OS Nygmobblepot [French]

La vision...

⚠ TW : mention de mort. 

Ed rentra tard du GCPD ce soir là. Tard et épuisé. Ca avait été l'une des journées les plus longues de sa vie. Il se laissa glisser contre la porte d'entrée et s'assit par terre. Il se détestait en ce moment. Il détestait être si faible, si facilement influencé par tout ce qui pouvait provoquer des autres personnalités. Il avait été influencé toute la journée, et tout ce qu'il voulait, c'était se reposer un peu avant de retourner bosser le lendemain matin. Soudain, il aperçut quelque chose assis sur son lit.
"Alors, Ed... Ça va aujourd'hui ?" Dit la vision avec un rictus
"La ferme..." Marmonna Ed en se levant. Il se déshabilla et se laissa tomber sur son lit.
"Tiens ? Depuis quand es-tu aussi impoli ? Tu as passé une journée de merde ?" La vision avait toujours un rictus.
"T'as été là toute la journée  ! Même quand je t'ai dit de dégager !" Dit Ed, exaspéré.
La vision se déplaca, se plaçant juste derrière Ed, les regardant tout le deux dans le miroir en face.
"Peu importe ce que tu dis Edward... Tu peux pas m'échapper. Je suis toi, et tu es moi. On est indissociable. Je suis  une part de ton cerveau, tu es mon esclave... Je peux te contrôler." La voix n'était pas plus élevée qu'un chuchotement, juste  à côté de l'oreille d'Ed, envoyant des frissons de peur le long de son dos.
"Tu... Tu ne peux pas me contrôler..."  Dit Ed. Bon dieu qu'il détestait ça. Il détestait ça plus que tout.
"Oh que si. Je peux faire tout ce que je veux de toi..." Ed se leva, attrapa son téléphone et alla s'enfermer dans la salle de bain. Il savait que c'était idiot, mais c'était son seul moyen d'échapper un tant soit peu à la vision.
Il composa rapidement le numéro d'Oswald, priant pour qu'il réponde malgré le fait qu'il était une heure et demie du matin.

Oswald fut réveillé par la sonnerie de son téléphone qui retentissait dans sa chambre.
Qui est le connard qui peut bien m'appeler à cette heure ci fut sa première pensée alors qu'il attrapait son téléphone et qu'il regardait le nom.
"Eddie."
Il fronça les sourcils. Qu'est ce que Ed pouvait bien lui vouloir si tard ?
"Oui ?" Dit il en décrochant, agacé d'être réveillé en plein milieu de la nuit.
"Oswald ? Tu peux venir chez moi ? Je... Il veut pas s'en aller... S'il te plaît Oswald... Viens..."
Oswald se redressa d'un bond en entendant ce qui lui semblait impossible. Ed pleurait. Ou il semblait sur le point de pleurer.
"Ed, calme toi, je serai là au plus vite, essaie de ne pas l'écouter, et je t'en supplie, ne fais pas de connerie. J'arrive."
Oswald raccrocha et passa un jean, un t-shirt et une veste noire. Pas besoin de se faire remarquer ce soir. Il couru presque jusqu'à chez Ed, ses poumons le brûlant presque autant que sa jambe.

Ed était toujours dans sa salle de bain, assis à l'opposé du lavabo. Des larmes coulaient sur ses joues, il essayait de prendre des grandes inspirations. Il ne pleurait jamais à cause de ça d'habitude. C'était comme si les visions étaient plus fortes que lui, comme si elles gagnaient. Et il ne pouvait pas perdre ce peu de contrôle qu'il avait. Ca le rendait encore plus fou qu'il ne l'était. La vision était de retour, assise sur le lavabo, devant  le miroir. 

"Oh, donc  tu as appelé ton petit Oswald pour qu'il te sauve ? Et si je prenais le contrôle et le tuait ? Qu'est ce qu'il se passerait ?" dit la vision, un sourire sadique sur le visage.

Ed ne répondit pas, tentant simplement de se concentrer sur autre chose.

"Imagine Ed... Tes doigts, autour de sa gorge... Serrant de plus en plus fort tandis qu'il se met à pleurer et te supplie d'arrêter parce qu'il n'arrive plus à respirer... Et son corps qui tombe sans vie à tes pieds... Imagine le rush d'adrénaline que tu ressentirais... Le même que  celui que tu as eu il n'y a pas si longtemps..." 

"TA GUEULE !" hurla Ed. Il ne pouvait pas supporter ça. L'idée qu'Oswald ne meure à cause de lui et de sa folie lui était complètement  insupportable. Il se leva d'un bon et frappa la vision, sa main passant au travers du miroir. Il s'est ensuite souvenu qu'on ne pouvait pas frapper une vision, mais la douleur de sa main l'aida à revenir à la réalité.
Ce n'est qu'à ce moment qu'il entendit la sonnette. Il alla ouvrir le plus vite possible.

"Oh Ed !" Oswald était là. Edward se laissa tomber dans ses bras, en pleurs. "Oh Ed... Attends un peu chaton..." Il emmena Ed à l'intérieur et le poussa sur le lit. Ed tomba  assis dessus.

"Os... Oswald... Dis moi... Qu'il n'y a personne..." pleura Ed, complètement à bout.

"Il n'y a personne Ed, il n'y a que toi et moi." dit Oswald en essuyant les larmes d'Ed. "Attends, je vais soigner ta main." Il se leva et alla dans la salle de bain, gardant la porte grande ouverte, pour qu'Ed puisse quand même le voir. Oswald vit les morceaux de miroir sur le sol. Il savait ce qui était arrivé. Ce n'était pas la première fois qu'Ed avait ce genre de crises. Il prit des bandages et du désinfectant avant de  revenir vers Ed. Il prit sa main, la désinfecta et l'enveloppa dans des bandages. 

"Voilààà..." dit Oswald en enlaçant de nouveau. Ed sentit des larmes lui brûler les yeux et n'essaya pas de les retenir. Il n'en pouvait plus, ilavait juste besoin d'être rassuré.

"Shhhhh... Je suis là Ed..." murmura Oswald. Ils s'allongèrent sur le lit, blottis l'un contre l'autre. Oswald sentit Ed trembler contre lui. Il se débarrassa de son jean et de son hoodie  et tira la couverture sur eux. Ed plongea sa tête dans le torse d'Oswald.

"Shhhh Ed... Ca va aller..."

"Oswald... Et... Et si je te fais du mal..? Il... Il a  dit qu'il prendrait le contrôle... Et... Et qu'il te tuerait !" sanglota Ed, complètement effrayé.

"Oh Ed... Tu ne me feras pas de mal, je le sais..." chuchota Oswald, caressant le dos d'Ed. Il n'arrivait pas à le calmer, il n'avait pas l'habitude de voir Ed si mal. Il se souvint soudainement de l'un de leur premiers souvenirs en commun. La berceuse !

The fire has gone out

Wet from the snow above

But nothing will warm me more than my, my mother's love

I light another candle

Dry the tears from my face

Nothing can protect me more

Than my mother's warm embrace

The path ahead is dark

So dark I cannot see

But I will not fear

Cause my mother looks over me.

Oswald chantait tout près de l'oreille d'Ed, caressant son dos et ses cheveux en même temps. La respiration d'Ed ralentit, ses sanglots semblant enfin s'apaiser. Oswald se recula un peu pour essuyer les larmes de son amour. 

"Dors Ed, je serai là quand tu te réveilleras." murmura Oswald avant de l'embrasser tendrement. Ed sourit avant de s'endormir dans les bras d'Oswald, trop fatigué pour rester éveillé plus longtemps. Oswald le serra contre lui, passant sa jambe par dessus celles d'Ed.

Ed se réveilla en premier.  Il bailla et tenta de s'asseoir, sans succès. Oswald avait ses bras autour sa taille et le maintenait fermement contre lui. Oswald était plus fort que ce que les gens pensaient. Il se souvint de la soirée d'hier et sourit malgré tout. Il se rallongea contre le torse d'Oswald et l'enlaça de nouveau.

Le GCPD  pouvait attendre. Tout pouvait attendre. Tout ce qu'il voulait, c'était serrer Oswald dans ses bras un peu plus longtemps. Se raccrocher à celui qu'il aimait.

"Tout peut attendre. Je ne bouge pas." Ed murmura à lui même avec un sourire doux, posant un petit baiser sur le torse d'Oswald.  Et c'était peut-être son imagination, mais il pourrait jurer que lorsqu'il prononça ces mots, Oswald le serra plus fort en murmurant un léger :

"Moi non plus."