Cath'

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      Avant tout, ne m'en veux pas

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Avant tout, ne m'en veux pas. Ne m'en veux pas de partir et de te laisser seule dans cette galère.

Je suis sincèrement désolé de t'avoir entraînée là-dedans ; moi-même, j'aurais voulu que cela se passe autrement.

Mais, toi, tu as su faire preuve de bonté et de loyauté. Tu as si bien réagi quand, ce que mon cœur cachait tant, je t'ai dévoilé. Tu étais enchantée que je l'assume de mon plein gré.

Mais qui aurait cru que ça allait se passer de cette façon ? On ne s'imaginait pas que les gens étaient aussi cons !

Tu m'as aidé à le cacher à mes géniteurs en jouant la comédie face à eux. Tu n'as pas idée à quel point je t'en suis reconnaissant. Seulement, je ne m'attendais tristement pas à ce que cela devienne réalité de ton côté.

Si tu savais comme je me suis senti mal que ce ne soit pas réciproque, je ne voulais pas te faire de peine ! Mais tu t'es rapidement faite à l'idée que mon cœur n'est pas compatible avec le tien ; alors, tu as vite abandonné cette idée qu'un jour, on ne fasse qu'un.

Tu es l'une des rares personnes qui me comprenaient, me soutenaient, m'épaulaient. Merci, Cathleen, merci d'avoir tout mis en place pour que j'aie une vie moins médiocre que ce qu'elle n'était.

Mais, malheureusement, ça n'a pas suffi. Je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé, on a dû foirer quelque part... Pourtant, tout était calculé pour que les gens m'acceptent tel que je suis et me laissent mener une paisible existence ! Mais, que veux-tu, on n'a pas toujours ce que l'on souhaite dans la vie...

J'ai si mal, si tu savais. Il m'arrivait parfois de me sentir petit face à l'immensité de ces personnes ignobles. De me dire que je n'étais qu'une merde et que tout cela était de ma faute. Que je ferais mieux de crever plutôt que de rester sur cette Terre surpeuplée de gens malsains.

Alors, oui, je ne devrais pas. Je ne devrais pas me rabaisser face à tant de débilité. Je ne devrais pas baisser les armes, mais plutôt les relever et partir au combat pour gagner cette putain de guerre.

Mais j'ai trop lutté, Cathleen. Tout cela ne mènera à rien ! À quoi bon forcer jusqu'au bout, alors que chaque être doté d'une intelligence minime a conscience que mon destin est de finir dans les cieux ? Rien ne sert de le forcer, ce destin !

Certains avoueront que mon geste est lâche et égoïste. Et moi, je rétorquerais en leur crachant que les personnes égoïstes ici, c'est eux. Et si c'était leur père, leur frère, leur fils ? Comment auraient-ils réagi ? Ils osent prétendre que ce n'est qu'un jeu, qu'ils rigolent, mais vraiment, il n'y a rien de drôle à voir une personne en venir à se détester lui-même au point de vouloir en finir ! Et même à ces gens-là, jamais je ne me permettrai de leur souhaiter la même chose que moi. Je ne le souhaite à personne, c'est si destructeur que tu en ressors obligatoirement blessé, voire mort. Mort comme je le serai d'ici peu.

Ça les amuse de me voir crever ? Pleurer ? Hurler ? Subir ? Souffrir ? Hein, ça les fait rire ? Moi, ce qui me fait rire, c'est leur connerie. Ils font ça seulement pour être populaires, idolâtrés et suivre le groupe, parce qu'ils savent qu'ils ne valent rien. Ils veulent se sentir supérieurs, ces abrutis. Pour l'amour de Dieu, qu'ils périssent aux côtés de Satan !

J'ai tellement eu mal, Cathleen. J'ai si souffert que, dorénavant, je ne ressens plus rien. Mon cœur est comme vide de toutes émotions, de toute âme. Ils l'ont transpercé d'une manière si brutale que c'est désormais irréversible.

Jamais je ne pourrai redevenir le Leny d'avant et retrouver la joie, la bonne humeur, l'humour, l'amour. Tout cela, c'est fini pour moi.

Merci d'avoir partagé avec moi dix ans de ma misérable existence. Merci de t'être battue coûte que coûte pour que j'obtienne enfin le droit d'être qui je suis réellement. Merci d'avoir rendu ma vie on ne peut plus agréable un certain temps. Merci de m'avoir aimé d'une telle force que je pourrai ressentir cet amour de là où je serai dans quelques instants.

Merci d'être toi.

Tu as été une merveilleuse rencontre que je ne pourrai me permettre d'oublier. Tu es une fille juste géniale, avec tellement de qualités et de défauts, mais putain, qu'est-ce que je les ai aimés, tes défauts !

Tu me faisais rire, rire à en perdre la voix. Nos blagues à la con qui ne faisaient rire que nous, nos sorties jusqu'à pas d'heure pour ensuite se faire engueuler par nos parents, nos embrouilles débiles interminables... Tout cela, j'aimerais le vivre une dernière fois. Juste une dernière fois, le temps de profiter de toi avant de m'envoler pour ne devenir plus qu'un souvenir d'antan.

Cathleen, tu es une grande partie de moi. Et j'emporterai cette partie avec moi, dans les cieux. Comme cela, tu seras toujours près de mon cœur, quoi qu'il advienne.

Tu es une merveilleuse personne, Cath, surtout n'oublie jamais ça. Va au bout de tes études de médecine, je suis persuadé que tu deviendras une merveilleuse infirmière. Tu réussiras à sauver des vies et à réparer des cœurs brisés, brisés comme le mien. Je te souhaite tout le bonheur du monde, de trouver un homme qui saura te combler d'amour et qui t'aimera à ta juste valeur. Tu mérites d'être fière de toi, d'être emplie de tendresse et d'affection. Tu mérites tout ce dont je n'ai pas eu la chance d'avoir, toute la bonté du monde. Et tout cela, j'aurais rêvé te l'offrir. Juste une fois.

M'oublieras-tu ? Moi, non.

Car je t'ai trop aimée pour t'oublier ainsi.

Peu importe ce que tu pourras traverser dans ta vie, n'oublie jamais que je crois en toi plus qu'en n'importe qui, et que je t'aime plus haut que les étoiles, plus haut que ma future maison.

On se reverra, c'est promis. Je te souhaite une longue et merveilleuse vie, Cathy.

Angoissé mais libéré, Leny

Mes derniers mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant