3. Enchanté, cher prince

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- Illéa, je vais être en retard, m'annonce ma boss au téléphone. Tu peux gérer pendant une demi-heure sans moi ? Mon ex a décidé de m'emmerder pile aujourd'hui et le rendez-vous avec l'avocat a pris plus de temps que prévu ! Les hommes, il faudrait tous les castrer !

Pendant qu'elle insulte toute la gente masculine, j'applique mon rouge à lèvres pour terminer mon maquillage. Je serais bien embêtée si les hommes ne possédaient plus de pénis, mais je ne peux qu'être d'accord avec elle. On pourrait décerner le prix de meilleur connard à son ex-mari.

- Ne t'inquiète pas, Béa, je vais gérer. J'ai déjà téléphoné à Cassie pour les tenues. Le défilé se déroulera sans problème. Je te le promets.

- Tu es un ange ! Merci. Je te rejoins avant dix-neuf heures !

Elle coupe la conversation et me laisse finir de me préparer. Ça ne me dérange pas qu'elle me donne plus de responsabilités. Après tout, nous avons pris l'habitude de diriger cette boîte à deux, même si je continue mes études. Je me regarde dans la glace et vérifie mon look. Mes cheveux blancs sont entortillés en un chignon lâche, qui laisse échapper quelques mèches. J'ai opté pour un smoky eyes, qui met en valeur le vert émeraude de mes yeux et mon teint brille grâce à de magnifiques paillettes dorées.

- Le corset, souffle Diane en entrant.

Je baisse les yeux sur mon ensemble. Pour le défilé d'été de notre boutique, Béa a proposé que je sois la pièce maîtresse. Je conclue la soirée en portant l'ensemble blanc et or de la dernière collection. C'est un corset en cuir pourvu de dentelle florale, qui vient adoucir le côté strict du cuir. Le tissu est découpé verticalement au niveau du bas du dos pour laisser apercevoir mes fesses. Le string est bien évidemment assorti au reste. Le laçage entre les seins est hyper sexy, ma poitrine est plaquée par le corset et paraît plus volumineuse et plus ronde.

- Il est à tomber par terre, hein ?

- Je suis béate d'admiration, je pourrais même l'épouser ! plaisante Diane. Non, sérieusement, c'est sublime. Tu as fait du beau boulot !

Elle effleure la dentelle des doigts et me tourne autour. Diane aussi est fan de lingerie, mais elle travaille à temps plein dans une entreprise d'appareils ultra-modernes, alors qu'étant encore étudiante, je peux me permettre ce job divertissant. Dans cette ville, mes activités me permettent de m'amuser un peu, je n'ai donc pas vraiment hâte d'achever ma mission. Tant que Luc est vivant, Monaco reste notre maison.

- J'ai prévu d'emprunter quelques-uns de nos nouveaux porte jarretelles. Ils sont canons, je lui avoue, sur le ton de la confidence.

- Tant que tu les empruntes en les gardant après, j'approuve !

Nous rions toutes les deux. C'est vrai que j'ai pris l'habitude de ramener quelques pièces coquines à la maison après les défilés. Je ne les rends jamais, de toute façon, personne ne s'en rend compte ! Il y a tellement de dessous dans les vestiaires qu'on n'est pas à ça près.

- Tu peux me passer mon trench Ralph Lauren ?

Elle me tend le vêtement beige et me prend la main.

- Tu vas les éblouir ce soir. Tu es très belle.

- Merci.

Venant d'elle, le compliment me touche. Il faut dire que Diane est une bombe. Comme nous toutes, elle est très grande. Son grand corps svelte ne laisse pas indifférent. Elle a de longs cheveux noirs et la peau bronzée, ce qui est rare dans notre espèce. Ses habits sont toujours d'un raffinement incontestable. Elle a à son acquis un port de tête royal et se tient toujours parfaitement droite, telle une danseuse. Ce qui gâche un peu notre relation, c'est sa jalousie maladive et son arrogance naturelle. Mais bon, je l'aime comme une sœur malgré nos disputes.

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