Violence :

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Une balade main dans la main. S'embrasser sous l'arc du triomphe. Une croisière sur la Seine. Un dîner romantique aux chandelles. Rentrer et se faufiler sous la couette. Se chuchoter des mots doux... 

La soirée parfaite. Je l'aime si fort ! Je l'aime tant ! Je l'aime trop.

*****

Pâtes et jambon dans un bruit de couverts. Faire la vaisselle. Se brosser les dents. Se mettre au lit. Se faire engueuler pour avoir éteint la lumière. Se lever. Aller boire un verre d'eau. Entendre un bruit de casse. Courir à la chambre. Voir la télé au sol. La douzième. Se cacher sous le lit. Trop tard. La lampe dans la tempe. Du sang. Des cris. Ne pas pleurer. Ne pas montrer son mal. Courir vers la porte. Se faire poursuivre. S'enfermer dans la salle de bain. Dormir dans la baignoire.

La soirée horrible. Je la déteste si fort ! Je la déteste tant ! Je la déteste trop.

*****

Elle me fait rire et me fais pleurer. Elle me fait crier et murmurer. Elle me fait mal et du bien. Elle me fait voler et ramper, voyager et rester chez moi, elle m'enchante et me dégoute, m'aime et me désaime, me complimente et m'insulte. Elle boit et mange à mes dépens, tout comme la mort de ce vieil Éluard. Elle est si douce et si cruelle. Elle est mortelle et vitale.

Je ne peux pas me passer d'elle, pourtant, il faudrait qu'elle sorte à jamais de ma vie.

Elle joue avec moi, avec mes sentiments.

Une journée, elle sera adorable et je n'aimerais comme au premier jour, je serais fou d'elle.

Le lendemain, elle sera en colère parce que la vaisselle n'est pas faite ou parce qu'il y a de la poussière ici ou là. Elle cassera tout ce qui lui passe sous les mains, même si ça doit me toucher ou casser autre chose en tombant.

Ces jours-là, je la déteste. Je veux tout quitter. Combien de fois me suis-je retrouvé à l'hôpital pour une plaie ? Combien de fois ai-je sonné chez des amis pour un lit ? Combien de fois ai-je tapé le 17 sur mon téléphone sans oser appuyer sur la touche verte ?

Je suis un lâche. Un faible. Je le sais. Mais je ne peux pas me la sortir de la tête...

Et elle trouve toujours un moyen de se rattraper. «Les médecins te l'ont dit, Hugo, je suis bipolaire !», «Je te promets de me soigner !», «Pardonne-moi, s'il te plaît, je suis désolée !», «C'est horrible ce que j'ai fait, je suis un monstre ! Va-t'en !». Toujours les mêmes phrases. Et toujours, je cède.

Mais pas là. Je viens de me réveiller dans la baignoire avec un mal de dos et une nouvelle plaie. Encore. Elle tambourine à la porte en me suppliant.

Mais je ne céderais pas. Plus maintenant. Il est trop tard, j'ai déjà trop attendu.

Je me saisis de mon téléphone et appelle le 17. Elle s'effondre par terre en m'entendant.

Mais ça ne me fait plus rien. Je ne céderais pas. J'entends sonner. Défoncer la porte. Des cris. Des pleurs. Des appels au secours. Mais je me bouche les oreilles, je me suis promis de ne pas céder. Pas cette fois.

Puis soudain, un claquement de porte, et plus rien. Que du vide. La liberté.

Adieu Sandra !

Coucou ! :)

Je suis vraiment désolée de ne pas avoir publié mon one-shot avant, mais j'avais complètement oublié que je devais le faire ! :o J'espère qu'il vous plaira quand même... Bonne lecture !

Elfie ^^


Recueil de textes [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant