ACTE 1 - CHAPITRE 13 - La Lettre

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« Enchanté de faire votre connaissance, monsieur Porteli.

Je suis ravi que vous ayez mis la main sur ma lettre. En vérité, je n'en attendais pas moins de vous, ou même des "Aristocrates" de manière générale. La partie s'annonce de plus en plus intéressante.
Comment avez vous trouvé ma Sarah ? N'était-elle pas charmante dans son dernier linceul ? Je l'ai préparée spécialement pour vous. »


Les doigts du blond se crispèrent, la feuille de papier se froissant sous la pression.


« Je suis au courant. Pour votre petit secret. Je sais tout de vous. »


Light blêmit soudainement. Que voulait-il dire ?


« Tout sur cette fameuse nuit du 18 mars 1745. Intriguant que vous êtes, une conviction profonde a étreint mon cœur, il me chante : eux, eux, ils réussiront peut être à t'offrir un peu de joie, de divertissement, de challenge ! Vous êtes à présent de la partie et cela me comble de bonheur, quelle félicité d'avoir enfin des adversaires à ma hauteur ! »


Comment pouvait-il être au courant ? Cette nuit-là, ils étaient les seuls sur place, pas de témoins... Ils étaient mineurs à l'époque, leurs noms n'avaient pas été évoqués dans les journaux, la presse ne contait l'histoire que de trois victimes sans blessures graves, le père d'Axel avait étouffé l'affaire. Qui es-tu Simons ? se questionnait le blond, ses yeux courant sur le dernier paragraphe dactylographié.


« Le lieutenant Becker m'a tant déçu que je me suis senti obligé de le punir, quelle chance que Johanna remplisse tous les critères pour satisfaire mon art.

Mais ne nous attardons pas sur des détails, monsieur Porteli. Que diriez vous de résoudre une énigme ?
Elle n'est pas bien difficile, je suis certain que vous trouverez la solution !
Il existe en ce monde de nombreux Artistes incompris car peu parviennent à saisir les subtilités de leur Art. Néanmoins, entre nous, nous réussissons à nous comprendre.
Voici donc ma question, inspecteur :

À qui profite le crime ? »


Light retourna la feuille de papier en quête d'une suite. Mais rien. Simplement cette dernière phrase, cette énigme saugrenue et le goût amer d'être mené en bateau de bout en bout. Il serra les dents, anxieux. Simons avait une longueur d'avance et le leur faisait clairement savoir. Il n'était pas possible de montrer cette lettre à la police sans quoi le blond et ses amis devraient s'expliquer à propos de l'incident des docks de mars 1745 et du "secret" dont il parle dans cette lettre.

Light se triturait les méninges. Soit Simons était présent ce jour-là, soit il a été capable de consulter le dossier de l'affaire en enquêtant à leur sujet. Light priait secrètement pour la seconde option. Si c'était le cas, il y aurait forcément de traces de son passage dans les archives du poste de Greenapple.
L'inspecteur plia la lettre, la glissant dans la poche intérieure de sa veste, le regard sombre. Devrait-il rendre visite à monsieur Dumont par la même occasion ? Axel n'allait sans doute pas approuver le geste mais, pour le bien de l'enquête...

Le blond passa une main dans ses cheveux pour se recoiffer, refermant délicatement la porte du casier avant de brouiller le code à nouveau. Prétextons avoir tenté plusieurs combinaisons, sans succès. Il quitta le local, adressant un regard en direction du barman :


« Est-ce que quelqu'un d'autre a eu accès à son casier ces derniers jour, monsieur Brook ? »


Ce dernier fit non de la tête.


« Pas que je sache inspecteur. Après je suis derrière mon comptoir toute la journée, j'ai pas un oeil sur ce qui se passe à l'arrière.

- Je vois... Et aucune venue inhabituelle ? Un réparateur imprévu, un relevé du compteur électrique ou d'eau sans que vous n'ayez été prévenu ? »


Cette fois-ci, Monsieur Brook se fait un peu plus perplexe.


« On a eu une fuite de gaz, il y a deux semaines, deux réparateurs sont passés le jour-même, dans l'après-midi.

- Vous pourriez me les décrire ? »


Lighstone rajusta sa veste tout en écoutant l'homme parler, notant les différents éléments dans son carnet. Couleur des cheveux, taille, couleur des yeux, signes distinctifs, vêtements, chaussures, barbe... Un véritable portrait robot aux traits faits de mots. Samuel pourra s'occuper du dessin, lui n'a jamais été très doué pour cela.

Le jeune homme referma son calepin, saluant le barman d'un hochement de tête, avant de conclure.


« Merci pour votre aide, Monsieur Brook. Il est possible que nous repassions dans le coin, avec mes collègues. Si vous vous souvenez de quoi que ce soit, une information supplémentaire, vous pouvez venir nous voir à notre cabinet, 12 rue Dowban, dans le quartier de Birsburk.

- Oh, vous avez les moyens vous ! » s'exclama l'homme si naturellement que Ligh se joignit à lui.

- Ecoutez, en tant qu'Aristocrates, il faut bien demeurer à la hauteur de notre statut. »


Le barman sembla perturbé un instant, ses yeux clignant à plusieurs reprises. Le blond sourit, le saluant de la main avant de passer la porte, laissant l'homme dans son incompréhension. Avait-il bien entendu ? Les Aristocrates, les FAMEUX Aristocrates étaient sur l'enquête ?

Il laissa tomber son verre sur le comptoir d'un geste leste, ce dernier lui semblant soudainement lourd. Dans le fond, depuis qu'il avait eu cet affreux sentiment, cette impression que ce taré de "Simons" était derrière la mort de la petite, il n'avait que peu d'espoir de voir cette affaire résolue. Mais à présent... Etrangement, il y croyait. Il croyait que ces Aristocrates seraient capable d'arrêter ce fou dangereux, et de rendre justice à la pauvre Sarah.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 24, 2018 ⏰

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