Nos Ailes Ennemies

Chapitre 12: Le rendez-vous (partie 2)

La voiture émettait un klaxon continu, qui me faisait extrêmement paniquer. Je savais qu'il y avait des gens à l'intérieur, mais je ne pouvais pas bouger. De peur que d'autres choses horribles ne se produisent.

Mais j'y pense! c'était peut-être un rêve!

- C'est un rêve!, chuchotai-je a moi-même. Une hallucination! C'est dans ta tête, Gwen.

Je commençais a rire nerveusement et a secouer la tête. Mais puisque la voiture ne disparaissait toujours pas, et que le klaxon assourdissant continuait, j'arrêta de sourire. Tout ce que je pus faire était cacher mes yeux a l'aide de mes mains.

Je les retirai. La voiture était toujours là.

Je les remit, et les enlevai. Même chose...

Ce n'était pas un rêve. Et cette scène ne pouvait m'empêcher de me rappeler mon propre accident. Qu'elle Horreur!

Tout d'un coup, le klaxon s'arrêta, et la vérité me frappa. Il y avait un petit garçon dans la voiture!

À grande, enjambées, je traversai la route en courant. En atteignant la vitre fracassée du côté conducteur, je voyait l'homme qui conduisait. Il avait...

Oh mon Dieu...

Le côté gauche de son crâne ressemblait a un cratère. Mais un cratère ensanglanté et dégoulinant.

Et le pire c'est qu'il n'était même pas mort. Je le sus lorsque ses yeux vitreux se levèrent vers moi, et que sa cage thoracique s'élevait et s'affaissait faiblement. Ce qui me surprit le plus fut la force qu'il avait pour tendre une main tremblante vers moi.

Êtes-vous un ange...

Il me parlait, mais pourtant, ses lèvres ne remuaient pas. Sa voix provenait de son âme, et volait jusqu'à moi.

Les larmes aux yeux je lui saisit la main, et hochai nerveusement la tête. Dès le contact, une lumière dorée l'entoura. Je sentit toutes sortes d'émotions. Ses émotions. Haine, peur, curiosité, surprise, détermination. Et finalement, la paix et la sérénité.

Est-ce que ça fait mal... de... mourir?

Non... C'est comme s'envoler...

Sans m'en rendre compte, je savais absolument quoi dire. Il me faisait confiance et moi aussi. Il m'offrit un pâle sourire, et je le lui rendit. Puis des que je sentit qu'il me quittait, je recommença a lui parler.

Maintenant, regardez-moi dans les yeux...

Il s'exécuta.

Vous êtes libre... Vous êtes en paix... Vous êtes léger... Et... vous dormez...

Et, après m'avoir offert un dernier sourire, il s'en alla.

Sa main glissa des miennes.

Ses yeux se fermèrent.

Et la lueur dorée qui l'entourait s'envola vers le ciel légèrement étoilé de l'aube.

Je n'avais jamais assistée à une mort. Je ne connaissait pas cet homme. Et pourtant j'étais extrêmement chamboulée. Comme si cet homme était un proche. Et le petit garçon...

LE PETIT GARÇON MERDE!!!

Je contournai la voiture, trébuchant sur une racine au passage.

Le petit garçon était mort.

Silencieux.

Immobile.

Le corps couvert de marques violacées