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« Like love is a bad word

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« Like love is a bad word. »

Une cigarette apparaît soudain devant mon champ de vision et je mets du temps à comprendre qu'elle m'est destinée. Je relève la tête et reste figé quelques secondes en voyant les cheveux bruns, peut-être châtains et les yeux bleus d'Éden. Je remarque les quelques tâches de rousseurs présentes sur son nez, grâce à la lumière du jour.

- Tiens, je t'en devais une.

Je me remets de nouveau à observer la cigarette qu'il me tend et finit par légèrement rire, la prenant entre mes doigts.

- Il ne te reste plus qu'une danse et passer deux heures en ma compagnie, qu'est-ce que tu préfères ?

Il m'observe, roule des yeux et s'assoit à côté de moi, léger sourire aux lèvres. Il a l'air d'aller un peu mieux par rapport au mois dernier. Je ne l'ai pas oublié et lui non plus, visiblement.

Je ne le nie pas, j'ai passé toute la première semaine suivant notre rencontre à penser à lui, à me demander pourquoi il était dans cet état là, s'il était mort, s'il était d'ici ou un simple vacancier. À me demander s'il pensait à moi de son côté, s'il allait mieux, s'il était tombé malade et pleins de petits trucs sans importance.

- Fuir tant qu'il est encore temps.

Il me répond, ricanant, tandis que je commence à allumer son cadeau, ricanant à mon tour. Je me demande comment il a fait pour me retrouver, s'il m'a cherché ou s'il m'a trouvé par pur hasard. S'il a pensé à moi ou a simplement pensé en me voyant qu'il me devait une cigarette. Est-ce qu'il fume, pour commencer ? Je pense pas, il sent la rose à des kilomètres, pas le tabac, la nicotine.

- Je danserai pour toi lorsque je me sentirai prêt, il rajoute.

J'hoche la tête sans vraiment comprendre pourquoi il devrait se sentir prêt pour danser, puis finit par me dire qu'il doit vraiment danser pire que moi (j'avais tords, lorsqu'il danse, les constellations dansent avec lui).

- Prêt à me supporter deux heures ? je demande.

- Ai-je le choix ? il me répond.

Je le regarde et ris une nouvelle fois : à sa place, je me serai même pas remboursé la clope.

*

Allez savoir comment c'est arrivé, mais nous voilà en train de courir comme des dingues, totalement morts de rire, tandis que les sirènes de police arrivent... D'accord, je sais parfaitement comment c'est arriver ; Éden n'a jamais mangé de gâteau au chocolat alors il m'a donné le défi d'en voler un. Très bonne idée, sauf que je me suis fait chopper et qu'on court comme des abrutis et qu'au lieu d'aider Éden qui vient de tomber, je ris tellement que j'ai l'impression que je vais me pisser dessus. Je lui hurle de se dépêcher entre nos rires incessants, lui prend la main et le tire pour nous remettre à courir.

C'est à mon tour de manquer de tomber et c'est au tour d'Éden d'exploser de rire et de me pousser dans le but de totalement me faire tomber, ou me faire courir plus vite, je sais pas vraiment.

Je lui jette le gâteau et je pleure réellement de rire en le voyant se jeter au sol pour le rattraper tandis que je commence à chercher les clefs. Lorsque je les trouve, j'ai du mal à ouvrir la porte tellement je rigole et il rentre avec le gâteau dans les mains, le jean déchiré (oops).

On monte dans l'ascenseur et on continue à rigoler tellement fort que lorsque les portes s'ouvrent, on cours pour que j'ouvre la porte de mon appartement. Je cours aux toilettes et je l'entend claquer la porte avec le pied et jeter le gâteau sur la table tandis qu'il me supplie de sortir. Je tire la chasse et à peine j'ouvre la porte qu'il me tire dehors pour éviter une catastrophe d'arriver.

J'ai mal au ventre tellement j'ai ris et lorsque je me lave les mains, j'ai un sourire que je n'arrive pas à effacer, surtout que j'avoue ne pas avoir envie d'effacer. Éden sort, il halète, a les yeux humides et à peine nos regards se croisent qu'on se remet à rire. Ça dure longtemps, vraiment. Lorsqu'on se calme, on se regarde et on sait que c'est mort, car on se remet à rire et ce pendant une dizaine de minutes.

Ça me rappelle mes fous rires au lycée et on finit par se calmer une bonne fois pour toute. On se relève (oui, on a finit écroulés sur le sol, ne me demandez pas comment), il termine ENFIN de se laver les mains et je sors le gâteau de son emballage.

Aoutch, il a une sale gueule.

Alors je me retourne vers Éden qui s'est assit à table, sourire aux lèvres et je me mets également à sourire (même si je n'ai jamais arrêté de sourire en sa présence) et lui lance alors ;

« - Tu me dois un vol, mec.

Il hausse un sourcil, l'air provocateur et me demande ;

- Je pourrai voler ton cœur, qu'est-ce que t'en dis ?

Il essaie de ne pas rire et moi je ne me prive pas ; je m'attendais à quelque chose de sérieux, avec cet air.

Alors je le regarde, souris de toutes mes dents sans pouvoir m'en empêcher et réponds ;

- J'en dis que c'est une merveilleuse idée. »

Until We BleedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant