Chapitre 15 ~ Lia

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     Oh Mon Dieu... Comment lui annoncer ?... Il ne va pas aimer et je le comprends.

     J'ai tellement peur qu'il me quitte...


     — Princesse ?

     — Quoi ? Oui...


     Allez, respire et lance-toi !


     — Avant de tout t'expliquer, jure-moi que tu ne m'en voudras pas...

     — Pourquoi cette ques...

     — Jure-le !

     — Ok ! Je le jure. A part, si tu as tué ma famille, je ne vois pas en quoi je pourrais t'en vouloir.


     Je me sens blêmir. Je souffle un bon coup.


     — Mon père est...

     — Mort quand tu avais six ans. Oui, tu me l'as déjà dit.

     — Mais ce que tu ne sais pas, c'est qu'il a fait une overdose... Je murmure.


     Je n'ose le regarder mais je sens ses yeux sur moi.


     — Ma sœur est un « bébé accident », elle n'était pas du tout désirée. Moi... Si. Mais ça ne l'a pas empêché de continuer à dealer...

     — Princesse...

     — Jusqu'au jour où il a commencé à consommer aussi. C'était un cercle vicieux, il vendait pour acheter sa dope. Ma mère ne supportait plus de le voir défoncé.


     Je reprends ma respiration et ne le regarde toujours pas. Je ne veux pas voir sa pitié, sa haine ou sa compassion.


     — Un jour, il n'est pas rentré... Maman était en panique puis le téléphone a sonné et le verdict est tombé. Il avait été découvert mort dans un squat de toxico...

     — Mon Ange... Regarde-moi...


     Je lève les yeux est découvre sa tristesse et sa rage.


     — Tu n'y es pour rien, Ma Puce. Me dit-il en essuyant mes larmes.

     — Ma mère était anéantie. Je continue. Elle devait trouver un boulot pour nous nourrir et payer le loyer et elle n'a rien trouvé de mieux que de s'accoquiner avec les anciens amis de mon père...

     — Bébé... Murmure-t-il en me prenant les mains.

     — Elle s'est mise à vendre de la coke à son tour et a en consommer... Quand j'ai eu onze ans, elle s'est fait pincer et a été arrêtée. Depuis, elle fait des allers-retours entre la maison et la prison... Je crois que le plus long que je l'ai vue, c'est un mois entier puis retour à la case taule...


     Il me serre les mains. Il ne sait pas comment réagir mais je ne lui en veux pas, ce n'est pas évident de trouver les bons mots. Je préfère qu'il ne dise rien.


     — A sa première incarcération, dans mon malheur, j'ai eu de la chance. Je n'ai pas été placée en foyer car ma sœur avait dix-huit ans. Le seul hic, c'est qu'elle devait partir à la Fac. Ma tante s'est occupée de moi et ma sœur prenait le relais quand elle rentrait... Ca n'a pas été facile tous les jours... Et j'entendais bien ce que disaient les gens dans mon dos... Certains me crachaient pratiquement dessus et d'autres me plaignaient...

Forever me #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant