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Regarde moi Minho.

Je m'installe sur une banquette et regarde la route passer tranquillement, les écouteurs dans les oreilles.
Je sais qu'un groupe de fille rigole à mes côtés, je n'y prête pas attention et me concentre sur la musique. Une vieille dame s'installe à mes côtés, je la salue poliment puis je finis par descendre du bus, le groupe de fille derrière moi.

Les grilles du lycée sont à ma portée. Ma main vient directement se placer sur mon ventre, les douleurs reviennent tout d'un coup.
J'oublie, j'oublierais.

J'arrive à me faufiler parmi la foule en délire. Je prends alors place sur un banc dans la cour, à l'écart des autres. Malheureusement, des pas lourds se font entendre derrière moi, résonnant dans mes frêles oreilles. Je déglutis lorsqu'un idiot me prend par la chevelure. Ça commence.

Alors le gay ? On a pécho tout le week-end ? il rit jaune. Ça m'énerve.

Lâche-moi grand malade. Retire ta grosse main poilue de mon t-shirt ou je ne vais pas y aller de main morte. je pense lui faire peur à ce moment là, mais vu son sourire qui s'élargit, non.

Sa bande qui n'avait pas bougée depuis le début, rigole. Deux s'approchent. L'un me tient par les poignets et l'autre fouille quelque chose dans mon uniforme. Non. C'est mon portefeuille qu'il prend !
J'essaye de riposter mais rien à faire, celui qui me tient n'a pas l'air d'être un bras cassé.

Le chef reprend :

T'es qu'une pute Jisung. C'est dommage, on t'aimait bien à la base. Tu étais un peu le populaire. Maintenant tu l'es mais dans l'autre sens !

Sa bande rit fort. Ça me démange de ne pas pouvoir réagir, car, si je l'attaque, ça n'est pas un, ni deux, ni trois coups que je vais recevoir mais une bonne vingtaine, et comme je ne suis pas encore guéri de la dernière fois - qui n'était pas plus loin que jeudi dernier - je préfère ne pas intervenir.
Je me trompe. Il me lâche et le " chef " me lance un gros coup entre les côtes, soit, là où j'avais le plus mal.
Je me laisse tomber après ça, séquestrant mes deux bras autour de mon ventre. Ils rigolent en coeur et s'en vont, ils me laissent enfin tranquille.
Je n'aurais qu'à dire que j'ai perdu mon portefeuille au lycée.
Mon téléphone vibre, je le sors et réponds.

Jisung ? C'est moi.

Minho ? Pourquoi tu m'appelles ? Il s'est passé un truc.

Non, Chan veut juste que tu viennes ce soir à la planque. Voilà, bonne journée. puis il raccroche.

Je laisse paraître un petit sourire. Je suis content qu'il ait pensé à moi. C'était peut-être pour m'informer que Chan voulait que je vienne, mais ça m'a fait plaisir de pouvoir entendre sa voix dans mon oreille. Il ne fait que remonter mon moral, et j'aime ça.

La sonnerie retentit, je m'approche du bâtiment C et cherche ma classe.
Deux garçons sont déjà à l'intérieur de la salle. Je vais m'installer au fond de la classe de mon plein gré, je m'attends à ce qu'on me lance quelques jurons. Personne n'a jamais osé me toucher en classe, par peur qu'un professeur arrive et voit l'horreur.
J'ai toujours voulu que ce jour arrive, qu'on me frappe en classe et qu'un professeur passe par là. Mais malheureusement, ils ont bien trop peur de me frapper dans une salle ouverte.
Une idée me vient en tête. Je décide de l'exécuter même si c'est assez risqué, je risque des choses mais on a qu'une vie.

  — Hé ! Vous deux. je parle assez fort, ils se retournent, un sourcil arqué. Vous êtes vraiment des gros gamins. Vous osez me frapper alors qu'en vrai, vous êtes deux grands idiots qui ont peur de se faire attraper par quelqu'un.

  — Répète le gay ? je sens une lueur d'énervement dans les yeux du garçon le plus proche.

J'ai la main qui soutient ma tête, presque affalé sur la double table. Je tremble des jambes, mais en respirant fort, ça devrait passer. Le seconde se lève, mon coeur bondit d'inquiétude dans ma poitrine déchirée par les coups.
Je n'espère qu'une chose, qu'un professeur finit par arriver. Seules des filles rentrent peu à peu. Elles ont l'air de ne porter qu'attention à leur apparence. De toute façon je sais très bien que ce ne sera pas elles qui viendront me sauver, elles sont plus du genre à rire. Une seule me regarde, elle a l'air inquiète.

Il s'approche de moi. Je finis par sourire niaisement, cela ne fait qu'accroître les choses. Je devrais arrêter de me moquer d'eux, ils iront en parler autour d'eux et le reste du groupe viendra me torturer jusqu'à l'apparition des os, et bien sûr, tout en m'insultant de pédale, de pd, ou gay, et encore de pute.
C'est un crime d'aimer quelqu'un du même sexe que soit ?

  — Tu as un problème sale tchoin ? son idiot d'ami rit derrière, attirant l'attention du petite groupe de fille. Je ne les regarde pas. Oserais-tu répéter ce que tu viens de dire ?

  — J'ai dit : vous êtes deux gamins à m'insulter. Je n'ai absolument rien fait. je devrais arrêter mes débilités maintenant, mais ça me libère d'un petit fardeau. Et puis je sais qu'ils finiront par me frapper alors autant y aller jusqu'au bout.

  — Nous ? Deux gamins ?  Et toi, la pédale ? Tu ne crois pas être un peu trop être mal placé pour dire ça ?

Je déglutis.

  — Absolument pas ! Je suis le meilleur de ce lycée de fou. Moi je suis totalement normal, comparé à vous.

Je sens les coups venir, mais aucun professeur en vu.

I AM YOU @ 𝚖𝚒𝚗𝚜𝚞𝚗𝚐Où les histoires vivent. Découvrez maintenant