L'envie de dormir s'égare de mon être, celle de partir s'y accapare. Pourquoi devrais-je faire cela ? N'ai-je pas le droit à une vie comme tout autre adolescent de mon âge ?
La musique s'emballe, mon esprit pense à toutes choses invraisemblables. Les yeux brûlants, prêts à pleurer, de nouveau comme avant, comme par le passé. Laissez-moi être forte mais apportez-moi du soutien. Personne ne peut être fort quand celui-ci en a été dépourvu.
La fatigue commence à menacer mon esprit mais je n'ai aucune envie que tu disparaisses de ma tête, j'ai peur de la nuit. C'est pour moi un énorme trou noir, je ne me souviens de rien, nada.
Cette musique douce laisse mes tympans valsés, mes yeux se ferment doucement, laissant cette splendeur s'accaparer de tout mon être. Je rêve, je ne dors pas mais je rêve. J'aime ces moments-là, ceux que je rencontre entre deux sommeils. Ceux où des images apparaissent et non un brouillard sans faille comme la nuit, le soir, quand il fait noir.
Une lutte, encore une, je ne veux pas être faible, ni me sentir seule. Cela fait dix-sept minutes que cette musique me permet de faire disparaître cette carapace. Après tout pourquoi pas, je suis seule dans le noir et personne ne me voit.
Mes mains s'agrippent à ce qu'elles peuvent trouver, mes jambes se replient et je me laisse redevenir un enfant. J'abaisse mes barrières ne serait-ce qu'un instant, laissant cette solitude m'affectée, laissant ma vie passée advenir à mon esprit.
Des larmes, des sanglots et pourtant la joie s'empare de moi, je pleure le sourire aux lèvres, en pensant à toi et à ces moments passés rien que tous les deux.
La question, une question sans importance, mais peu importe. Qui est ce toi dont je parle ? Qui est cette personne aimante dont je rêve depuis des années ?
Je n'en peux plus, je suis à court de souffle, à court d'énergie. Cette solitude me ronge, cette vie me ronge. Toute ma vie me submerge en quelques minutes, tout mon passé, pourquoi tant de souffrance ?
Je ne sais à quelle musique je suis, je m'allonge tout doucement auprès de ce papier que je laisse quelques instants à l'abandon, ces petits mots sans aucun sens éparpillés un peu partout.
Mes yeux se ferment, laissant des images défilées, une personne n'ayant aucun visage s'approchant de moi et me prenant dans ses bras. Je me vois moi-même, entourée, heureuse en train de s'endormir doucement le sourire aux lèvres.
Ils se rouvrent, limite de sursaut, comme si quelqu'un refusait de me laisser dormir. J'en ai pourtant tellement besoin, tellement envie.
Cependant j'ai peur oui, j'ai peur de l'avenir, j'ai peur du lendemain, je me sens si faible, si seule. Est-ce que j'y arriverais ? Mes projets sont-ils vains comme elle le pense si bien ? Elle qui devrait agir par nature différemment mais qui fait comme si j'étais un problème, une erreur du passé.
Je n'ai plus de courage, plus de force, je me sens si vulnérable.
L'idée d'être demain m'effraie mais je sais qu'il faut que j'agisse et que je force mon esprit à dormir. J'en ai besoin, tellement. Si seulement des bras étaient là, si seulement des paroles réconfortantes étaient murmurées au creux de mes oreilles. Ce n'est que rêve et sottise je dois bien me l'avouer.
Aujourd'hui on est le lendemain du commencement de cette lettre, ou plutôt de ce dépotoir. Pourquoi ne pas cesser de martyriser ce papier et d'aller se coucher ?
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Le dépotoir des moments injuriés.
PoetryVoici un recueil de textes aux allures poétiques.