Meet the Dark side (Markiplier/Darkiplier) (Tome 1) (FR)

Chapitre 6 : Une seconde tentative

Ma mère nous avait fait du spaghetti pour le souper. Un repas parmi mes préférés. J'ai toujours raffolé des pâtes, mais rien n'est comparable à une bonne assiette maison de spaghetti, avec la recette de sauce spéciale de ma mère, transmise par sa propre mère. Mon père n'était pas encore arrivé, heureusement, et il ne rentrerait sûrement pas avant ce soir, tard dans la soirée. J'observai ma mère du coin de l'œil, en même temps que je mangeais. Ça me faisait mal au cœur de la voir ainsi. Elle avait un œil au bord noir à l'œil gauche et elle avait l'air épuisée. Je suis sûre qu'elle n'avait pas beaucoup dormi la veille, peut-être même aucunement. Elle me regarda aussi du coin de l'œil et, lorsqu'elle vit que je la regardais également, elle se mit à rire légèrement, avant d'avaler sa bouchée, de s'essuyer avec sa petite serviette de table et de porter davantage son attention sur moi, se redressant un peu mieux sur sa chaise.

- Ça n'a pas l'air aussi grave que ce que tu en penses, me dit-elle sur un ton des plus calme, un tout petit sourire se formant sur ses lèvres. Si je n'appuie pas dessus, je ne ressens aucune douleur.

- Tu es allée à ton travail comme ça ? Ayant l'apparence d'une femme battue et en manque de sommeil ? lui demandai-je, le sourire en coin de bouche.

Malgré mon sourire, on pouvait parfaitement déceler un brin de tristesse dans ma voix et de même que dans mon regard. Je n'avais même pas osé regarder ma mère dans les yeux en lui posant ma question et en lui émettant mon commentaire. Afin de cacher ma peine, je commençai à me ronger les ongles de mon index et de mon majeur gauche, me concentrant sur mon assiette avec mon repas à moitié mangé devant moi.

- Ne t'en fais pas... Disons que j'ai un peu menti à mes collègues de travail.

Je détournai mon attention de sur mon assiette de pâtes pour la regarder. Lorsqu'elle vit que j'avais complètement mon attention sur elle, elle lâcha un petit rire malaisant, détournant le regard par la même occasion, avant de le reposer sur moi.

- Je leur ai dit que j'avais déménagé des boîtes au grenier avec ma fille et que, sans faire exprès, l'une de ces boîtes m'était tombée sur le visage. Je leur ai dit que le coin de la boîte m'était atterri dans l'œil.

Je la regardai, les yeux immensément grands, avant de me mettre à pouffer de rire. Ma mère ne fit que me regarder, confuse et silencieuse, se demandant bien ce qu'elle avait pu dire de drôle. Il faut dire que son histoire était absurde, mais...

- J'ai dit la même chose à Bob et à Wade ce matin.

Ma mère se mit à rire également, lorsque je lui ai dit cela. Il n'y avait aucun doute que cette femme était réellement de ma mère.

- Il faut dire que c'est encore moins absurde que toi, lui dis-je, frottant légèrement mon auriculaire droit contre l'os de ma joue droite.

- J'ai mis du maquillage... Beaucoup, mais je voyais que ça restait assez apparent... J'ai tout simplement mis un bandage sur mon œil.

- Tu as été capable de travailler comme ça ?

- J'ai eu de la difficulté, mais j'y suis arrivée.

Nous nous sommes mises à rire en même temps à ce moment-là. Je sais bien que ce n'était pas quelque chose que l'on devrait rire. Je veux dire... Ma mère est une femme qui se fait battre par son conjoint et je suis une fille qui amasse les accumulations de colère de son père... Mais je crois qu'on aimait mieux en rire que d'en pleurer. Puis, un silence retomba entre nous deux.