Chapitre 7: Promesses de lendemain

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Plus aucun rayon de soleil ne passait par la couverture nuageuse, la nuit était doucement tombé pour la comparaison, ma colère n'avait fait que croître. Je regrettais presque de ne pas l'avoir tué sur place, le monde n'en aurait été que plus beau. Pourtant, cette formidable colère m'effrayait tout autant qu'elle me fascinait. C'était une lame à double tranchant, elle pouvait aussi bien m'apporter la vie que la mort. De plus, malgré mes paroles, je savais que je devais garder cette agressivité pour les hurleurs, ils étaient ceux que je devais exterminer. Les autres n'étaient que des obstacles à ma vengeance.

J'observais le ciel légèrement étoilé du toit du dortoir. Je songeais au nombre de fois où j'avais regardé ce même ciel, à la même place avec Nisanha. Je fermais les yeux, il me semblait presque entendre ces bruits de pas, pour se placer à côté de moi, je ressentais presque le contact de nos jambes plaqués l'une contre l'autre, sa douce odeur remontait dans mon esprit, puis rouvrant les yeux, déclara d'une voix moqueuse :

« T'en a mis du temps pour me retrouver dis-de donc ? »

Zero Two venait de s'assoir à côté de moi, souvenir et réalité s'était mêlé, la fatigue me faisait largement déliré au point d'avoir espéré que tout ceci n'était qu'un rêve, pourtant, c'est bien la voix de mon nouveau pistil qui me répondis :

« Ta cachette était plutôt bien caché j'avoue ! »

Je me laissais aller à un léger soupire. Zero Two, elle ne faisait jamais de références à Nisanha, je m'en rendais compte maintenant sa compagnie était agréable et c'était pour cela que je crois que je n'avais pas encore péter les plombs, Zero Two, était une résistance dans mon cœur...

« L'autre est pas mort ? »

C'était une question rhétorique, je ne voulais pas forcément de réponse... La jeune femme gloussa légèrement avant de répondre :

« J'en ai absolument aucune idée si tu veux tout savoir. Et puis, tu dois t'en foutre toi aussi... »

Je me mis à sourire avec le même sourire carnassier que j'arborais de plus en plus souvent. Il était vraiment bon de parler avec quelqu'un qui me considérait comme un étamine sans histoire, sans passé, juste un étamine du temps présent, sans parler de Nisanha. La pitié ne me fera jamais devenir plus fort, seul la rage, la colère me permet d'avancer... la pitié non, ainsi, si Zero Two ne parlait pas de Nisanha, c'était vraiment quelque chose que j'appréciais.

Pourtant, malgré toute ma sympathie pour Zero Two, je me murais dans le silence, délicieux silence je n'aspirais qu'à entendre le vent et profiter. C'était agréable et j'étais grisé par ce silence, mais celui-ci ne dura pas longtemps car Zero Two brisa ce silence avec des paroles énigmatiques :

« Dis Ran, connais-tu l'amour ? »

Je ne pus que lancer un regard déçu, déçu que celle-ci ait brisé ce silence. Mais, pourtant, malgré cela, le pistil avait fait monter ma curiosité, j'avais vraiment envie de savoir ce que c'était désormais. Je n'avais jamais entendus parler de « l'amour ». Ainsi, avec un léger sourire de coin, je lui répondis :

« Non, j'sais pas ce que c'est... Mais, j'imagine que tu vas répondre à mes interrogations ? »

La jeune femme se releva, brisant l'union charnelle de nos jambes plaquées l'une contre l'autre. Puis, se tournant vers moi, avec un petit sourire se tourna vers la voute céleste et regarda les étoiles dans le ciel, regardant un point très loin, très très loin, comme inaccessible et d'une voix douce, pausé et irrésistible déclara :

Deviendra-tu un démon pour moi?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant