« Tout changement est difficile au début, compliqué au milieu puis magnifique à la fin »
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HELA
Je m'aventurai à nouveau dans cette immense ville qui avait un jour été «mon chez-moi».
Ici rien n'avais changé mais j'avais l'impression que tout était différent. Pourtant les buildings n'avaient pas bougés. Écrasant et majestueux, ils dominaient la ville tels d'implacables colosses. L'afflux de monde n'avait pas diminué lors de l'heure de pointe -comme nous pouvions en payer les frais en ce moment même-, mais alors qu'étais-ce ?
Le problème, peut-être provenait-il de moi.
La ville, elle, était immuable au temps mais je ne pouvais malheureusement en dire autant.
J'avais changé. En bien ou en mal, cela restait encore à déterminer.J'enfonçai mes écouteurs dans mes oreilles et appuyai sur le bouton play. Symphony de Clean Bandit remplaça la musique rétro diffusée par la chaine radio favorite de mon père. C'était surtout la seule qu'il acceptait d'écouter, jugeant les autres trop adeptes à diffuser des "déchets musicaux".
Je me demandais bien pourquoi mon frère avait décidé de revenir ici. Aménager son futur dans une ville regorgeant de souvenirs du passé, n'était-ce pas ironique ?
Pour ma part, j'avais définitivement raillé cette partie de ma vie, car ce que je souhaitai par-dessus tout, c'était oublier. Parce que faire comme si rien ne s'était passé était ce qui m'avait aidé à ne pas sombrer. Ne plus avoir à me souvenir des moments heureux qui me ramenaient incessamment aux autres.
Depuis la minute où mon père m'avait annoncé que nous allions rejoindre mon grand-frère en Virginie, j'avais redouté autant que j'avais attendu avec hâte nos retrouvailles.
Depuis qu'il s'était installé là-bas, nous n'avions plus eu de nouvelle. Comme s'il nous avait raillé de sa vie. Il ignorait nos messages, filtrait nos appels et j'en passe. Enfin jusqu'à ce fameux coup de fil.
J'avoue ne pas avoir explosé de joie à l'idée de le revoir comme je l'aurai surement dû. Ce fut même tout le contraire.
Je voue autant d'amour que de rancœur à celui qui nous a quitté sans un regard en arrière. Parfois, j'ai l'impression d'être une bombe à retardement prête à exploser.La voiture se gara devant une immense demeure aux allures de château Shakespearien.
J'en eu le souffle coupé. Waouh.
Cette villa, outrageusement plus grande que mon ancienne maison, semblait appartenir à un monde auquel je n'appartenai pas. Là où l'opulence était monnaie courante et où l'argent coulait à flot.
Monolithe de pierres, robuste et cossu, il se dressait de son imposante stature devant ma frêle silhouette, me donnant l'impression d'être une lilliputienne alors même que ma taille était respectable. Dans une symétrie parfaite, deux imposantes tours étaient placées de chaque côté d'une plus petite, où siégeait la porte d'entrée -le seul élément sur le bâtiment ornementé de quelques moulures gravées.
C'était un décor enchanteur ne pouvant abriter que princes et princesses de contes de fées. Sûrement pas moi et ses guenilles me servant de vêtements.Mon père et moi échangeâmes un regard surpris.
Il était clair que lui non plus ne s'attendait pas à ce que Zach vive dans une maison pareille. Nous avons toujours eu un style de vie relativement modeste, notre père ayant tout juste assez de revenues pour subvenir à nos besoins.
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Things Love change
RomanceAs-tu déjà ressentis une peine si grande qu'elle t'en consume de l'intérieur ? Le deuil. C'est autant physique que psychologique. Ça fait mal, un putain de mal de chien. Tellement que l'envie de t'arracher le cœur pour atténuer ta douleur devient c...