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"Ils venaient de finir. Tobio avait posé sa tête sur l'épaule d'Oikawa et sentait les pulsations rapides du sang sous sa peau, toutes droites venues de son cœur. Il reprit lentement une respiration normale et sentit un bras entourer sa taille. Il resta un moment immobile, la joue contre la peau tendre de l'épaule, puis leva une main vers la poitrine d'Oikawa et fit courir ses doigts le long de la peau blanche et sculptée. C'était le genre de geste qui entrait davantage dans l'intimité des esprits que l'intimité physique, et par conséquent nouveau dans leur relation, mais Tobio était comblé et euphorique, et avait envie d'être taquin.

-Tu sais, murmura-t-il paresseusement, on ne pourra pas continuer indéfiniment.

-Pourquoi cela ? répliqua la voix d'Oikawa au dessus de sa tête.

-Parce qu'un jour, on aura des responsabilités. On sera peut-être mariés et pères de famille. Et on ne pourra plus se voir.

Il y eut un silence.

Kageyama se sentait d'humeur mélancolique et arrêta sa main sur le flanc. Il passa sa jambe par dessus celles d'Oikawa et bascula pour s'allonger sur lui et voir son visage. Il n'avait pas bougé et le contemplait d'un air tranquille, les yeux endormis.

-On se verra quand même, chuchota-t-il. On n'est contraint à rien. On a toute la vie.

-Tu nous vois dans vingt ans, deux mecs casés avec une vie de famille, à se donner des rencards dès qu'on peut comme maintenant ?

Oikawa louchait légèrement pour le regarder, nota Tobio. Ses cheveux étaient éparpillés sur l'oreiller, comme une explosion d'épis châtains, et ses lèvres rouges et charnues paraissaient boudeuses.

-On improvisera. Il y aura toujours une solution.

Sa voix était ferme et apaisa Tobio. Quand il parlait du futur avec Hinata, ce dernier était évasif, se concentrait sur l'instant présent, vivait au jour le jour. Kageyama avait tenté de l'imiter, mais ne s'y accommodait pas. Il avait besoin d'être rassuré. Le soulagement dut se lire dans ses yeux car ceux d'Oikawa, qui s'étaient durcis lorsqu'il parlait, se radoucirent. Il enserra la taille de Tobio de ses deux bras pour coller leurs corps, et Kageyama laissa son visage reposer sur sa poitrine. Il sentit le menton d'Oikawa négligemment appuyé sur le haut de sa tête, et finit par s'endormir là, bercé par les battements réguliers du cœur sous son oreille."


(Il y a eu le même genre de scène dans le chapitre 15, mais dans un contexte légèrement différent)

Des Coeurs et Des Corps - Scènes coupées et brouillonsWhere stories live. Discover now