Chapitre 13.

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Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de l'avoir embrassé.

Je veux dire, bien sûr que je ressens des choses pour Thomas. Et pas seulement pour sa beauté, il est gentil, poli, doux, et sa timidité le rend encore plus charmant. Mais si je sors avec lui j'ai peur que ses parents finissent par le savoir et qu'ils ne veulent plus me garder avec eux et je serai obligée de changer de famille d'accueil à nouveau, ce qui veut dire que je ne le reverrai plus. Et je sais pas si je supporterait de ne plus revoir Thomas.

Nous n'avons plus reparlé du baiser une fois rentrés, en vérité, nous nous reparlons plus suite à cet après-midi à la plage. J'essayais de mettre le plus de distance possible entre nous, du moins le temps que je remette les choses en place dans ma tête, que je sache où j'en suis. Je passais le dimanche chez Marley avec Ava et arrivée au soir j'étais entrain de faire mon devoir d'histoire lorsqu'on toque à ma porte.

- Tu peux entrer directement Ava, pas la peine de toquer.

J'entends la porte s'ouvrir je me retourne pour la regarder.

Oh non. Pas lui...

- J'ai un devoir à finir pour demain Thomas, alors fais vite.

Il se tient là, face à moi, les sourcils froncés.

- Je comprend pas pourquoi tu m'embrasse et ensuite tu fais comme si de rien n'était et ne m'adresse plus la parole c'est tout.

- Thomas c'est pas contre toi c'est...

- C'est marrant c'est justement ce genre de phrases qui finit par "restons amis" m'interrompt-il.

- Si tes parents l'apprenent, si ils savent... Je changerai de famille d'accueil à coup sûr. Et tu sais ce que cela signifierait si je retournait au foyer d'accueil des mineurs en attendant d'avoir une autre famille d'accueil ? Cela signifierait que toi et moi on ne se reverrai plus.

- Tu crois vraiment que mes parents le prendraient mal si on sortaient ensemble ? Demande-t-il.

Il fait les cents pas dans la pièce, tournant comme un lion en cage.

- D'accord, je vais aller leur demander alors !

Sur ce il tourne les talons et s'apprête à quitter la pièce. Mon sang ne fit qu'un tour et je me lève pour lui faire barrage, me mettant devant la porte de ma chambre pour l'empêcher de sortir.

- Thomas mais t'es fou ou quoi pourquoi tu fais ça ?

- Ouais je suis fou, fou de toi et si c'est mes parents ou autre chose qui t'empêche d'être à moi alors autant remédier le problème tout de suite !

Fou de moi... J'ai rêvé ce passage ou il l'a vraiment dit ?

- Thomas... Essaies de comprendre...

C'est alors qu'il se rapproche de moi tout doucement et bientôt j'ai le dos collé contre ma porte et les deux mains de Thomas de chaque côté de ma tête.

- Quand on est rentrés de cette promenade à la plage, après que tu m'aies embrassé, tu as foncé dans ta chambre et arrivé au soir tu es partie te coucher sans même un bonne nuit, aujourd'hui tu as passé ta journée entière avec ma sœur et ses copines et quand t'es rentrée pas un seul mot ni un regard pour moi, rien, le néant. Tu te rends compte combien c'est stressant pour moi ?

Ses yeux d'un marron profond me jaugent, je sais qu'au fond il a raison je n'aurait pas dû l'éviter comme ça. Avant même que je me rende compte de quoi que ce soit ses deux mains se posèrent sur mes hanches et son bassin vient à la rencontre du miens, je suis désormais le dos totalement collé contre la porte et le corps chaud de Thomas couvrant le mien. Son odeur, ses yeux, sa chaleur tout ça fait un mélange irrésistible et je sens que je ne vais pas tarder à céder dans pas longtemps, si je ne me sors pas de cette situation.

- Thomas arrête, dis-je en posant mes mains sur sa poitrine pour le faire reculer.

Mais il attrape mes mains et les place au dessus de ma tête, se collant encore plus à moi.

Mais elle est passée où sa timidité là ? Le Thomas réservé il est partit en vacance ou comment ça se passe ?

- Dis-moi non alors, tranche-t-il.

- Pardon ?

- Dis-moi non et je te lâche, et désormais on ne s'adressera plus la parole tu feras ta vie de ton côté je ferai la mienne. Seulement si tu me dis clairement ce simple mot, non. Sinon je continuerais à ne pas lâcher l'affaire.

Son visage était à seulement cinq petits, tout petits, minuscules centimètres, son haleine sentait la cigarette et la bière. Mes yeux faisaient l'intervalle entre les siens et ses lèvres fines.

- Dis-moi non et je te laisserait tranquille, répète-t-il.

Ses yeux étaient d'un marron tellement foncé et ses pupilles étant totalement dilatées à cet instant qu'on aurait dit que ses yeux étaient d'une noirceur absolue, et ils soutiennent mon mon regard à ce moment-là. Sa voix éraillée me fait perdre pieds, cette voix me fait toujours le même effet chaque fois que je l'écoute. C'est quand même incroyable d'être aussi peu bavard quand on a cette voix-là, je serai un homme avec cette voix, jamais je la bouclerai.

Je n'avais pas envie de dire non. Je commençais à avoir des sentiments pour lui, je l'aimais énormément donc je n'avais évidement pas envie qu'on arrête de se parler, je ne supporterait pas qu'il ne m'adresse plus la parole. Et pour être honnête, j'avais aussi autant envie d'être avec lui que lui avait envie d'être avec moi.

J'aurais peut-être dû dire non, cela aurait peut-être mieux valu dire non et en rester là. Mais mon cœur et mon instinct étaient plus forts, c'est ainsi que, presque brutalement, je pose mes lèvres sur les siennes. Il répondit tout de suite au baiser et bientôt sa langue demandait déjà l'accès à ma bouche. Il lâche enfin mes bras et ceux-ci retombèrent lourdement avant de ensuite s'enrouler autour de son cou.

Il s'éloigne finalement, mais nos front restent collés.

- Et si... On garderait cela secret ? On n'en parle pas à mes parents comme ça tu n'as pas de soucis à te faire là-dessus.

- C'est une bonne idée.

Il sourit et m'embrasse le front.

- Bonne nuit, Anna.

Et il quitte la pièce. Me laissant toute seule complètement chamboulée par les événements.

The Quiet One. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant