The Grenade

Jour 24

Ce matin, ayant dû assister à une réunion du conseil d'administration, j'ai en même temps accepté de rencontrer quelques investisseurs. Arrivée l'heure du déjeuner, je commence à ranger mes affaires mais je suis interrompue par mon assistante qui crie à en perdre la voix. Quand je me retourne, un groupe de jeunes est entré de force dans mon bureau.

"Mademoiselle Bright ! s'exclame la brune. Nous devons vous parler !
- Ça tombe mal, je devais aller manger ! m'exclame-je.
- Excusez-moi, Mademoiselle, je n'ai pas réussi à les retenir, s'excuse mon assistante.
- C'est très important ! Vous êtes notre dernier recours ! s'exclame la jeune femme.
- Très bien, installez-vous ! Carla, appelez donc Nick et Jonathan pour leur dire que j'aurais un peu de retard. Si jamais ils ne répondent pas sur leur portable, essayez chez moi, ils doivent certainement y être.
- Je m'y attelle immédiatement !"

Carla sort rapidement, refermant la porte alors que je me redirige vers mon bureau mais une fois de plus, je suis interrompue par une visite surprise.

"Tu en as parlé aux filles ! s'écrie Ivan en entrant en trombe.
- Excuse-moi ?! Qu'est-ce qui te prend d'un coup ? m'exclame-je. Tu déboules comme ça, comme une furie !
- Tu prends le risque d'en parler à de parfaites inconnues ?! Tu es sérieuse ?!
- Ce ne sont pas de parfaites inconnues pour moi ! De plus, j'ai un rendez-vous qui vient tout juste d'arriver donc je suis occupée. Et si tu pouvais éviter de t'énerver ça m'arrangerait, surtout quand c'est pour quelque chose d'aussi insignifiant !
- Insignifiant ?! Tu te rends compte de ce que tu viens de faire, au moins ?! Elles pourraient très bien aller en parler à la police !
- Qu'est-ce que ça te ferait ? Après tout, tu n'es pas concerné, dis-je calmement.
- Si un d'entre nous est en danger, on se doit d'aller le libérer, tu ne te souviens pas ?
- Si je m'en souviens très bien mais je n'aurais pas besoin de votre aide ! Je peux me débrouiller seule ! Je réussis toujours à me sortir des situations compliquées, tu me connais depuis le temps !
- Mais bien sûr !"

Il jette sur mon bureau ma veste en cuir des 3S que je lui avais confié avant de partir et s'en va rapidement. Le regard surpris de mes invités montrent très clairement qu'ils connaissent ce symbole et qu'ils savent ce que ça veut dire sur ma situation mais je ne me laisse pas démonter. Je range ma veste dans un tiroir de mon bureau et m'installe en face d'eux. Avec tout ce que m'avait dit Ivan hier, j'ai du mal à réaliser qu'il vient tout juste de s'énerver avec un panache que je ne lui connaissais pas.

"Donc ! Qu'est-ce que je peux faire pour vous !" m'exclame-je.

***

De retour chez moi, je trouve Nick et Jonathan entrain de siroter leur chocolat chaud sur la terrasse couverte et chauffée pour l'hiver.

"Et bah, dis donc ! Tu en as mis du temps ! râle Jonathan.
- C'est ça d'hériter du jour au lendemain d'une entreprise de plusieurs millions de dollars ! réplique-je. Tout est loin de se passer comme on l'espérerait !
- Bon ! Venons en à ce qui nous intéresse ! rétorque Nick.
- On est d'accord ! déclare-je en m'asseyant à côté de lui. Où est mon chocolat chaud ?!
- Je parlais de l'enquête, Maya ...
- Et moi de mon chocolat chaud !"

Une employée me dépose une tasse remplie d'où une légère fumée s'échappe.

"Merci ! Bon, on peut s'y mettre maintenant ! sourire-je.
- Ici ? me demande-t-il surpris.
- J'en ai marre d'être enfermé au sous-sol !
- Oui mais il y a une raison pour qu'on s'y soit installé !
- Très bien ..."

Après que nous nous soyons déplacés au sous-sol, Jonathan s'attelle à la construction de notre « tableau d'enquête ». Il sort donc un nouveau tableau transparent, que j'avais commandé au début de notre enquête, puis le sépare en quatre parties qu'il nomme avec un feutre noir : Lieux, Victimes, Suspects, Mots.