop petite pour moi et où est la robe que tu m'as prêtée hier ?
Elle : Derrière toi sur la chaise. Je me tourne rapidement en le cherchant de vue.
Moi : Comment tu fais pour te retrouver dans ce bazar ? Vraiment on dirait que ce n'est pas une chambre de fille. Je me retourne toute heureuse d'avoir vu la robe quand mon regard croise celui du papa de Coumbis. Boum boum boum, ho la honte. Mon premier réflexe c'est de m'accroupir violement par terre en me couvrant avec les moyens du bord au maxi. Coumbis se retourne pour voir ce qui se passe mais son père s'était déjà retourné en traçant son chemin. Elle éclate de rire et referme rapidement la porte.
Moi (criant) : Chi Coumbis ton père ma vue toute nue dis – je en couvrant mes mains sur le visage. Comment peux-tu laisser la porte ouverte, tu....
Elle : Calme toi, moo, tu n'exagères pas ? Tu n'es pas nue ? On dirait que c'est la fin du monde. Mon père est un toubab fini, attend de voir les filles de ses amies avec leurs sous fesses. Ne t'inquiète pas, c'est rien ça.
Moi : C'est rien pour toi, pas moi. Je ne vais même pas sortir de cette chambre de la journée.
Elle : Kéh kéh kéh, c'est vrai que ton salamaleykoum et maleykoum salam peuvent réveiller un mort Walaahi. Allé on y va, j'ai trop faim moi fini t'elle en me tirant vers la sortie.
Durant tout le temps que j'étais à table, je n'ai pas osé lever la tête une seule fois malgré le fait que le papa de Coumbis discutait bruyamment avec sa fille comme si de rien n'était. Par contre j'ai vraiment massacré tout ce qui se trouvait sur la table. Un vrai petit déjeuné de roi. J'ai l'impression d'être au paradis wallay. A un moment, Oncle Sadio demande à sa fille de lui ramener son portable dans la chambre. Ce qu'elle fit en ronchonnant. Bilay halé bi kéne yarouko (aucune éducation cette fille).
Oncle Sadio (s'adressant à moi) : Combien tu as eu au premier semestre ? J'ose enfin lever les yeux vers lui et son sourire franc me détend.
Moi (fière) : J'ai eu 14 mon oncle.
Oncle Sadio (surpris) : Ah bon, je ne savais pas que tu étais une tête. C'est bien ; continue et tu ne vas pas le regretter, les études c'est important.
Moi (toujours la tête blessé) : Merci mon oncle.
Encore silence.
Oncle Sadio : Heu...., il se tait encore, on dirait qu'il cherche ses mots. J'espère qu'il ne va pas parler de l'incident de tout à l'heure. Coumbis nous rejoint et je fais un grand ouf de soulagement.
Après le repas, direction la chambre de Coumbis ou pendant une bonne heure, j'ai essayé tant bien que mal de ranger ces affaires. Vers 11h le papa de Coumbis vint nous voir pour dire que sa femme n'arrive que le soir. Il se tourne ensuite vers sa fille ;
Lui : Tu peux préparer quelque chose pour le déjeuner ?
Coumbis : Lane (quoi) ? Chi papa, on n'a qu'à acheter....
Lui : Toute la semaine je mange au restaurant. Hors de question que je le fasse le week-end. Arrête de faire la gamine et prépare-moi un bon thiéboudieune.
Coumbis : Ok je vais cuisiner, par contre ce plat je ne sais pas le préparer.
Lui (regard noir) : Je te demande pardon ?
Moi (intervenant) : Je peux le faire, j'adore cuisiner. Il se tourne vers moi, me regarde une seconde et acquiesce la tête avant de tourner les talons.
Je suis entrée dans la cuisine avec toute la fougue et l'envie de bien faire. C'est en quelque sorte une manière de les remercier de leur hospitalité. Coumbis me sort tout ce qu'il faut pour la cuisson et m'amène chez les vendeuses de table du quartier. Trente minutes plus tard, j'étais au fourneau. En tout cas, ce qui est sure c'est que je vais faire un tabac avec tout ce qu'on a mis à ma disposition.
Trois heures plus tard, le thiéboudieune à la Saint Louisienne est prêt, toute la maison est embaumée. Je pars rapidement me doucher mais quand je sors c'est encore la crois et la bannière pour me trouver quelque chose de descend dans les habits de Coumbis. Par dépit je prends la robe la moins collante que je mets sans trop d'enthousiasme.
Coumbis (éclat de rire) : C'est à cause de ce que tu portes que tu fais la morte là. Tu...son portable sonne. Elle regarde et me le tend. C'est ta mère. Je décroche rapidement avec la boule au ventre. Après les salutations, elle me fait comprendre qu'elle viendra me prendre dans une heure. Que la daronne refuse toujours de quitter la maison et m'attend de pied ferme.
Moi : Alors pourquoi tu veux que je rentre ?
Maman : Tu ne vas pas abuser de leur hospitalité toi aussi. On va gérer comme on l'a toujours fait. Je te laisse, à tout à l'heure fini t – elle en raccrochant.
Coumbis (se mettant à quatre pattes sur le lit) : Elle a dit quoi ?
Moi (peineux) : Pif qu'elle vient dans une heure et que la daronne n'a toujours pas décoléré et refuse de quitter la maison.
Coumbis (étonnée) : Ha bon ? Et pourquoi autant de précipitation ? Tu peux bien rester ici encore une ou deux semaines. C'est Papa est un peu siissse et qu'il n'a jamais accepté qu'un membre de la famille reste ici plus d'une journée.
Moi (levant la main) : Alors pourquoi il fera exception avec moi ?
Coumbis (clin d'œil) : Parce qu'il sait que je tiens beaucoup à toi.
Moi : S'il te plait ne lui dit rien car je ne veux pas aller à l'encontre de ces principes et vous avez déjà été très courtois.
Coumbis (triste) : Ne t'inquiète pas pour ça. Allons manger avant que cela ne refroidisse.
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Ma vie, mes choix.
RomanceCette histoire reflète la vie sociétale Africaine dans toute sa splendeur mais aussi dans toutes ses décadences. Je l'ai écrit tout en pensant à ces milliers de personnes surtout les femmes qui sont dans des situations alarmantes sans avoir personne...