Et tous les soirs, je venais te rendre visite. En te faisant part de mes pensées, tu étais la seule à m'écouter.
Et tous le soirs je te demandais 《dois-je sauter...?》 Tu ne me répondais pas. Tu m'observais, et tu riais.
Plus les jours passaient, plus je me confiais, tu savais sur moi des secrets. Tu savais qu'au fond, je n'étais pas la petite fille mignonne et gentille que tout le monde croyait. Tu savais qui j'étais.
Et tous les soirs je venais te rendre visite. Je voyais la lumière briller dans ton regard, je voyais les étoiles se refléter quand je te parlais. Quand j'avais finis, mon visage se noyait dans un torrent de larmes. Des larmes sincères. Des larmes brûlantes.
L'eau coulait le long de mes joues, des heures parfois. Je te regardais et je me calmais, rien qu'en t'observant.
Et sans cesse, cette question revenait dans mes pensées 《dois-je sauter ?》
Assise sur mon balcon, je t'observais, et tu riais.
Cette voix qui disait, rejoins-la, descends, tout sera plus beau en bas, tout sera plus simple. Et puis cette voix qui me disait de rester, qu'on avait besoin de moi en haut. Dans ce monde si injuste.
Oui mais qui ? Qui avait besoin de moi ?
Je me dis que, à part elle, personne ne voulait écouter mes angoisses. Personne ne voulait écouter une gamine chialer pendant la nuit.
Alors, je fis un pas, et une chute sans fond commença. C'était long au début, et puis les voix réapparuent. "Tu n'aurais pas du faire ce choix, tu le regretteras"
Ensuite, plus rien, le néant. La fin de mon histoire.
Je ne sais pas où je suis.
Je ne sais pas qui je suis.
Mon nom ? Je l'ai oublié, mon âge et mes peines aussi.
Maintenant je suis libre de planer, mais je ne pense plus.
J'observe, j'écoute et je ris.
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Le gouffre
PoetryQuelques métaphores empilées les unes sur les autres. Quelques pensées, quelques bouts de vie.