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~ Chapitre 11 ~

 ⋯❃⋯

D'abord surprise, je fis un pas en arrière. Puis je le défiai du regard. J'avais peur, je ne pouvais pas le cacher.

- Tu peux me tuer. Je n'en ai rien à faire. Tu veux que je manque à qui ?
- Ne joues pas à ça avec moi...
- Je ne joue pas. Tu peux me tuer si tu n'es pas content.

Il se redressa. Il ferma les yeux puis se mit à réfléchir. Ses yeux se posèrent sur le sac. Je ne fis plus attention à lui. Après tant d'effort pour le persuader de me laisser rester, ainsi que la fatigue et le mal de crâne, je tombai à la renverse. Yoongi criait mon prénom mais je ne l'entendis soudainement plus. Je perdis alors connaissance.

***

Les rayons du soleil me réveillèrent en douceur. La fenêtre n'ayant pas de volets ni de rideaux, je pouvais voir que le soleil était haut dans le ciel, ce qui signifiait qu'il devait être vers 14h-15h. Je vis alors avec effroi que je n'étais pas chez moi, mais encore chez Yoongi.
Je me levai doucement et découvris une assez belle chambre. Vieillotte, mais belle. Je me levai doucement et constatai que mes vêtements étaient encore sur moi. Je soupirai de soulagement. J'ouvris doucement la porte et repensai à ce matin. Les livres ! J'essayai de retrouver l'endroit où nous étions hier avec Yoongi, mais arrivée là-bas, l'homme vidé de son sang et mort ainsi que les livres avaient disparu.

- Mince...Ils sont où ?

Je baissai les bras et entrepris de descendre les marches pour me rendre dans la cuisine où il était probable que Yoongi m'attendait. En arrivant en bas, je le trouvais à manger des pancakes.

- Tiens ! Regardez qui nous fait l'honneur de sa présence !
- J'ai besoin de dormir je te ferais remarquer. Où sont les livres ?
- Mes livres tu veux dire ? Rangés là où ils doivent être. Tu n'aurais jamais dû les trouver, encore moins les avoirs en ta possession. Je peux savoir qui te les a donnés ?
- Je suis allée à la bibliothèque un milliard de fois dans ma vie mon chère Yoongi. Je me suis souvenue des initiales M.Y. sur quelques livres que j'avais rapidement parcouru. J'ai fait le rapprochement avec les mêmes lettres inscrites sur le cercueil dans lequel tu étais et me voilà.

Il me regarda.

- Comment as-tu pu les avoirs...Avec toi je veux dire ? Les livres étaient censés rester à la bibliothèque.
- C'est la bibliothécaire qui me les a donnés après m'avoir dit qu'ils m'appartenaient.

Il se frotta les yeux.

- Je la tuerai de mes mains cette Sorcière.
- C-C'est une Sorcière !?
- Bien-sûr que oui ! Tu connais beaucoup de personnes avec des yeux violets toi ?

Après mûre réflexion, c'est vrai que ses yeux avaient une couleur étrange...Je n'avais jamais vu qu'ils étaient violets.

- Pourquoi tu n'as pas dit comment reconnaître les Sorcières dans ton livre ?
- Tu les as lus...
- Oui. J'ai tout lu. D'où ma présence ici.
- Je n'ai rien écrit parce que je ne voulais pas vraiment que toutes les Sorcières du monde soient tuées. Elles nous sont parfois d'une grande aide, malgré leurs règles strictes. Certaines, comme la bibliothécaire, transgressent les lois pour aider les Vampires ou faire des actions normalement interdites. Elles doivent alors faire tout un tralala pour garder leurs pouvoirs, et je n'en sais pas plus.

J'haussai les sourcils puis explosait de rire.

- Pourquoi ris-tu ?
- Ma vie n'a tellement plus de sens ces derniers jours ! Je me sens tellement...Tellement...Tellement perdue...

Mon rire s'estompa alors, laissant place à des larmes chaudes. Yoongi vint à moi en une fraction de seconde. Il me prit dans ses bras et je me sentie apaisée.

- Yoongi...? Tu veux bien me raconter tout ce que tu sais sur nous...Les âmes-sœurs ?
- Non...Pas aujourd'hui, pas maintenant.

J'enfouis un peu plus ma tête sur son torse.

- D'accord.

Un bruit attira alors mon attention.

- Yoongi ! Les travaux ! Tu dois partir ! Le milliardaire va arriver !

Il se mit à rire à son tour puis me poussa et essuya mes larmes du bout de son pouce en me souriant.

- C'est moi le milliardaire en question Taehyun ! J'habite ici depuis toujours, mais mes droits sur ce manoir avait été supprimé lorsque j'ai été "mort". J'ai décidé de la racheter. Les nouvelles vont vite ici à ce que je vois !
- Ah...

Je me souvins alors. Soyoon, le dîner, le milliardaire...Je devais parler à Yoongi de tout ça. Mon visage sombra dans la tristesse. Soyoon allait venir d'une minute à l'autre, elle n'a pas cours aujourd'hui. Moi par contre si. Oui, oui je n'aurais pas dû revenir. Je ne devrais pas être ici, m'intéresser à lui, m'attacher à lui...Mais...J'ai cette conviction, cet espoir qu'avec lui, je trouverais peut-être une raison de vivre, une raison de croire à cette vie qui m'a déjà tant pris...Si pour ça je devais accepter de croire aux Vampires, Sorcières, Loups-Garous ou je ne sais quoi d'autre, je le ferai.

- Taehyun ? Tu vas bien ?
- Oui, oui ! Ne t'inquiète pas ! J-Je dois y aller !
- D'accord, je te raccompagne.

Je me décalai de lui et je me dirigeai vers la porte, il me suivit. J'ouvris la porte et il la tint pour que je puisse sortir.

- Bon...A bientôt Yoongi.

Il hocha la tête. Il était si distant et pourtant si proche...Je tournai les talons pour partir mais je le senti alors me retenir par le poignet.

- Taehyun...Tu as tout lu n'est-ce pas ?
- Oui.
- Tu as peur de moi maintenant que tu sais tout ce qu'il m'est arrivé ?

Je ne répondis pas tout de suite, me laissant de la réflexion. Au début oui, j'avais peur. Mais malgré le peu de choses que je savais sur lui et le peu de temps que nous avions passé ensemble, je lui faisais confiance. Il avait ma confiance, et il pouvait me faire confiance. Je savais que cette réponse allait avoir un impact sur la suite. Avais-je peur de lui ? Peur qu'il me tue ? Qu'il me vide de mon sang ? La réponse était très claire dans mon esprit. Je l'observais en réfléchissant. Nos yeux se croisèrent alors et je soutins son regard. Il fit de même. Je glissai ma main dans la sienne. J'en étais persuadée, rien ne pourrait me faire changer d'avis.

- Non. Non, je n'ai pas peur de toi. Je n'aurais jamais peur de toi, quoi que tu fasses.

Jamais je n'avais été plus convaincue de quelque chose qu'à ce moment précis. Je lâchai sa main puis partis sans rien dire de plus. Il avait compris ce que je voulais lui dire. Plus jamais je ne le lâcherai.