Ça a commencé quand j'avais 5 ans, j'ai senti son regard pendant que je dormais. Comme un gosse qui a peur du monstre sous son lit, je me suis bêtement caché sous ma couverture. Les heures ont passées et, à l'aurore, il m'observait encore. Je me suis levé complètement crevé, titubant dans ma maison comme une âme errante. J'ai senti son regard dans la cuisine, dans la salle à manger, dans la salle de bain, dans le salon, dans la rue.
La nuit suivante, il s'est assis au bord de mon lit, a regardé dans le vague puis s'est mis à me regarder sans cligner des yeux, il a regardé fixement dans les miens. Son visage semblait neutre, je ne le distinguais presque pas.
Ne le répétez à personne mais je sais qu'on m'observe à longueur de journée, non pas que j'ai un quelconque intérêt, peut être qu'ils en cherchent justement un. C'est arrivé comme ça, je marchais dans la rue un soir sans lune, et ils m'ont devancé, ils m'ont suivi, ils m'attendaient, ils me poursuivaient. Leurs yeux brillaient dans le noir, se reflétant dans les vitrines. Ces projecteurs agissaient comme des miroirs déformés, aucun ne projetait le même reflet.
Ne le répétez à personne mais, ils me parlent quand le silence se fait seul, comme si il souhaitait disparaître à jamais. Ils ne savent pas ce qu'ils disent, leurs mots viennent tout seul. Et leurs bouches restent immobiles, leurs regards inexpressifs, leurs visages figés. Ne le répétez à personne mais, leurs voix sont plus fortes que les vôtres. Si vous me parlez, il suffit que je les vois au loin pour ne plus vous entendre, ils demeurent maîtres des sens.
Ne le répétez à personne mais, je sais qu'ils sont dans ma tête. Ils veulent sortir, ils veulent y rester éternellement. Mes yeux sont leurs tours de guet, ma voix et mes oreilles comme interphone. Ne le répétez pas mais, je sais qu'on vous observe la nuit et je ne peux plus rien y faire, je les entends s'approcher de vous et je voudrais vous réveiller mais comprenez moi, vous diriez que je suis fou.
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4 murs blancs
De TodoBienvenue dans mon passé, lisez mon présent car il n'y aura peut être pas de futur...