~Chapitre 2~

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— Bon matin, dis-je en pénétrant dans la cuisine en regardant Spike d'un regard amusé alors qu'il sirotait un semblant de café. Bon matin, petite sœur. (J'embrasse Dawn sur le front.) Bien dormi ?

— Oui. Heu, enfin, aussi bien que j'ai pu... C'est la rentrée, alors... Comme toute adolescente de dix-sept ans, je suis nerveuse.

— Ne t'en fais pas, tu vas cartonner ! Dis-je. Et puis ta grande sœur sera là pour veiller sur toi.

— (Elle marmonne.) C'est bien ce qui m'effraie...

Je passe derrière Spike qui scrutait attentivement son journal. Je l'extirpe de sa lecture en l'embrassant sur la bouche. D'un ton qui laisse croire qu'il est pensif, il divague :

— J'espère que ma femme aura la puce à l'oreille pour la rentrée. Regarde...

— Qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je en regardant le journal par-dessus son épaule.

« Un autre adolescent met fin à ses jours... » Déclare le journal, en gras.

— Oh mon dieu...

— Eh oui... Les jeunes de nos jours ! Commente-t-il. J'ai l'impression d'avoir vu le même titre dans ce même journal il y a quelques jours.

— Les jeunes ne supportent pas la rentrée, ça ne m'étonne pas. Déclare Dawn. Il n'y a que moi que ça emplit de joie.

— Tu ne te décrivais pas « nerveuse » il y a deux minutes ? Ajoutais-je, suspicieuse.

— C'est le fait que ma sœur soit la conseillère d'orientation de mon école qui me rend nerveuse, comme tu dis.

— À t'entendre, on dirait que c'est la fin du monde. (Je rigole, repensant à toutes ces fois où ma mère défunte avait voulu jouer la mère cool et branchée.) Je vais me doucher...

— Je te rejoins dans une minute, poussin. Lance Spike d'une manière beaucoup trop naturelle.

Je regarde ma sœur, qui avait soudainement arrêté de dévorer ses pancakes que je n'avais pas remarqués au départ.

— Hem, Spike... Est-ce que tu connaîtrais le tact, par hasard ? Demandais-je, embarrassée.

— Je n'ai plus quinze ans ! Dit Dawn en affichant une moue offusquée. Je sais très bien à quoi ça rime prendre une douche avec son mari.

— Oui et d'ailleurs, à propos de ça, amour. Il faudrait que tu arrêtes de m'appeler Spike tout le temps, que dirais-tu de « chéri » ou bien « mon amour » ? Globule vient de le dire, nous sommes mariés.

— Chéri ? Ça, c'est grotesque...

En allant pour sortir de la cuisine, j'entends Spike se lever de sa chaise et se diriger vers moi. Il m'attrape les jambes et me soulève du sol pour me transporter sur son épaule. Je cri de surprise, amusée.

— Bonne première journée à l'école, Globule ! Cri Spike en montant les escaliers, toujours en me transportant dans ses bras.

— Fait attention à toi ! Criais-je, à mon tour. Vient me voir à mon bureau tout à l'heure s'il y a quoi que ce soit !

— Bonne douche à vous deux ! 



Conséquences - Partie 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant