Conséquences - Partie 5

~Chapitre 20~

— Buffy, attend. Je n'ai pas tout saisi.

— Je croyais qu'en sortant de la voiture sans rien dire, j'avais été assez claire sur le fait que je ne voulais pas continuer cette conversation. Dis-je en avançant rapidement en direction de mon bloc appartement.

— Pourtant, il faudra bien.

Je sentis sa main s'agripper à mon avant-bras afin de me retourner vers lui et me plaquer contre la porte d'entrée de l'immeuble. Il recule aussitôt, réalisant son geste :

— Je suis désolé. (Il inspire bruyamment.) Je ne sais pas ce qui m'a pris...

Je me décolle du mur, ne disant rien. Je ne sais pas trop comment réagir non plus. Ce n'est pas le genre de Riley de faire ça...

— Ça ne fait rien... Concluais-je.

— Buffy, tu me fais perdre la tête.

— Je t'en prie, ne dis pas ça.

— À chaque fois que je te vois sans pouvoir te voir réellement. C'est comme si on m'enfonçait un pieu dans le cœur...

— Riley...

Il me plaque de nouveau contre le mur, comme s'il avait oublié tout son côté gentleman.

— Pourquoi lui ? Réponds-moi. Pourquoi lui ? Tu aurais pu reconstruire ta vie avec quelqu'un de normal, avec n'importe qui... (Il hésite.) Avec moi...

— Tu étais marié, Riley. Et tu le serais encore aujourd'hui si Samantha était encore là, ne met pas la faute sur moi.

— Ce n'est pas ce que je fais. Tout ce que je veux savoir, c'est... Pourquoi Spike ?

— Je l'aime. Je l'aime vraiment.

Sa bouche vient se coller contre la mienne, j'impose de la résistance, mais pas pour très longtemps : Spike attrape le soldat par la gorge et le plaque sur le sol d'une force inimaginable. J'ai entendu Riley manquer d'air :

— ...plus. Jamais. Tu ne l'as touche plus jamais, murmure Spike qui, s'il avait été humain, aurait lui aussi eut l'air de manquer d'air. C'est compris ? Plus jamais.

Je n'ose rien faire, car je sais pertinemment que Spike voit noir en ce moment.

— Sinon je te tue et je n'hésiterai pas.

— Spike, ça suffit. Dis-je, finalement décidée à intervenir.

Il se retourne vers moi. Il a des yeux tellement... Morts. C'est la mort. Si je ne le connaissais pas, je penserais que c'est la faucheuse qui vient me chercher.

Je me sens toute petite d'un coup. Je revois l'homme qui a tenté de me violer. Spike semble le remarquer, il lâche Riley, se redresse, n'ose bien évidemment pas s'approcher. Il allait dire quelque chose, mais il préfère crisper sa mâchoire et tourner sa langue huit fois dans sa bouche pour ne pas sortir quelque chose qui pourrait me faire paniquer d'avantage. Il s'adresse alors à Riley :

— Dégage. (Étrangement, il l'aide à se relever.) Fait de l'air...

Riley a dû avoir autant la chair de poule que moi, car il a rejoint la porte d'entrée du bloc appartement d'un pas rapide. Il entre et disparaît, nous laissant seuls et silencieux.