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On m'a toujours dit de ne pas accepter les sentiments trop tôt, pour savoir si la personne vous aime toujours dans les quelques semaines à suivre.
Minho ne m'a pas avoué m'aimer, mais il m'a - en quelques sortes - prévenu qu'il pourrait m'aimer bientôt. Je ne sais pas quoi en penser mais ça me perturbe encore.
Je me tourne et voit Minho, dans l'autre lit, encore endormi tel un ourson. Il est si beau, j'en deviens fou.
Je ferme les yeux et essaye de penser à autre chose. La conversation de Changbin et Felix me revient en tête. Que voulaient-ils dirent par là ?
Je suis un peu ébranlé mais ils finiront par me dire, on est ami, pourquoi me le cacheraient-ils ? Et puis ça n'a pas l'air très grave.
Je repense à Suomi, je devais l'appeler. Je regarde l'heure, minuit. Ça devrait aller, je vais tenter de l'appeler.

Suomi appel entrant ...

  — Jisung ? Pourquoi tu m'appelles ? fait-elle avec une voix rompue.

  — Ah désolé, tu dormais ?

  — Non. Je suis désolé mais je dois raccrocher ...

  — Raccroche ! dit une voix derrière.

Elle ne me dit pas au revoir, elle vient tout juste de raccrocher. Mais que ce passe-t-il ? Elle devait être avec son frère. J'espère. Après tout, qu'est-ce que ça me fais qu'elle soit avec quelqu'un d'autre ? Il est peut-être un ami.

Je souffle et lâche mon téléphone. Je me lève et me dirige vers la salle de bains, j'ai besoin de me rafraîchir la tête, le chauffage est trop élevé dans cette chambre. Je me dirige vers celle-ci grâce à la lumière de la nuit, nous n'avons pas fermer les volets et il y a des décorations de noël qui clignotent sur les poteaux dehors.

Ma tête tourne, parce que j'ai trop longtemps été allongé, ça me fait souvent cette sensation de tomber.

C'est au moment où on s'y attends le moins qu'on se prend des choses insolites. Cette fois, c'est la porte que je heurte en pleine tête, je tombe en arrière et me tape l'arrière du crâne contre la moquette. Heureusement que mon tas d'habits était disposé ici, sinon, je serais probablement dans les pommes.

  — Qu'est-ce qu'il y a ? gémit Minho en se levant. Ça va, Jisung ?

  — J'ai l'air d'aller bien ? je chuchote le plus fort possible pour me faire passer pour méchant.

  — Attends.

Il se penche et me remonte à l'aide de ses bras. Lorsque mes pieds touchent enfin le sol, nos visages sont attenants. Je me sens rougir, suer. J'ai envie de l'embrasser. Son visage reçoit plusieurs couleurs pour cause des lumières qui s'illuminent en clignotant.
Elles me laissent paraître sa peau douce, ses lèvres écorchées par le froid de l'hiver. Ses cheveux ébouriffés. Il est quatre centimètres plus grand que moi, même si ça n'est pas le moment de comparer, je me sens obligé de remarquer les petites choses qu'appartiennent à Minho.
Sans m'y attendre, il pose sa main sur ma joue. Mon coeur ne cesse de s'affoler. Mes mains deviennent encore plus moites qu'avant.
Il mordille ses lèvres. Ça me rend tellement fou.

  — Tu t'es blessé quelque part ? questionne-t-il en passant sa main derrière mon crâne.

J'ai un mouvement de recul et trébuche sur mon lit. Il s'avance et s'installe sur mes cuisses. Il se penche et s'approche à une vitesse folle près de mes lèvres. J'avale ma salive et ferme les yeux, par peur.

  — Tu veux que je t'embrasse ?

Ça phrase me procure du frisson sur l'ensemble de mon corps brûlant.

  — Pas ... pas si tu m'aimes.

  — C'est un peu dur d'y répondre, pour l'instant.

  — Alors tu veux m'embrasser parce que je ressens quelque chose pour toi ? je tente d'y réfléchir. Pour me faire plaisir ? Désolé mais ça ne marche pas comme ça. Je refuse alors. Va t'en

Il reste perplexe face à ma phrase, puis il obéit en retournant dans son lit sans tirer un mot, ni une expression.
Ça me rappelle vaguement le moment avec Suomi. Je comprends ce qu'elle a pu ressentir.

A mon tour, je finis par tomber dans les bras de Morphée, un peu anxieux. Après-demain c'est noël et je ne ressens pas la joie imposée par mes parents depuis tout petit. C'est triste car c'est la première fois que cela m'arrive.

Le lendemain matin, quelqu'un me secoue fortement, pour me réveiller je suppose. J'ouvre un oeil en grimaçant et vois Woojin, un sourire aux lèvres. Il adore me réveiller brutalement. Je gémis, m'étire et le check avant de le prendre dans mes bras. Il est finalement arrivé ce matin car son père était fatigué alors ils ont dormi dans un motel.

  — C'est l'heure de te lever, je pense. me dit-il en souriant.

Je regarde l'heure, effectivement, il est onze heures je devrais penser à me lever. Mon regard se pose sur le lit de Minho, il est vide.
Je me dirige vers la salle de bains et ferme la porte derrière moi. Je me déshabille et entre dans la cabine puis actionne l'eau chaude, qui commence à couler sur mon corps encore endormi.
Je souffle et pose mes mains sur le mur devant moi, lorsque Minho me vient en tête, je revois l'incident d'hier soir, ça ne me déplais pas, nous avons failli nous embrasser, mais le problème, c'est qu'il fait ça simple pitié pour moi, et je n'apprécie pas ça.
Je rapproche mes mains de mon visage et masse ma peau en soupirant. Quelqu'un toque à la porte. J'arrête l'eau et écoute la voix.

— Jisung ! aboie mon père. Descends prendre ton petit-déjeuner.

— J'arrive ! Trois minutes.

Je sors et me sèche rapidement avant de m'habiller. Je regarde mon reflet dans le miroir, les cernes ont grandit depuis la dernière fois. Mes yeux sont plus petits qu'à l'habitude, à cause de la fatigue. J'ai plusieurs boutons et ma peau commence à être rouge avec la chaleur pesante de l'eau chaude.

La matinée est passée rapidement, en même temps, je le suis levé il y a à peine cinq heures. Je n'ai pas vu Minho, ma mère m'a dit qu'il était parti faire un tour dans le village, mais apparemment ça va faire trois heures qu'il est sorti. Je commence à m'inquiéter.

Alors que je déambule dans les allées du village, allumées par les lumières de noël, je tombe sur Minho, assis sur un banc à boire un café. Je m'assois à ses côtés, ses yeux sont rouges.

  — Que s'est-il passé, Minho ? je questionne en positionnant mes mains dans mes poches, le froid m'attaque de plein fouet.

  — Rien. répond-il froidement. Il ne me regarde pas, juste un point fixe dans son café.

Je décide de ne pas m'interférer dans son problème, il finira par me le dire.

I AM YOU @ 𝚖𝚒𝚗𝚜𝚞𝚗𝚐Où les histoires vivent. Découvrez maintenant