HELAJe fourrai une bouchée de salade insipide dans ma bouche, mâchant avec automatisme la laitue qui se coinça entre mes dents. Génial.
Avec agacement, je délogeai le tout avec le pointu de ma fourchette que j'essuyais à l'aide de ma serviette.
Le brouhaha dans mon dos s'amplifiait à mesure que les minutes s'égrenaient, piétinant ma quiétude. Plus l'heure s'avançait, plus le nombre de lycéen augmentait et s'agglutinait autour des tables comme des mouches autour d'une bonne merde. Ce lycée allait me faire devenir claustrophobe.
J'écrasais ma joue dans la paume de ma main en poussant un soupir à fendre l'âme. Après ma petite altercation, les langues de vipère avaient vite déformer les faits. Les versions qui en découlèrent furent pire qu'un mot avant-après le téléphone arabe. Certains pensaient que j'avais démonter la gueule d'un type parce qu'il avait refusé de me refiler une clope. Hela la badgirl, pour vous servir.
En tout cas, ça m'avait bien fait rire.
Trifouillant du bout de la fourchette mon assiette de nouille remplie, celle-ci ne me donnant aucune envie. Ça avait l'air flasque, limite sans goût.
La faim me faisait cruellement défaut et je devais presque me forcer à avaler, ne serait-ce que pour ne pas m'écrouler au détour d'un couloir. Ce serait sacrément bête quand même !
- Salut...
Je relevais la tête, une mèche de cheveux me tombant sur le devant du visage. Je la remis derrière mon oreille, légèrement agacée. Cette foutue touffe de cheveux ne poussait pas -allez savoir pourquoi- et ça me mettait les nerfs en pelote.
J'observai sans un mot l'expression gêné de celle qui se tenait devant moi. Elle ne se tenait pas droite, ses mains dansaient la valse et sa nervosité suintait jusque d'entre ses orteils.
Elle avisa mon regard scrutateur et vira rouge pivoine. Bon, il faudrait que j'apprenne à arrêter de dévisager à tout va. Il me disait que mon regard trop appuyé pouvait mettre mal à l'aise ou que l'on pouvait se méprendre et croire que j'apporte un jugement. Alors que non, j'analysais pour mieux comprendre.
- Je tenais à te remercier... pour tout à l'heure, je veux dire, ajouta t-elle devant ma mine perplexe. Et si il y a quoique ce soit que je puisse faire pour...
- Tu ne me dois rien, la coupé-je mon regard froid planté dans le sien. C'est normal. Ce qui l'est moins en revanche, c'est que personne d'autre n'ai réagit, sifflé-je un peu plus fort en direction d'un groupe d'ados qui nous lançais des coups d'œils curieux.
J'avais volontairement augmenter ma voix de quelques décibels et ils détournèrent le regard.
Je ne savais même pas s'ils étaient là, ce matin et je m'en branlais. La honte peinte sur leur visage suffisait à me dire qu'ils n'auraient pas fait mieux que ceux qui étaient présent.-Oh tu sais, je ne leur en veux pas... Ils avaient peur d'avoir à subir la même chose, c'est tout. Et je le comprend.
Sa naïveté me fout en rogne mais je ronge mon frein. Certaine personne sont faite pour ce faire piétiner par le troupeau, je n'y peut rien et je ne changerai pas sa façon de raisonner.
- C'est toi que ça regarde. Mais à ta place je ne serai pas si compréhensive. C'est en partie à cause de gens comme eux que le harcèlement continue d'exister. Ce sont des lâches, un point c'est tout.
Elle se mord la lèvre inférieur, détournant son regard du mien. Qu'y a t-il à répondre à cela après tout ? Elle ne me fera pas changer d'opinion et débattre sur ce sujet, je n'en éprouve pas l'envie. Je suis butée et cela je l'admet de bon cœur car je le vois la plupart du temps comme une qualité.
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Things Love change
RomanceAs-tu déjà ressentis une peine si grande qu'elle t'en consume de l'intérieur ? Le deuil. C'est autant physique que psychologique. Ça fait mal, un putain de mal de chien. Tellement que l'envie de t'arracher le cœur pour atténuer ta douleur devient c...