Conséquences - Partie 5

~Chapitre 19~

(point de vue d'Angel)

Je sors de ma lecture où j'avais trouvé refuge et me concentre sur Dawn, la dévisage. Je ne suis pas certain d'avoir bien entendu. Le problème est bien là : je n'entends rien du tout.

— Dawn ?

Je me lève de ma chaise et m'approche.

J'ai passé la soirée à l'écouter respirer, c'était quelque chose de rassurant. Mais elle vient soudainement de s'arrêter.

— Dawn ? Demandais-je de nouveau en tendant l'oreille.

Elle ne respire pas. Elle ne respire plus !

— Dawn ?! Criais-je en la secouant. (Je me précipite hors de la chambre.) Un médecin, vite !

J'essaie de garder la tête froide, mais face à elle ça m'est totalement impossible. Pitié, non. Non, non, non. Je me sens si impuissant.

Quelques secondes après avoir crié dans le couloir, un homme habillé d'un sarrau blanc pénètre dans la chambre :

— Que se passe-t-il ? Demande le médecin en s'approchant de Dawn, il semble un peu trop calme à mon goût.

— (J'ai du mal à parler correctement.) Elle... Elle ne respire plus.

C'est au tour du médecin de me dévisager. Évidemment ! Je suis censé être humain, comment j'aurais pu deviner qu'elle ne respirait plus ? Le médecin porte sa main au nez de Dawn pour constater mon propos.

— Est-ce qu'elle fait de l'apnée du sommeil ?

— Non.

— (Il tente de trouver son pouls en continuant de me parler.) Vous êtes certain ?

— Oui !

— (J'ai enfin droit à une paire d'yeux paniqués.) Elle n'a pas de pouls, il faudra procéder à une réanimation.

Il sort de la chambre presqu'en courant. Je n'attendrais certainement pas après cet imbécile ! Je me penche sur Dawn, entrouvre ses lèvres avec mes mains pour lui souffler dans la bouche...

Je m'arrête.

Quel idiot ! Je n'ai pas de souffle !

Je passe directement aux coups de pression à exercer sur sa poitrine. Je prie, je prie intérieurement pour qu'elle se réveille. Je sens quelqu'un me tirer vers l'arrière :

— Poussez-vous. Dit le médecin qui trimballait maintenant un défibrillateur. Sortez.

— Je ne bougerai pas d'ici. Rouspétais-je.

Malgré ça, une infirmière me jette à l'extérieur de la chambre. Je tape dans un mur et ferme les yeux, je suis tellement hors de moi que je me demande si je ne me suis pas transformé.

Pas elle, je vous en prie.

Je tends l'oreille pour écouter le cœur de Dawn : je n'entends rien, seule la voix du médecin résonne.

— Dégagez. (Bruit électrique.) Il faut augmenter le voltage.

Je suis immobile. Je ne fais qu'écouter et paniquer.

— Dégagez.

Le même bruit électrique retenti, ainsi qu'un toussotement aigu. Dawn ! Je reviens à la chambre à une vitesse éclaire.

— Angel... Murmure-t-elle en reprenant son souffle.

J'essuie son front imbibé de sueur avec le dos de ma main.

— Je suis là, ne t'en fais pas. Dis-je en caressant ses cheveux pour la rassurer.

— Je suis retourné là-bas. J'étais bien. Il y avait de l'eau, du sable. Et je me suis senti aspirée. J'ai tombé dans le vide... (Elle glousse, alarmante.) Et... Et j'ai vu maman...